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Le 7 novembre, à Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza. Le 7 novembre, à Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza.   (ANSA)

À Gaza, les soignants contraints d'opérer sans anesthésie, alerte MSF

Un mois après le début de la guerre entre le Hamas et Israël, la situation humanitaire ne cesse de s'empirer pour les plus de 2 millions de civils assiégés dans la bande de Gaza. Les hôpitaux n'ont plus de personnel ni de matériel médical et doivent faire face à la destruction de leurs infrastructures et aux attaques contre les ambulances.

Vatican News

«Nous sommes obligés d'utiliser du vinaigre et nous opérons les gens sans anesthésie. Tout cela doit cesser, et cela n'est possible qu'avec un cessez-le-feu qui doit être immédiat», rapporte Maurizio Debanne, porte-parole de MSF Italie (Médecin sans frontières) à la rédaction italophone de Radio Vatican – Vatican News, lundi 6 novembre. 

Le personnel et les fournitures internationales sont actuellement bloqués à l'extérieur du point de passage de Rafah, en Égypte, rapporte MSF Italie, avant d'ajouter qu'il s'agit «d'une bande de terre très étroite où vivent plus de 2 millions de personnes, déjà très dépendantes de l'aide humanitaire. Il est clair que la réduction de cette aide, ajoutée au conflit, conduit à une énorme crise humanitaire».

Le poste-frontière de Rafah

Selon le porte-parole de Médecins sans frontières, 26 tonnes d'aide attendent d'entrer, empêchés de passer la frontière à cause des bombardements. «Il reste des stocks pour quelques jours et l'aide de nombreux groupes humanitaires est prête à traverser le point de passage. Nous avons également une équipe médicale d'urgence qui attend de pouvoir entrer, mais pour l'instant c'est impossible», détaille-t-il.

De son coté, le secrétaire général des Nations unies a également alerté sur l'aide humanitaire insuffisante passant par Rafah. Avec 400 camions en deux semaines, «le goutte à goutte d'aide n'est rien face à l'océan de besoins». Lundi 6 novembre, un nombre indéterminé de blessés et de binationaux sont arrivés en Egypte en provenance de Gaza via Rafah, a indiqué un responsable, marquant une reprise des évacuations après une suspension de deux jours, rapporte l’agence AFP.

La survie au quotidien

Dans un témoignage recueilli par la rédaction francophone de Radio Vatican – Vatican News, un journaliste gazaoui, bloqué dans la bande de Gaza, raconte: «Émotionnellement, c’est très dur. En particulier pour les enfants et les femmes, de supporter les combats, les bombardements et les tueries qui se déroulent autour de nous toute la journée, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sans interruption.», avant d’ajouter «Nous ne savons pas quoi faire. Nous voulons juste rester en vie, c'est tout (…) tout le monde est visé, partout, les soldats israéliens n'ont pas de lignes rouges. Ils bombardent simplement les maisons avec les gens à l’intérieur».

Un cimetière pour enfants

La bande de Gaza est devenue «un cimetière pour les enfants», a dénoncé lundi 6 novembre Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, qui a plaidé pour un cessez-le-feu urgent dans la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, une possibilité à nouveau rejetée par le Premier ministre israélien. «Il n'y aura pas de cessez-le-feu, de cessez-le-feu général, à Gaza, sans la libération de nos otages», a déclaré Benjamin Netanyahu dans un entretien télévisé avec ABC News, au cours duquel il a aussi affirmé qu'Israël prendra «pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité» à Gaza après la guerre.

Une nouvelle fois, après la prière de l’Angélus dimanche le Pape François a réitéré son appel «à cesser le feu» dans la bande de Gaza, à libérer les otages et à fournir une aide humanitaire pour le bien des populations.

Réagissant à cet appel, le père Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, a déclaré à Radio Vatican – Vatican News «N'oublions pas qu'au début, il y a eu un horrible massacre de civils israéliens vivant autour de la bande de Gaza, avec plus d'un millier de morts et 250 enlèvements», et maintenant dans la bande de Gaza «nous sommes proches de 10 000 morts, dont presque la moitié sont des enfants». Il s'agit d'une «tragédie qui devrait toucher la conscience de chacun, même celle des puissants de ce monde, des hommes et des femmes qui peuvent aussi influencer fortement les décisions immédiates et futures».

Les bombardements israéliens dans le territoire palestinien, lancés en représailles de l'attaque menée le 7 octobre sur le territoire israélien par le Hamas, ont fait 10 022 morts, en majorité des civils dont plus de 4 000 enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé palestinien, lundi 6 novembre.

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07 novembre 2023, 11:12