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Le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État près le Saint-Siège, à la tribune des Nations unies, septembre 2022. Le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État près le Saint-Siège, à la tribune des Nations unies, septembre 2022. 

Armes nucléaires: très préoccupé, le Saint-Siège réaffirme sa position

En quelques heures lundi 26 septembre, le Pape a qualifié de «crime» sur twitter l’utilisation de l’énergie atomique à des fins belliqueuses. Puis ce fut au tour du numéro deux de la Secrétairerie d’Etat d’exhorter le monde au dialogue plus qu’à la dissuasion, au siège de l’AIEA. Enfin à la tribune de l’ONU, le cardinal Parolin a plaidé, lui, pour le désarmement.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

Pour le Pape François, c’est «à la fois un défi et un impératif moral et humanitaire», a fortiori dans un contexte de guerre, «l’objectif ultime» doit être l’élimination totale des armes nucléaires… Or force est de constater, pointe le secrétaire d'État du Saint-Siège, que les actions des États dotés d'armes nucléaires nous en laissent loin. Non seulement ils ne respectent pas leur obligation de désarmement en vertu de l'article VI du TNP, le traité de non-prolifération nucléaire, mais ils «augmentent leur dépendance à l’égard de la politique de dissuasion» avec l’expansion et la modernisation de leur arsenaux. Le secrétaire d’État du Saint-Siège regrette l’absence de progrès du TNP, pas de document final consensuel lors de la 10e et dernière conférence d’examen et aucun nouvel engagement significatif à l’agenda.

Des progrès possibles

Le cardinal Parolin note toutefois des progrès possibles dans le cadre du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires, après un accord signé en juin. Des progrès dans les domaines de la vérification, de l'assistance aux victimes et de l'assainissement de l'environnement. Le Saint-Siège espère que les États dotés d'armes nucléaires contribueront à ces efforts. Il souhaite également l’entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, et des négociations sur les traités relatifs aux matières fissiles et aux garanties négatives de sécurité. «Sans progrès tangibles vers ces objectifs, le régime risque de s'éroder».

Une réponse individuelle et collective souhaitée

En cette Journée pour l'élimination totale des armes nucléaires, le cardinal Parolin a enfin demandé à chacun d’examiner comment il peut contribuer à créer un environnement propice à la réalisation du désarmement. Meme si pour lui, venir à bout des armes nucléaires ne peut passer que par une réponse «collective, concertée, fondée sur la confiance mutuelle» ; une réponse qui doit  tenir «compte des conséquences humanitaires et environnementales catastrophiques de l'utilisation du nucléaire».

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27 septembre 2022, 12:37