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Mgr Gallagher lors de la conférence générale de l'Agence internationale pour l'énergie atomique, ce lundi 26 septembre, à Vienne. Mgr Gallagher lors de la conférence générale de l'Agence internationale pour l'énergie atomique, ce lundi 26 septembre, à Vienne. 

Armes nucléaires: plaidoyer du Saint-Siège pour un monde en dialogue

«L’utilisation de l’énergie atomique à des fins de guerre est un crime… non seulement contre l’homme et sa dignité, mais contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune». Dans un tweet posté ce lundi matin 26 septembre, à l’ouverture de la conférence annuelle de l’AIEA, le Pape a de nouveau appelé au désarmement nucléaire. Au siège de l’Agence internationale pour l’énergie atomique, à Vienne, le Secrétaire pour les Rapports avec les Etats a précisé ce midi la pensée du Saint-Père.

Marie Duhamel - Cité du Vatican

Le monde est de nouveau hanté par la menace nucléaire. En Ukraine, l’escalade est continue, constate le Secrétaire pour les Rapports avec les États. «Des paroles et des actes» posés risquent de «laisser moins de place aux solutions diplomatiques». C’est pourquoi, affirme le diplomate du Saint-Siège, il faut plus que jamais rechercher et poursuivre le dialogue avec «une détermination ferme et inébranlable, et sans restrictions». Le dialogue a de nombreuses vertus, rappelle-t-il. Il peut nourrir une pensée critique, rationnelle et objective ; il aide à contrer les fausses croyances, les préjugés ; ce processus permet enfin de consolider les bases de la coexistence humaine, en identifiant et en promouvant le bien commun, dans la connaissance et le plein respect des différences.

Substituer mentalité de peur par solidarité

Pour le Saint-Siège, un monde exempt d'armes nucléaires est «à la fois nécessaire et possible». Le Pape l’a déjà énoncé: «les relations internationales ne peuvent être tenues captives de la force militaire, de l'intimidation mutuelle et de l'étalage de stocks d'armes». Aujourd’hui, les armes nucléaires servent une mentalité de peur et ne créent qu'un faux sentiment de sécurité, rappelle Mgr Gallagher. Cela ne peut être la base d’une coexistence pacifique.

D’ailleurs rappelle le prélat, c’est notamment dans le but de «dépasser la dissuasion nucléaire» que le Saint-Siège a signé et ratifié le traité sur l'interdiction des armes nucléaires. Les progrès sont «très lents», concède le Secrétaire pour les Rapports avec les États, mais il invite à ne pas perdre espoir et à aller de l’avant, ne serait-ce que «pour éviter le démantèlement de l'architecture internationale de contrôle des armements».

À la tribune de l’AIEA, Mgr Gallagher au nom du Saint-Siège a exhorté les nations «à faire taire toutes les armes et à éliminer les causes des conflits par un recours inlassable au dialogue et à la négociation» ; elles doivent favoriser par un «engagement collectif et conjoint, une culture de l'attention, qui place la vie et la dignité humaines au centre».

Une utilisation vertueuse du nucléaire

Le monde doit trouver un moyen d'empêcher le déchaînement du pouvoir destructeur des armes nucléaires, estime-il, tout en permettant à tous les peuples de partager «les grands avantages des utilisations pacifiques de cette technologie nucléaire», pour traiter les malades de cancer, pour produire plus d’aliments, gérer «les rares réserves d’eau» ou contrôler la pollution environnementale. L’Agence internationale pour l’énergie atomique œuvre en ce sens auprès de pays en développement ou cherchant à s’adapter aux nouvelles réalités climatiques, ce que le Saint-Siège n’a pas manqué de saluer.

Le travail de l'AIEA salué par le Saint-Siège

Dans son intervention, Mgr Gallagher a également souligner l’importance du travail de l’AIEA pour la construction d’un monde sans armes nucléaire. Les accords conclus sous son égide «renforce la confiance, tout en servant l'objectif plus large de la non-prolifération nucléaire». Il décrit son système unique de garanties comme «un outil important», et encourage son travail de vérification dans le dossier du nucléaire iranien et ses efforts pour réanimer les discussions sur le nucléaire nord-coréen. «Il ne peut y avoir de solution militaire à ces questions», martèle le prélat.

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26 septembre 2022, 18:28