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Fidèles en prière, dimanche de Pâques, 17 avril 2022, en la cathédrale de l'Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie d'Odessa, en Ukraine. Fidèles en prière, dimanche de Pâques, 17 avril 2022, en la cathédrale de l'Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie d'Odessa, en Ukraine.  

Ukraine: pour l’évêque d'Odessa, l’appel du Pape est porteur d'espérance

Après l'angélus du 2 octobre au cours duquel le Souverain pontife a demandé de façon inédite aux parties concernées par la guerre de trouver rapidement une solution pacifique au conflit, Mgr Stanislav Syrokoradjuk, évêque catholique d’Odessa, alerte sur une situation de plus en plus dramatique: «Le Saint-Père a raison, nous ne devons pas perdre de temps. La paix s’obtient en rétablissant la justice».

Federico Piana - Cité du Vatican

«Nous sommes reconnaissants au Saint-Père d'avoir demandé avec force, une fois de plus, la paix pour notre pays tourmenté, et à l'agresseur de cesser son action meurtrière». Mgr Stanislav Syrokoradjuk, évêque latin d'Odessa-Synferopolis, a remercié le Pape François d'avoir consacré l'intégralité de l'angélus du 2 octobre à l'escalade en Ukraine, lançant un appel à la cessation des hostilités et à la reprise du dialogue.

 

«Nous sommes heureux que le Pape soit conscient et ait parlé de la grave situation humanitaire dans laquelle nous nous trouvons et du danger nucléaire que courent notre nation et le monde entier», relève Mgr Syrokoradjuk, alors que l'offensive de l'armée ukrainienne se poursuit à l'est et au sud, où elle a même atteint la ville de Kherson, tout juste annexée par la Russie. Une initiative militaire et stratégique qui laisse peu de place aux partisans d'un dialogue pour mettre fin à la guerre. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a été contraint d'admettre les difficultés sur le front ukrainien en jetant de l'eau sur le feu du recours à l'arme nucléaire. Entretien avec Mgr Stanislav Syrokoradjuk, évêque latin d'Odessa.

Pensez-vous vraiment que la menace nucléaire soit proche?

Oui, car la situation s'aggrave. Il ne s'agit pas seulement d'avoir peur des missiles nucléaires, mais aussi des centrales nucléaires qui se trouvent sur notre territoire et qui sont de plus en plus menacées par les bombes. C'est le prix que nous payons pour certains retards de la communauté internationale qui n'a pas réalisé que la guerre en Ukraine a commencé en 2014 avec l'annexion de la Crimée.

Que peut faire l'Église pour aider à trouver une solution pacifique?

L'Église remplit sa mission: par exemple, en ce mois d'octobre, nous prions pour la paix. La conférence épiscopale ukrainienne a publié une lettre demandant à tous les fidèles de prier le chapelet quotidiennement, à l'église ou à la maison. En outre, les évêques ont demandé de jeûner tous les vendredis. Nous croyons que la paix est possible et qu'elle est surtout possible avec le rétablissement de la justice. Si tout le monde -le gouvernement russe, le gouvernement ukrainien et la communauté internationale- s'efforce d'instaurer la justice, alors la paix sera possible.

Quel est la situation actuelle à Odessa et dans le reste de votre diocèse?

Certaines zones sont occupées par les Russes: la terreur et la persécution des civils règnent. Dans ces territoires, il y a des prêtres qui travaillent et qui n'ont pas abandonné leur peuple, leurs paroisses. Notre diocèse est l'un de ceux qui sont particulièrement touchés, mais nous ne perdons pas l’espérance, nous ne perdons pas la foi. Parmi les fidèles, qui continuent à prier, nous voyons la sérénité, malgré tout.

Comment l'Église continue-t-elle à aider la population?

Surtout avec les sacrements. Chaque jour, nous avons ajouté des célébrations eucharistiques pour permettre aux gens de participer. En outre, nous avons mis en place une grande mission humanitaire: grâce à Caritas et à d'autres organisations caritatives, nous essayons de soulager la population et les réfugiés, de plus en plus épuisés.

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05 octobre 2022, 10:43