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À Oulan-Bator, François encourage le bénévolat, service gratuit et indispensable

Avant de se rendre à l'aéroport et de quitter la Mongolie, le Pape François a inauguré un établissement d'accueil des pauvres à Oulan-Bator, témoignage visible de l'œuvre de l'Église locale, à travers la charité. «Il n’est pas nécessaire d’être riche pour faire le bien» a dit le Pape, invitant les Mongols à s'engager dans le bénévolat.

Olivier Bonnel - Envoyé spécial à Oulan-Bator

Dernier rendez-vous programmé de son voyage apostolique en Mongolie, le Pape François a inauguré ce lundi matin la "Maison de la Charité", un espace alloué aux plus pauvre dans une ancienne école de religieuses et qui est sous l'administration des Oeuvres Pontificales australiennes. Cet établissement a été équipé d'une clinique qui répondra aux besoins des sans-abri et des victimes de violence domestique. La Maison servira également d'abri temporaire pour les migrants qui sont arrivés dans la ville sans point d’ancrage. La structure pourra leur apporter un soutien initial.

Après avoir écouté le mot d'accueil du directeur de la maison, le père Andrew Tran, puis le témoignage d’une religieuse et d’une jeune femme handicapée, le Pape François a pris la parole pour remercier les personnes qui font vivre cette œuvre de charité de l'Église dans la capitale mongole. 

«La dimension caritative fonde l’identité de l’Église» a expliqué le Souverain pontife, une Église qui se fonde sur quatre piliers: la communion, la liturgie, le service et le témoignage. «Il est merveilleux de constater qu’après tant de siècles, le même esprit imprègne l’Église en Mongolie», s’est réjoui François, ajoutant: «Dans sa petitesse, elle vit de communion fraternelle, de prière, du service désintéressé à l’humanité souffrante et du témoignage de sa foi».

La «bonne odeur du Christ»

Cette maison de la Miséricorde, inaugurée par le Saint-Père, est «une expression concrète de l’attention aux autres dans laquelle les chrétiens se reconnaissent, car là où il y a l’accueil, l’hospitalité et l’ouverture aux autres, on respire la bonne odeur du Christ» a encore souligné le successeur de Pierre.

Cette maison «se veut un point de référence pour une multiplicité d’interventions caritatives, de mains tendues vers les frères et sœurs qui peinent à naviguer au milieu des problèmes de la vie», a t-il poursuivi. «“Maison de la Miséricorde“: Dans ces deux mots se trouve la définition de l’Église», a encore expliqué François.

Chacun peut faire le bien

Le Saint-Père est parti de ce lieu pour expliquer les déséquilibres de la société: les bénévoles sont nécessaires car le système de protection sociale, souvent, ne se suffit pas à lui seul. «Le véritable progrès des nations, a-t-il précisé, ne se mesure pas à la richesse économique, et encore moins à celle des investissements dans le pouvoir illusoire des armements, mais à leur capacité à assurer la santé, l’éducation et la croissance intégrale de leur peuple».

Fort de cette réalité, le Pape a souhaité «encourager tous les citoyens mongols, connus pour leur magnanimité et leur capacité d’abnégation, à s’engager dans le bénévolat», un service «indispensable», «purement gratuit et désintéressé».

Le Souverain pontife a tenu également à «briser des mythes». Tout d’abord, «il n’est pas nécessaire d’être riche pour faire le bien. Au contraire, ce sont presque toujours les personnes ordinaires qui consacrent leur temps, leurs connaissances et leur cœur à s’occuper des autres». Autre "mythe": «celui selon lequel l’Église catholique, qui se distingue dans le monde entier par son grand engagement dans les œuvres de promotion sociale, fait tout cela par prosélytisme, comme si le fait de s’occuper des autres était une forme de conviction pour attirer “de son côté”».

François inaugure la Maison de la Miséricorde
François inaugure la Maison de la Miséricorde

Un lieu pour tous les Mongols

François a aussi fait part de ses vœux pour que cet établissement puisse être un point de rencontre pour tous, y compris de ceux qui ne sont pas croyants. 

Troisième "mythe" à briser: «celui selon lequel seuls les moyens économiques comptent, comme si la seule façon de s’occuper des autres était d’employer des salariés et d’investir dans de grandes infrastructures».

Le Pape a cité la miséricorde de Mère Teresa en conclusion de son discours. «En d’autres termes, pour faire vraiment le bien, ce qui est indispensable, c’est un cœur bon, déterminé à chercher le meilleur pour l’autre. S’engager uniquement en vue d’une rémunération n’est pas un véritable amour; seul l’amour permet de surmonter l’égoïsme et fait avancer le monde». 

Vidéo intégrale de la rencontre avec les œuvres de charité

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04 septembre 2023, 05:26