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Dans les couloirs du siège new-yorkais des Nations Unies. Dans les couloirs du siège new-yorkais des Nations Unies.  

À l’ONU, le Saint-Siège appelle à lutter contre le commerce des armes

Lors d’une session sur «le désarmement général et complet» à l’ONU, le Saint-Siège a une nouvelle fois fait part de son souci à éradiquer «l’usage et le commerce des armes», qu’il considère comme des entraves à la paix et au développement des peuples.

Delphine Allaire – Cité du Vatican 

Comment assister les États dans l’arrêt «général et complet» de la circulation et de la collecte des armes? Le Saint-Siège, très proactif sur ce dossier, soutient sans faille l’ONU dans son programme d’action en la matière, et défend le désarmement depuis de nombreuses années à la tribune de l’ONU. Dernière plaidoirie en date: celle de Mgr Bernadito Auza, vendredi 25 octobre à New York.

L’insécurité mène à la pauvreté

«Les niveaux élevés d'armes et de munitions en circulation contribuent à l'insécurité, causent du tort aux civils, facilitent les violations des droits de l'homme et entravent l'accès humanitaire», a ainsi cité l’observateur permanent du Vatican aux Nations Unis, nommé le 1er octobre dernier nonce apostolique en Espagne et en Andorre. Convergence de vues parmi tant d’autres avec l’ONU, Mgr Auza s’appuyait là sur les propos d’António Guterres dans le rapport «Assurer notre avenir commun», paru en 2018. 

   

Pour le Vatican, la sécurité apparaît comme la condition sine qua non à l’élimination de «l’extrême pauvreté».  Saint Paul VI (1897-1975) le clamait dès 1967, cinq après le début de son pontificat: «Le développement est le nouveau nom de la paix». 

L’éducation, arme d’instruction dissuasive

Dans la lignée de cette diplomatie vaticane qui s’exprime discrètement à l’ONU depuis 1964, Mgr Auza a insisté sur le rôle d’une éducation de qualité pour éviter l’enrôlement de jeunes dans des groupes armés.

«Entraînés dans des situations de conflits violents qui ne sont pas de leur choix ou qu'ils n'ont pas créés, ils se retrouvent pris dans des cycles de violence qui se perpétuent et qui, malheureusement, deviennent un mode de vie», a-t-il assuré à la tribune de l’ONU, poursuivant: «Même de jeunes enfants sont plus habiles avec les instruments de destruction qu’avec des livres et des stylos dont ils ont vraiment besoin pour devenir des êtres humains responsables à même de construire une société durable, juste et pacifique».

Éradiquer la culture de la violence

À ce titre, la mise en œuvre d'activités d'éducation et de sensibilisation visant à promouvoir une culture de la paix et de la vie apparaît vitale pour surmonter «la culture de la violence». «Le but ultime qui nous unit dans ce domaine est la protection de la vie et de la dignité de chaque personne humaine», a signifié le nonce philippin.

La prise en compte de la centralité de la personne humaine permettra donc d’affronter ce problème du commerce illicite des armes, concomitant à la militarisation croissante de la sécurité.

Le scandale des trafiquants

Et le diplomate du Saint-Siège, outre ces observations, de se lancer dans une diatribe contre «les personnes faisant profit du trafic des armes», de manière licite ou non, «fournissant ainsi les moyens aux criminels et aux terroristes de mener leurs activités meurtrières, et même, aux gouvernements qui s'engageraient dans une agression armée contre des États souverains ou subvertiraient leur paix intérieure et la tranquillité». «Honteux», a jugé Mgr Auza.  

En effet, d’après le secrétaire général de l’ONU, les dépenses militaires n’ont jamais été aussi élevées à l’échelle mondiale en 2019 que depuis la chute du mur de Berlin. 

Le Pape François, lui-même, remarquait qu’à l’inverse des guerres qui «ne touchent directement» que certaines régions du monde, les armes de guerre, elles, sont «produites et vendues dans d'autres régions», pas forcément disposées à accueillir les réfugiés générés par ces conflits. «Ceux qui en paient le prix sont toujours les petits, les pauvres, les plus vulnérables», en déduisait le Souverain pontife.

Pareille dynamique empêche donc les gens d'atteindre «leur plein développement intégral», car «forcés de fuir leurs foyers et leurs pays, laissant tout derrière eux».

La collaboration internationale à une sécurité durable

Tout indique alors que la prolifération des armes aggrave les situations de conflit, et entraîne des souffrances humaines et des coûts matériels inimaginables, «compromettant profondément» le développement, les droits de l'homme et la recherche d'une paix durable. Le Saint-Siège appelle donc de ses vœux une coopération internationale «vigoureuse» dans la lutte contre le commerce illicite des armes.

La mission diplomatique du Vatican à l'ONU ne comprend pas d'ambassadeur. Volontairement, l'État du Vatican n'a pas le droit de vote lors des Assemblées générales.

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26 octobre 2019, 13:49