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Forces de sécurité camerounaises après le massacre de Kumba, commis par des groupes armés sur de jeunes élèves de la Mother Franscica School, en zone anglophone du Cameroun, le 25 octobre 2020. Forces de sécurité camerounaises après le massacre de Kumba, commis par des groupes armés sur de jeunes élèves de la Mother Franscica School, en zone anglophone du Cameroun, le 25 octobre 2020.  

Cameroun: des organisations catholiques appellent à la fin de la crise anglophone

Le "Denis Hurley Peace Institute", centre de l'Église catholique sud-africaine pour la promotion de la réconciliation, lance un appel au gouvernement du Cameroun, pays déchiré entre les régions anglophones et francophones.

Le père Ngenge Godlove Bong-aba, prêtre du diocèse camerounais de Bamenda et membre de l’institution, explique tout d'abord qu’il ne se passe désormais pas une semaine sans victimes causées par les attaques surprises des combattants séparatistes. 

Le père Bong-aba rappelle l'enlèvement, le 15 juin, de six délégués de différents ministères du gouvernement central, saisis par les indépendantistes à Ekondotiti, dans le sud-ouest du Cameroun. «Les fonctionnaires de l'État sont toujours aux mains des rebelles», a déclaré le prêtre, ajoutant: «Que le gouvernement soit incapable d'organiser une opération de sauvetage signifie que le moment est venu de passer de la méthode militaire à celle de la négociation et du dialogue. De nombreuses attaques et fusillades contre des casernes de police ont également eu lieu ces derniers temps, entraînant dommages et destruction de nombreuses structures, de meme que des moments de peur et de tension au sein de la population», décrit-il.

Des centaines de milliers de déplacés

Dans les régions anglophones du Cameroun, le conflit a fait plus de 5 000 victimes, un million de déplacés à l'intérieur du pays, plus de 70 000 à l'extérieur, ainsi que la destruction de 300 villages et une très grave catastrophe humanitaire. D'où l'appel du père Bong-aba à une vigilance «méticuleuse» à l'égard des «violations des droits de l'homme» qui pourraient se produire.

Au Cameroun, il existe 8 régions francophones et 2 régions anglophones, situées dans le nord-ouest et le sud-ouest. Les affrontements ont commencé en 2016 lorsque le gouvernement a décidé d'envoyer du personnel administratif, des enseignants et des magistrats des zones francophones vers les deux zones anglophones. Cela a donné lieu à plusieurs manifestations, à l'appel du "Consortium de la société civile anglophone du Cameroun", pour protester contre ces mesures jugées discriminatoires. L'intervention musclée des forces militaires sur les foules a exacerbé les tensions, les portant au niveau d'un conflit patent et conduisant, en 2017, à la formation de groupes de guérilla anglophones qui ont revendiqué la sécession de leurs régions, autoproclamant l'indépendance de l'État d'Ambazonie.

L'apaisement venu de l'Église

Au fil des ans, la Conférence épiscopale nationale a lancé plusieurs appels à la réconciliation et à la paix. Appels également réitérés par le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État, qui s'est rendu du 28 janvier au 3 février 2021 dans le pays africain, exprimant la proximité du Pape François avec la population locale. «Le Souverain pontife s'associe au désir de paix et de réconciliation qui monte de cette terre aimée et merveilleuse vers Dieu», avait déclaré le Secrétaire d’État du Saint-Siège.

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24 juin 2021, 13:57