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Statue du père Matteo Ricci à Macau Statue du père Matteo Ricci à Macau 

Le jésuite Matteo Ricci: du cœur de la Chine impériale au statut de Vénérable

Des nouveaux décrets du Dicastère pour les causes des saints ont été approuvés par le Pape le 17 décembre. Le jésuite Matteo Ricci, missionnaire en Chine, devient Vénérable, et la famille Ulmas, polonaise, massacrée par les nazis pour avoir abrité des juifs, sera béatifiée.

Paolo Ondarza et Jean Charles Putzolu - Cité du Vatican

Au cours de l'audience de ce samedi 17 décembre avec le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints, le Pape François a autorisé la promulgation de décrets concernant 10 nouveaux bienheureux et 14 nouveaux vénérables.

Matteo Ricci Vénérable

Avec la reconnaissance des vertus héroïques, le prêtre jésuite Matteo Ricci, apôtre en Chine dans la deuxième moitié du 16e siècle et au début du 17e, devient Vénérable. Il est reconnu comme l'un des plus grands missionnaires de l'Eglise et est toujours vénéré en Asie. Sa notoriété s'est répandue spontanément et son activité missionnaire a laissé un grand nombre de traces. Plus que par des mots, Ricci a répandu la foi par sa sainteté de vie et par la charité envers tous. Le Pape François a rappelé à plusieurs reprises la figure du Père Matteo qui, a-t-il dit, «a été grand non seulement pour les choses qu'il a faites et écrites, mais parce qu'il a été un homme de rencontres, un homme de la culture de la rencontre, un homme qui a dépassé le fait d'être un étranger, qui est devenu un citoyen du monde». Le Père Matteo Ricci, a aussi dit François, a été «parmi les premiers à établir un pont d'amitié entre la Chine et l'Occident, mettant en œuvre un modèle toujours valable d'inculturation du message chrétien dans le monde chinois».

Une famille entière vers la béatification

Parmi les nouveaux bienheureux figure toute la famille polonaise Ulma, avec les parents Józef et Wiktoria, leurs six enfants, plus un septième dans le ventre de leur mère, tous exterminés par les nazis en 1944 pour avoir hébergé clandestinement huit Juifs. Après la décision d'Hitler de mettre en œuvre la «solution finale», la famille Ulmas, consciente du risque et malgré leurs difficultés financières, mais mue par le commandement de l'amour et l'exemple du bon Samaritain, a caché une famille juive pendant un an et demi, jusqu'à ce que les gendarmes fassent irruption dans la maison, assassinent les Juifs et massacrent toute la famille Ulmas, y compris l’enfant à naître.

Le don de la vie de Franz de Castro

Un premier pas vers la béatification a été franchi concernant Franz de Castro Holzwarth, un laïc brésilien du siècle dernier, reconnu pour avoir fait don de sa vie en prenant la place d'un otage lors d'une émeute dans une prison où il apportait une aide spirituelle et matérielle. Après avoir abandonné l'idée de devenir prêtre, Franz a vécu au Brésil sa mission d'assistance spirituelle et matérielle aux prisonniers avec un dévouement total, en restant célibataire et animé d'une foi profonde. En février 1981, lors de violentes émeutes dans la prison de Jacareí, il s'est proposé comme médiateur dans les négociations avec la police: il s'est ensuite livré librement et volontairement aux émeutiers comme substitut d'un policier pris en otage. La police a rompu l'accord et ouvert le feu sur les prisonniers. Franz de Castro a été victime de la fusillade.

Giacinto Vera, missionnaire infatigable

Mgr Giacinto Vera, évêque de Montevideo au 19e siècle, en Uruguay, figure également parmi les prochains bienheureux. Dès son plus jeune âge, il s'est senti appelé au sacerdoce. Après avoir reçu le sacrement de l'Ordre, il devient Vicaire apostolique en 1859, s'occupant de la formation du clergé et de la pastorale, pour laquelle il entreprend de grands voyages missionnaires, intervenant également pour résoudre des situations conflictuelles, comme la défense de la juridiction ecclésiastique contre le gouvernement. En raison de ses prises de position, il est envoyé en exil, à Buenos Aires de 1862 à 1863. Élu évêque de Megara, il reprend ses activités pastorales et voyage à travers l’Europe à la recherche de missionnaires pour l'Uruguay. De retour à Montevideo en 1871, il met tout en œuvre pour mettre fin à la guerre civile. La paix obtenue lui permet de donner un nouvel élan à l'activité missionnaire. En 1875, il consacre le pays au Sacré-Cœur de Jésus et en 1878, il est nommé premier évêque du nouveau diocèse de Montevideo. L'âge et les problèmes de santé n'ont pas freiné son zèle apostolique, mais la mort l'a rattrapé lors d'une mission à Pan de Azúcar. Alors qu’il était déjà affaibli, les fortes pluies ont irrévocablement aggravé son état de son état de santé.

Le Pape a également autorisé le Dicastère pour les Causes des Saints à promulguer les Décrets concernant les vertus héroïques des Serviteurs de Dieu: Ugo De Blasi, prêtre diocésain italien décédé en 1982; Alessandro Woźny, prêtre diocésain polonais décédé en 1983 à Poznań; Ignazio Posadzy, prêtre diocésain, cofondateur de la Société du Christ pour les émigrés polonais et fondateur de la Congrégation des Sœurs missionnaires du Christ Roi pour les émigrés polonais, décédé en 1984 à Puszczykowo en Pologne;  Martin Benedict, prêtre profès de l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels, décédé en Roumanie en 1986; Joseph Marco Figueroa, religieux profès de la Compagnie de Jésus, né dans la seconde moitié du 19e siècle en Espagne et décédé en Argentine dans les années 1940; Miradio della Provvidenza di San Gaetano, fondatrice de la Congrégation des Filles Pauvres de Saint Antoine, aujourd'hui Religieuses Franciscaines de Saint Antoine, décédée à Naples en 1926; Maria Ignazia Isacchi, fondatrice de la Congrégation des Ursulines du Sacré-Cœur d'Asola, décédée à Seriate (Italie) en 1934; Margherita Crispi, fondatrice de la Congrégation des Oblates au Divin Amour, décédée à Rome en 1974; Margherita Maria Guaini, fondatrice de la Congrégation des Sœurs Missionnaires de Jésus le prêtre Éternel, décédée à Varallo Sesia en 1994;  Maddalena Aulina Saurina, fondatrice de l'Institut séculier des Señoritas Operarias Parroquiales, qui a vécu jusqu'à la moitié du siècle dernier en Espagne; Teresa Veronesi, religieuse professe de la Congrégation des Sœurs Minimes de Notre-Dame des Douleurs, décédée en 1950 à Sant'Agata Bolognese, et Luisa Guidotti Mistrali, laïque consacrée de l'Association des Femmes Médecins Missionnaires, décédée en 1979 au Zimbabwe.

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17 décembre 2022, 16:02