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Pour le Pape, violenter les femmes, c'est profaner Dieu

Ce 25 novembre marque la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. «La façon dont nous traitons le corps de la femme, nous permet de comprendre notre niveau d’humanité», affirmait le Pape dans une homélie prononcée le 1er janvier 2020. Ses condamnations des violences faites aux femmes ponctuent le Magistère comme le rappellent divers discours, messages, interviews ou tweets.

Antonella Palermo - Cité du Vatican

"Humanité, humanité... ": voilà ce que répètent, d'une voix délicate et puissante, plusieurs femmes du dicastère de la Communication du Saint-Siège dans une vidéo réalisée à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. En prononçant ces quelques syllabes, elles se prêtent à exprimer ce que d'autres femmes taisent, par peur, parce qu'elles sont sous emprises, emprisonnées par les abus sexistes.

Le mot "humanité" est sur leurs lèvres, répétant ce que le Pape demandait dans une homélie prononcée le 1er janvier 2020. Il déclarait que «la renaissance de l'humanité a commencé avec les femmes». Les femmes, dit-il, sont sources de vie. Pourtant, «elles sont continuellement insultées, battues, violées, incitées à se prostituer et à supprimer la vie qu'elles portent. Toute violence infligée à la femme est une profanation de Dieu, né de la femme. C'est du corps de la femme qu'est venu le salut de l'humanité: la façon dont nous traitons le corps de la femme nous permet de comprendre notre niveau d'humanité», a ajouté François.

La Journée pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes est une fois de plus l'occasion de revenir sur cet aspect cher au Pape. Le 25 novembre dernier, il y a un an, depuis le compte @Pontifex, il a qualifié les diverses formes de maltraitance subies par de nombreuses femmes de «lâcheté et de dégradation pour les hommes et pour toute l'humanité», invitant à ne pas détourner le regard.

C'est la société dans son ensemble que François appelle à ne pas céder à l'indifférence, à prendre des mesures concrètes contre un phénomène aux tendances insidieuses et coercitives.

Au Kazakhstan, lors de son récent voyage apostolique à l'occasion du Congrès des chefs des religions mondiales et traditionnelles, le Saint-Père s'est joint à l'appel d'autres dirigeants pour souligner avec force que «les femmes doivent être respectées, reconnues et impliquées».

La femme est toujours en arrière-plan


Dans une interview accordée en 2021 à Televisa, le Pape s’exprimant sur la cause des féminicides, affirmait: «Je ne peux pas donner une explication sociologique aujourd'hui. Mais j'ose dire que la femme est toujours en retrait. [...] Et passer du deuxième étage à être un objet d'esclavage prend très peu de temps. Il suffit d'aller à la gare Termini, dans les rues de Rome. Et ce sont des femmes en Europe, dans la Rome cultivée. Ce sont des femmes esclaves.... Lorsque j'ai visité un centre de réhabilitation pour jeunes filles pendant l'Année de la Miséricorde, l'une d'entre elle s'est faite couper l'oreille parce qu'elle n'avait pas apporté assez d'argent. [...] Il y a un mot qui est sur le point de quitter le vocabulaire, parce qu'il fait peur à tout le monde: la tendresse. C'est l'héritage d'une femme».

Le féminicide est un problème presque satanique

Il y a un an, lors de l'émission télévisée "François et l'invisible", le Pape François considérait le féminicide comme «un problème presque satanique, parce qu'il profite de la faiblesse de quelqu'un qui ne peut pas se défendre, il peut seulement arrêter les coups». «C'est humiliant, très humiliant», a-t-il dénoncé.

«Les mariages forcés, l'esclavage domestique et de travail sont quelques-unes des formes par lesquelles les femmes sont abusées», le Pontife l'a encore fait savoir dans son dernier message vidéo à l'occasion de la Journée de prière et de solidarité pour les victimes de la traite des personnes - ne cessant d'appeler à l'indignation maximale car «c'est une blessure qui concerne chacun de nous».

L'amour n'est pas jetable

En pèlerinage en Slovaquie l'année dernière, le Pape François se souvenant de la figure de la bienheureuse Anna Kolesárová tuée pendant la Seconde Guerre mondiale par un soldat soviétique qui voulait abuser d'elle, a rappelé lors de sa rencontre avec les jeunes, le sens profond de l'amour, qui est respect et non réification de l'être humain.

L'amour n'est pas avoir tout et tout de suite, il ne répond pas à la logique du jetable. L'amour est fidélité, don, responsabilité. La véritable originalité aujourd'hui, la véritable révolution, c'est de se rebeller contre la culture du provisoire, c'est d'aller au-delà de l'instinct, de l'instant, c'est d'aimer pour toute la vie et de tout son être. Un témoignage fort et prophétique, et toujours aussi pertinent, celui de la jeune fille, «parce que la violence contre les femmes», a dit le Pape, «est une plaie ouverte, partout».

 

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25 novembre 2022, 11:36