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A bord du navire Alan Kurdi, la situation devient critique. Image du 7 avril 2020. A bord du navire Alan Kurdi, la situation devient critique. Image du 7 avril 2020.  

Fermeture des ports italiens: une décision grave pour les navires humanitaires

En raison de la pandémie de coronavirus, l’Italie a annoncé mercredi 8 avril fermer ses ports aux personnes réfugiées, recueillies dans la Méditerranée par des navires humanitaires. Une décision lourde de conséquences pour de nombreuses ONG chargées de sauver des vie dans la mer Méditerranée.

Marine Henriot, avec agences - Cité du Vatican

Sur le navire humanitaire Alan Kurdi, au large de l’Italie, la situation sanitaire empire d’heure en heure ce vendredi 10 avril. «La situation à bord de l'Alan Kurdi est de plus en plus tendue, car le navire de sauvetage n'est pas adapté à l'hébergement indéfini de 150 personnes», explique la capitaine allemande, Bärbel Beuse, qui précise que «le navire a besoin de nourriture dans les prochaines 48 heures». La capitaine a demandé au centre italien de coordination des secours de lui fournir de la nourriture, des médicaments et du carburant pour le navire qui se dirige désormais vers le nord-ouest de la Sicile. A bord du navire affrété par l'ONG allemande Sea Eye, des personnes secourues sur de fragiles embarcations aprés avoir tenté de quitter l'enfer libyen. 

Deux jours plus tôt, le mercredi 8 avril, l’Italie annonçait fermer ses ports aux personnes réfugiées, en raison de la pandémie de Covid-19 qui ne permet plus de garantir la sécurité des personnes qui pourraient y débarquer, selon un communiqué le ministère des Transports. «En ce qui concerne la demande de secours du navire Alan Kurdi, le ministère des Transports confirme l'impossibilité de garantir des ports sûrs en Italie à des navires battant pavillon étranger», précise le communiqué.

La Libye et Malte ont pris des décisions similaires, condamnant les navires humanitaires à errer en Méditerranée. 

Réaction des ONG 

Au lendemain de la décision italienne, les ONG Médecins sans frontières, Sea-Watch, Open Arms et Mediterranea ont publié un communiqué commun, faisant part de leurs inquiétudes. «Sans fournir d'alternatives pour sauver la vie de ceux qui fuient la Libye, l'Italie a privé ses ports de la connotation de "lieux sûrs", typique de tous les ports européens, s'assimilant à des pays en guerre ou où le respect des droits de l'homme n'est pas garanti et opérant une sélection arbitraire de navires auxquels l'accès est refusé», peut-on lire dans le communiqué.

Les ONG déplorent qu’une solution qui concilie le devoir de «garantir la santé de chacun sur terre avec celui de sauver des vies en mer» n’ait pas été trouvée. Tandis que l’Italie demande et obtient le soutien de ses partenaires internationaux pour faire face à l’urgence de la pandémie de la maladie Covid-19, estiment les organisations, «le gouvernement devrait montrer la même solidarité avec les personnes vulnérables qui risquent leur vie en mer parce qu’elles n’ont pas d’alternatives».

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10 avril 2020, 18:16