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Le 13 décembre 2021, le Pape François reçoit des personnes handicapées dans la salle Paul VI du Vatican. Le 13 décembre 2021, le Pape François reçoit des personnes handicapées dans la salle Paul VI du Vatican.  (AFP or licensors)

Journée mondiale du malade: se mettre à l'école du Bon Samaritain

Un mois avant la XXXI ème journée mondiale du malade, célébrée le 11 février en la fête de Notre-Dame de Lourdes, le message du Pape François a été dévoilé ce mardi 10 janvier. Un message intitulé : «Prends soin de lui», la compassion comme exercice synodal de guérison, dans lequel le Pape invite à faire l’expérience de la fragilité dans une démarche d'Église.

Olivier Bonnel-Cité du Vatican

«La maladie fait partie de notre expérience humaine. Mais elle peut devenir inhumaine si elle est vécue dans l’isolement et dans l’abandon, si elle n’est pas accompagnée de soins et de compassion» souligne le Pape au début de ce message. La fatigue, la fragilité vécues permettent de savoir précisément si nous cheminons ensemble, explique François.

Dans le Livre du prophète Ézéchiel le Seigneur explique panser les plaies de la brebis blessée, et rendre ses forces à celui qui est malade.

«L’expérience de l’égarement, de la maladie et de la faiblesse fait naturellement partie de notre chemin» souligne le Pape, «ils ne nous excluent pas du peuple de Dieu, au contraire, ils nous placent au centre de l’attention du Seigneur, qui est Père et ne veut perdre en chemin pas même un seul de ses enfants».

L’expérience centrale du Bon Samaritain

Dans ce message, le Souverain pontife revient aussi sur son encyclique Fratelli Tutti, qui relate l’expérience du Bon Samaritain, François explique l’avoir choisie «comme point cardinal, comme pivot, pour pouvoir sortir des ombres d’un monde fermé» et «penser et engendrer un monde ouvert».

Il existe, en effet, un lien profond entre cette parabole de Jésus et les nombreuses façons dont la fraternité est aujourd’hui niée, souligne le Pape, «en particulier, le fait que la personne malmenée et volée soit abandonnée au bord de la route représente la condition où sont laissés trop de nos frères et sœurs au moment où ils ont le plus besoin d’aide».

François dénonce «le niveau des inégalités et la prévalence des intérêts de quelques-uns affectent désormais tous les milieux humains», et insiste sur la «la condition de solitude et d’abandon», véritable mal contemporain. Le Saint-Père le qualifie ainsi d’«atrocité qui peut être surmontée avant toute autre injustice, car – comme le rapporte la parabole – il suffit d’un instant d’attention, d’un mouvement intérieur de compassion, pour l’éliminer».

«Nous ne sommes jamais prêts pour la maladie»

«Nous ne sommes jamais prêts pour la maladie» écrit encore le Pape, qui déplore aussi que nous peinions à accepter la vulnérabilité. «La culture envahissante du marché nous pousse à la nier, se désole-t-il, il n’y a pas de place pour la fragilité».

Rappelant combien l’Église doit se mettre à l’écoute du Bon Samaritain, François souligne aussi que «nous sommes tous fragiles et vulnérables ; nous avons tous besoin de cette attention remplie de compassion qui sait s’arrêter, s’approcher, soigner et soulager».

Une nouvelle façon d’avancer ensemble

Cette journée du malade n’invite pas seulement les chrétiens à prier et faire preuve de compassion envers ceux qui souffrent, mais invite également à réfléchir à «une nouvelle façon d’avancer ensemble».

La fin de la parabole du Bon Samaritain nous suggère que «l’exercice de la fraternité, qui commence par une rencontre en tête-à-tête, peut être élargi à une prise de soin organisée» précise encore le Pape. «Tout cela fait penser au ministère des prêtres, au travail des agents sociaux et de santé, à l’engagement des familles et des volontaires grâce auxquels, chaque jour, dans chaque partie du monde, le bien s’oppose au mal» écrit-il, rappelant que les années de pandémie «ont augmenté notre sentiment de gratitude pour ceux qui œuvrent chaque jour pour la santé et la recherche».

«Prends soin de lui» (Lc 10, 35) recommande le Samaritain à l’aubergiste. Une recommandation que Jésus fait à chacun d’entre nous. «Nous avons été créés pour une plénitude qui n’est atteinte que dans l’amour» rappelle François à la fin de ce message, qui rappelle enfin que «les personnes malades sont au centre du peuple de Dieu qui avance avec elles comme prophétie d’une humanité où chacun est précieux et où personne n’est à exclure».

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10 janvier 2023, 12:25