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Une militante nigériane durant une campagne contre les kidnappings et traffic d'êtres humains dans le pays, en septembre 2014. Une militante nigériane durant une campagne contre les kidnappings et traffic d'êtres humains dans le pays, en septembre 2014. 

Nigeria: l’Église appelle à confisquer les biens des trafiquants

Dans une allocution devant le Parlement nigerian en date du 17 août, Mgr Anselm Umoren, évêque auxiliaire de la capitale, Abuja, a appelé les dirigeants à instaurer un cadre législatif permettant de confisquer les propriétés et avoirs des trafiquants d’êtres humains dans le pays. L'initiative vise à affaiblir les réseaux criminels qui sévissent au Nigeria.

Myriam Sandouno - Cité du Vatican

«La traite des êtres humains a désormais dépassé le stade de l'exploitation sexuelle et de la servitude domestique, pour atteindre celui du prélèvement d'organes. C’est une industrie qui représente un milliard de dollars à l'échelle mondiale», a déclaré Mgr Anselm Umoren, lors d’une conférence de presse tenue le 17 août à Abuja.

L'évêque auxiliaire du diocèse d'Abuja, la capitale du pays, accompagné du président de la Commission Justice, Paix et Développement et le directeur de l'Agence nationale pour l'interdiction de la traite des personnes (NAPTIP) ont ensemble suggéré à l’Assemblée nationale nigériane la mise en place d’un cadre législatif qui permettra aux tribunaux de confisquer les biens des trafiquants d'êtres humains. Cela affaiblira, estiment-ils, les réseaux criminels qui sévissent dans le pays.

Justice pour les victimes

Au cours de la conférence, les participants se sont également penchés sur la question des victimes de ce trafic d’êtres humains, réclamant leur indemnisation pour les torts qu’elles ont subis. Pour l’avocat Damian Dodo, en plus de confisquer les avoirs de ces trafiquants, il faudrait commencer à appliquer «le concept de justice réparatrice». Les victimes innocentes a-t-il affirmé, «qui sont exploitées, abusées, traumatisées et dont la vie a été presque détruite, devraient pouvoir recevoir une forme de compensation sur les recettes».

L'évêque auxiliaire d'Abuja a également relevé le financement inadéquat de l'agence gouvernementale chargée de combattre cette menace, soulignant la faible assistance des victimes, et le sous-financement de poursuites engagées contre les trafiquants, ce qui permet actuellement aux auteurs de ce crime d’échapper à toute condamnation.

Le Nigeria fait partie des pays comptant le plus grand nombre de victimes de la traite à l’étranger, en particulier en Europe. En 2016, selon l’ancien représentant permanent du Nigéria auprès des Nations-Unies, Martin Uhomoibhi, 602 000 Nigérians ont tenté de migrer vers l’Europe en traversant le désert du Sahara. Parmi eux, 27 000 seraient morts pendant le voyage.

(Avec agence Fides)

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20 août 2022, 11:10