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Le Pape François et les membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, le 5 mai au Vatican. Le Pape François et les membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, le 5 mai au Vatican.  (Vatican Media)

Abus sexuels: la Commission pontificale annonce un fonds pour les pays pauvres

L'assemblée plénière de la Commission pontificale pour la protection des mineurs a pris fin à Rome le 6 mai. L'engagement dans la lutte contre la pédophilie en ligne a été mis en évidence. Un fonds alimenté par les contributions des Conférences épiscopales a été également mis en place, visant à garantir l'assistance pour les victimes dans les régions les plus pauvres du monde.

Salvatore Cernuzio – Cité du Vatican 

Les membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs ont dépensé énergie, idées et ressources au cours de leur assemblée plénière pour analyser et élaborer le travail actuel et futur, à la lumière de l'appel renouvelé du Pape à poursuivre les efforts pour améliorer les normes de conduite, et protéger l'Église du «crime horrible» que constituent les abus sexuels. Les échanges ont porté entre autres sur «un nouveau cadre universel» visant à mettre à jour les lignes directrices de la Doctrine de la Foi d'il y a douze ans; les fonds pour la formation et l'assistance aux victimes; un partenariat avec la fondation américaine GHR pour les programmes de sauvegarde; et des stratégies pour contrer les abus d'enfants en ligne.

Mise à jour des lignes directrices

Les lignes directrices de l'Église, publiées pour la première fois en 2011 par la Congrégation pour la doctrine de la foi, ont été mises à jour, ce qui, comme le demande la constitution apostolique  Praedicate Evangelium, exige de mettre l'accent sur les politiques de sauvegarde à l'échelle de l'Église. Un «nouveau cadre de lignes directrices universelles» a donc été rédigé, a indiqué la Commision dans son communiqué final. Il sera disponible à partir du 31 mai et sera soumis aux responsables de l'Église, aux groupes de victimes et aux parties prenantes pour une période de consultation publique avant son approbation finale plus tard dans l'année. 

Un fonds alimenté par les Conférences épiscopales

Conformément aux indications du Pape, qui a salué le travail de la Commission, pour aplanir les inégalités dans les pays les plus pauvres où les victimes «souffrent en silence» parce qu'elles n'ont pas les moyens de dénoncer et d'obtenir de l'aide, un fonds alimenté par les contributions des Conférences épiscopales a été mis en place. L'objectif est d'initier des programmes de renforcement des capacités afin d'assurer un meilleur accès à la formation et à l'assistance pour les victimes, leurs familles et leurs communautés dans les régions les plus pauvres du monde. Le programme pilote a été signé avec l'Église du Rwanda, et pour sauvegarder le fonds, un protocole de décaissement financier a été approuvé pour réglementer l'utilisation des dons dans le cadre d'un programme de renforcement des capacités.

Accords avec le GHR et le dicastère pour l'Évangélisation

Plusieurs accords ont par ailleurs été conclus. L'un d'eux est le partenariat avec la fondation américaine GHR, en vue de mettre en œuvre un programme visant à fournir des consultants régionaux experts en matière de protection. Le dicastère pour le Développement humain intégral avait déjà conclu un partenariat avec la GHR lors de la pandémie de Covid-19. Avec la Commission pontificale pour la protection des mineurs, le GHR supervisera le recrutement, les contrats et le paiement direct du personnel régional. 

Un plan stratégique 

Parmi les autres nouveautés annoncées, l'élaboration d'un outil de vérification servira à évaluer l'adéquation des lignes directrices pour la sauvegarde et la protection au sein des Églises locales, ainsi que les stratégies visant à répondre rapidement à l'appel de François à lutter contre les méfaits de la maltraitance des enfants en ligne. Enfin, un plan stratégique quinquennal, identifiera les objectifs, les cibles et les indicateurs de performance pour mesurer les progrès et rendre compte aux parties prenantes.

Lors de l'assemblée plénière de la Commission pontificale, «certains ajustements ont été apportés à notre méthodologie de travail, afin de clarifier nos différents rôles et de créer un sentiment d'appropriation commune de notre mandat et de notre responsabilité collective dans sa mise en œuvre», a déclaré son président le cardinal Sean Patrick O'Malley. «Nous avons recherché les ressources nécessaires», a souligné l’archevêque de Boston,  et «nous sommes confiants dans le plan que nous avons défini et dans les personnes qui travaillent avec nous», a-t-il conclu. 

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08 mai 2023, 15:39