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Le camp Hope sur la frontière turco-syrienne, le 13 septembre 2018. Le camp Hope sur la frontière turco-syrienne, le 13 septembre 2018.  

Plus de 364 000 morts dans une guerre syrienne dévastatrice

Plus de 364 000 morts, c’est le nouveau bilan de la guerre en Syrie selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. «Il faut donner la parole aux Syriens» pour décider de l’avenir du pays, lance Mgr Gollnisch, directeur général de l’Oeuvre d’orient, qui agit sur le terrain en faveur des chrétiens d’orient.

Marine Henriot - Cité du Vatican

Pendant deux jours à Rome jeudi 13 et vendredi 14 septembre, plus d’une cinquantaine d’organismes catholiques, représentants des Eglises locales et congrégations opérant sur les sols syrien et irakien se sont réunis pour plancher sur la crise humanitaire de ces deux pays exsangues. Un colloque à l’appel du dicastère pour le service du développement humain intégral du Vatican. 

Selon un nouveau bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) publié le jeudi 13 septembre, la guerre en Syrie a fait plus de 364 000 morts, alors que Damas et son allié russe menacent de lancer une offensive massive contre l’ultime grand bastion insurgé d’Idleb.

Parmi les morts, détaille l’OSDH, 110 687 civils dont plus de 20 000 enfants et 13 000 femmes. Dans les rangs des combattants, plus de 124 000 soldats de l’armée syrienne et membres des milices alliés. Depuis le début du conflit, 64 000 djihadistes et extrémistes ont également été tués, dont des membres de l’organisation de l’Etat Islamique et de l'organisation Hayat Tahrir al-Cham, dominée par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.

Une guerre civile inextricable 

Dans les victimes, l’OSDH dénombre également 64 800 combattants contre le régime, notamment des groupes rebelles non-djihadistes, des forces kurdes et des soldats de l’armée syrienne ayant fait défection.  «Les rebelles, c’est une notion très ambiguë», nous explique Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Oeuvre d’orient, qui agit sur le terrain pour soutenir la population:

“C’est une guerre civile, il n’y a pas d’uniforme, quand une personne prend un fusil, elle devient un combattant, quand elle le pose, elle devient une personne civile.”

La moitié de la population déplacée par la guerre

Dans cette guerre dévastatrice, les civils ont payé et continuent de payer un lourd tribut. Outre les milliers de morts, une personne sur deux a dû quitter son foyer, soit pour une autre région syrienne, soit pour un pays voisin. La Syrie compte ainsi plus de 6.3 millions de déplacés internes.

Aujourd’hui, les regards sont tournés vers la province d’Idleb, dans le nord ouest du pays, le régime de Damas y masse ses troupes depuis des semaines. L’offensive est annoncée comme imminente. Cette région, dernier grand bastion des rebelles, compte 3 millions de personnes, dont des milliers de déplacés ayant fui les combats dans leur territoire. Des personnes qui aujourd’hui sont de nouveau en exil. Le jeudi 13 septembre, près de 38.500 syriens avaient déjà fui la province, sous les raids récurrents de Damas et Moscou.

Laisser le choix aux syriens

Des millions de citoyens dont le destin paraît dépendre d’autres pays. Vendredi 7 septembre, Moscou, Téhéran et Ankara s’étaient réunis lors d’un sommet tripartite afin de fixer le sort d’Idleb, le sommet s’est soldé par un échec. «Tout cela est très malsain», selon Mgr Gollnisch, «le plus tôt possible, il faut laisser la parole aux Syriens». Le directeur de l’Oeuvre d’Orient déplore une Syrie dans laquelle «chacun peut aller au mieux de ses intérêts, telle une cour de récréation».

Crise des déplacés, forces en présence, situation des chrétiens d'orient, comment se reconstruire... les réponses de Mgr Pascal Gollnisch dans notre podcast. 

Interview de Mgr Pascal Gollnisch sur la situation en Syrie

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14 septembre 2018, 12:37