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Le cardinal Krajewski dans un orphelinat de Bethléem. Le cardinal Krajewski dans un orphelinat de Bethléem.  

«On m'a raconté l'enfer de Gaza» témoigne l'envoyé du Pape à Bethléem

Le cardinal Krajewski, envoyé par le Pape en Terre Sainte, raconte aux médias du Vatican la journée complète du 22 décembre passée parmi le peuple et les réalités ecclésiales de Bethléem, sur fond du conflit dans la bande de Gaza. «J'ai parlé à quelques jeunes qui ont survécu, une fille a perdu douze membres de sa famille: nous avons prié avec tristesse mais non sans espoir» explique-t-il.

Alessandro De Carolis - Cité du Vatican

Il faut un cœur grand pour accueillir la douleur et la revêtir d'espoir quand tout - une maison, un amour, une vie - perd subitement ses certitudes et sa chaleur, et qu'une précarité pleine de peurs devient la nouvelle norme. Après de nombreuses visites en zone de guerre dans le théâtre ukrainien, pour le cardinal Konrad Krajewski, il est temps d'apporter l'étreinte et l'aide du Pape pour Noël sur l'autre front qui, depuis le 7 octobre dernier, a plongé la bande de Gaza et toute la Terre Sainte dans l'obscurité d'une autre tragédie.

La caresse du Pape dans les orphelinats

Le récit de l'envoyé de François aux médias du Vatican commence par Bethléem, où il est arrivé à 2 heures du matin pour ensuite se trouver déjà à genoux tôt le matin dans la basilique de la Nativité et commencer immédiatement la visite de la ville avec le curé de Gaza. «Nous sommes allés dans trois orphelinats», dit-il, où sont pris en charge «même les nouveau-nés retirés de la rue, deux enfants apportés hier par les sœurs». Le cardinal s'est arrêté un moment avec eux pour prier ensemble : «J'ai laissé également de la part du Saint-Père une aide concrète pour eux car ils vivent dans une grande difficulté». La journée se poursuit avec une pause déjeuner au séminaire du Patriarcat de Bethléem, où vivent 38 séminaristes.

Le cardinal Krajewski dans un orphelinat de Bethléem
Le cardinal Krajewski dans un orphelinat de Bethléem

«Une rencontre très difficile»

L'après-midi arrive le moment d'une «rencontre très difficile». Le cardinal Krajewski parle de quatre personnes, plutôt jeunes, qui sont venues lui parler. Ils ont eu la chance de sortir de Gaza avant le début de l'enfer. Car, insiste-t-il, c'est de cela qu'il s'agit là. «Tous les membres de leur famille sont restés. Une fille a perdu 12 membres de sa famille. Ils sont venus pour raconter comment les choses se passent, pour pouvoir dire au Saint-Père tout l'enfer qui existe là-bas, qu'il manque d'eau, il manque de courant, que les gens autour de l'église sont presque 600 personnes». Nous avons prié ensemble, ajoute-t-il, «certainement très attristés mais non sans espoir».

Le cardinal Krajewski avec les jeunes de Gaza
Le cardinal Krajewski avec les jeunes de Gaza

Bethléem, une seule entrée

Une journée entière passée dans la terre où Jésus est né et où aujourd'hui, on circule sous un contrôle strict. «Nous pouvions entrer par un seul passage, parce que les Palestiniens ne peuvent pas sortir de Bethléem, ils doivent rester en ville». Demain, dit le cardinal Krajewski, «nous verrons où nous pouvons aller soutenir les différentes communautés religieuses, les prêtres qui travaillent dans cette situation très difficile». Il rapporte également avoir rencontré l'évêque gréco-catholique: «Nous avons parlé de la façon dont nous pouvons augmenter l'aide». Car dans le Noël sans lumières de cette année, la seule lumière qui réchauffe et indique une direction est celle de la proximité.

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23 décembre 2023, 09:46