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Table présentant des images d'otages pris par le Hamas, lors d'une conférence de presse du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) pour appeler à leur libération, devant la Tour Eiffel à Paris, le 9 novembre 2023. Table présentant des images d'otages pris par le Hamas, lors d'une conférence de presse du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) pour appeler à leur libération, devant la Tour Eiffel à Paris, le 9 novembre 2023.   (AFP or licensors)

L'Église de France sera représentée à la marche civique contre l'antisémitisme

Des milliers de personnes sont attendues dimanche 12 novembre à la marche civique contre l’antisémitisme organisée par les parlementaires français à Paris. Le cortège s’élancera des Invalides, près de l’Assemblée, pour rejoindre le Sénat. D’autres marches sont prévues partout en France, où plusieurs évêques catholiques se rendront, affirme père Christophe Le Sourt, chargé des relations avec le judaïsme au sein de l’épiscopat français.

Cette marche lancée mardi 7 novembre à l’instigation des présidents français du Sénat et de l’Assemblée est présentée comme une réaction à la hausse des actes antisémites en France depuis le massacre perpétré en Israël par l’organisation terroriste du Hamas.

Selon le ministère de l'Intérieur, «près de 1 160 faits antisémites ont été enregistrés en France en quatre semaines, soit trois fois plus qu'au cours de toute l'année 2022». Le président français Emmanuel Macron a annoncé la veille du rassemblement parisien qu’il ne s’y rendrait pas, mais qu’il serait présent «par la pensée».

 

 

Le père Hugues de Woillemont, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, et le père Christophe Le Sourt, directeur national pour les relations avec le judaïsme au sein de l’épiscopat, y prendront part, entre autres responsables religieux.

Dialogue et mise à distance de l'instrumentalisation

Loin de toute instrumentalisation, le père Le Sourt estime qu’il est important pour la communauté juive, «nos frères aînés dans la foi», de voir des élus, responsables du Parlement, être à l’initiative. «Ils souffrent très souvent d'une sorte d'indifférence et ont le sentiment que ce sont eux qui organisent ce type d'événements». Le prêtre français en charge des relations avec le judaïsme évoque le rôle particulier des catholiques de «dialogue et mise à distance de l’instrumentalisation» pour être «d’authentiques artisans de paix». À commencer par soi-même. Le 1er juin dernier, le Service national des relations avec les juifs de la Conférence des évêques de France (CEF) publiait l’ouvrage: «Déconstruire l’Antijudaïsme chrétien», préfacé par le grand rabbin de France, Haïm Korsia.

Être artisans de paix en France

«Ce n'est pas le temps des longs discours, mais des gestes fraternels et de se donner le moyen d'être ensemble pour poser des gestes symboliques qui signifient que nous voulons la paix», assure le père Le Sourt, ajoutant: «Si l’on souhaite la paix là-bas, il faut que nous puissions être ici des artisans de paix. C'est être artisan de paix que de lutter contre toute forme d'antisémitisme, que l'on participe ou non à cette manifestation.»

L’épiscopat français réclame avec toute la communauté internationale, la libération des otages, invite à lutter très fermement contre toute forme d'antisémitisme, à constituer des couloirs humanitaires à Gaza et à rester vigilant pour que ne soit pas posés des actes antimusulmans. La France compte les communautés juive et musulmane les plus importantes d'Europe.

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11 novembre 2023, 15:19