Recherche

Photo d'illustration. Photo d'illustration. 

10 millions d'enfants au Sahel menacés par l'insécurité

L'agence de l'Onu pour l'enfance alerte sur la situation alarmante dans trois pays, le Burkina Faso, le Mali et le Niger où l'intensification des conflits rend les enfants particulièrement vulnérables. Le nombre d'enfants ayant besoin d'une aide humanitaire urgente est de 10 millions en 2023, un chiffre qui a doublé depuis 2010.

Vatican News

Ils étaient 5 millions en 2020, ils sont 10 millions aujourd’hui. Le récent rapport de l’Unicef sur la situation des enfants dans trois pays de la région du Sahel est sans appel. Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, l’insécurité chronique empêche les écoles de fonctionner normalement et privent les enfants d’éducation. Plus de 8 300 écoles ont fermé leurs portes dans les trois pays, relève l'agence onusienne, soit parce qu’elles ont été directement prises pour cible et que les enseignants ont fui, soit parce que les parents ont été déplacés ou ont peur d’y envoyer leurs enfants.

L'intensification des conflits armés dans la région ces dernières années touche directement les enfants. «L’année 2022 a été particulièrement violente pour les enfants du Sahel central, souligne Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. L’ensemble des parties au conflit doivent de toute urgence cesser les attaques perpétrées contre ces derniers, mais également contre leurs établissements scolaires, leurs centres de santé et leurs foyers» exhorte t-elle.

Pour le seul Burkina Faso, le nombre d’enfants tués au cours des neuf premiers mois de 2022 avait triplé par rapport à la même période en 2021. La plupart des enfants ont succombé à des blessures par balles ou ont été les victimes d'engins explosifs. Une augmentation constatée dans les trois pays objet du rapport, explique John James, porte-parole de l’Unicef pour les pays du Sahel. «La région Afrique de L'Ouest et centrale est la zone où le plus d'enfants sont engagés dans les conflits armés» souligne t-il dans une interview acordée à Radio Vatican - Vatican News. 

Des efforts sous-financés

L'Unicef déplore par ailleurs que son action dans le Sahel manque de financements malgré les promesses de dons. Ainsi l'an dernier l'oganisation n’a reçu qu’un tiers du montant des 360 millions d'euros demandé dans le cadre de son appel en faveur du Sahel central. En 2023, l’organisation a lancé un appel de fonds à hauteur de plus de 437 millions d'euros pour pouvoir financer dans la région ses actions humanitaires. 

L'agence de l'Onu exhorte ainsi les gouvernements des pays du Sahel tout comme leurs partenaires financiers «à augmenter sensiblement les investissements visant à élargir l’accès aux services sociaux essentiels et à la protection, indispensables pour parvenir à la paix et à la sécurité». L'Unicef rappelle aussi aux différents belligérants de respecter le droit international. «Cet engagement suppose de mettre fin aux attaques perpétrées contre les enfants et les services dont ils sont tributaires; de respecter les espaces et l’accès humanitaires; de mettre en œuvre des protocoles spécifiques pour la prise en charge des enfants touchés par les conflits armés; et de collaborer systématiquement avec les Nations Unies à l’élaboration de plans d’action concrets en vue de mettre un terme aux graves violations des droits de l’enfant».

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

28 mars 2023, 16:42