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Que Poutine arrête la guerre, que Zelensky soit ouvert à de sérieuses propositions de paix

Le Pape, préoccupé par la menace nucléaire et l'escalade militaire du conflit en Ukraine a consacré tout l'Angélus, ce dimanche 2 octobre, à un appel fort au cessez-le-feu. Il déplore les annexions, recommande le respect de l'intégrité territoriale de chaque pays et des droits des minorités. Il pleure également les milliers de victimes, «en particulier parmi les enfants».

Face à la gravité de la guerre en Ukraine et l'escalade de ces derniers jours, le Pape François a exceptionnellement consacré sa réflexion ce dimanche 2 octobre sur le conflit. Voici l'intégralité ses propos: 

«L'évolution de la guerre en Ukraine est devenue si grave, si dévastatrice et si menaçante qu'elle suscite une grande inquiétude. C'est pourquoi aujourd'hui, je voudrais y consacrer toute ma réflexion avant l'Angélus. En effet, cette terrible et inconcevable blessure de l'humanité, au lieu de se cicatriser, continue de saigner de plus en plus, risquant de s'étendre.

Je suis profondément affligé par les rivières de sang et de larmes versées ces derniers mois. Je suis attristé par les milliers de victimes, en particulier chez les enfants, et par les nombreuses destructions, qui ont laissé un grand nombre de personnes et de familles sans abri et menacent de vastes territoires de faim et de froid. Certaines actions ne peuvent jamais être justifiées ! Il est angoissant que le monde apprenne la géographie de l'Ukraine à travers des noms comme Bucha, Irpin, Marioupol, Izium, Zaporijjia et d'autres localités, qui sont devenus des lieux de souffrance et de peur indescriptibles. Et que dire du fait que l'humanité est à nouveau confrontée à la menace atomique ? C'est absurde.

Que doit-il encore se passer ? Combien de sang doit encore couler pour que nous réalisions que la guerre n'est jamais une solution, mais seulement destruction ? Au nom de Dieu et au nom du sens d'humanité qui habite chaque cœur, je renouvelle mon appel à un cessez-le-feu immédiat. Que les armes se taisent et que l’on recherche les conditions pour ouvrir des négociations en mesure de mener à des solutions non pas imposées par la force, mais concertées, justes et stables. Et elles le seront si elles sont fondées sur le respect de la valeur sacro-sainte de la vie humaine, ainsi que sur la souveraineté et l'intégrité territoriale de chaque pays, mais aussi sur les des droits des minorités et les préoccupations légitimes.

Je regrette la grave situation qui s'est créée ces derniers jours, avec de nouvelles actions contraires aux principes du droit international. Elle augmente le risque d'escalade nucléaire, au point de faire craindre des conséquences incontrôlables et catastrophiques au niveau mondial.

Mon appel s'adresse avant tout au président de la Fédération de Russie, le suppliant d’arrêter, également par amour pour son peuple, cette spirale de violence et de mort. D'autre part, attristé par l'immense souffrance du peuple ukrainien suite à l'agression qu'il a subie, je lance un appel tout aussi confiant au Président de l'Ukraine à être ouvert à des propositions sérieuses de paix. À tous les protagonistes de la vie internationale et aux responsables politiques des nations, je demande avec insistance de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à la guerre en cours, sans se laisser entraîner dans de dangereuses escalades, et pour promouvoir et soutenir des initiatives de dialogue. S’il vous plait, faisons respirer aux jeunes générations l'air sain de la paix, et non l'air pollué de la guerre, qui est une folie !

Après sept mois d'hostilités, il faut recourir à tous les moyens diplomatiques, même ceux qui n'ont éventuellement pas été utilisés jusqu'à présent, pour mettre un terme à cette terrible tragédie. La guerre en soi est une erreur et une horreur !

Remettons-nous à la miséricorde de Dieu, qui peut changer les cœurs, et à l'intercession maternelle de la Reine de la Paix, en élevant notre supplique à Notre-Dame du Rosaire de Pompéi, unis spirituellement aux fidèles rassemblés dans son Sanctuaire et dans de nombreuses régions du monde».

(traduction non officielle)

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02 octobre 2022, 12:10

L'Angélus est une prière en mémoire du Mystère de l’Incarnation du Christ, récitée trois fois par jour : à six heures le matin, à midi et le soir vers dix-huit heures, au moment où sonne la cloche de l’Angélus. Son nom Angelus dérive du premier verset de la prière en latin : Angelus Domini nuntiavit Mariae. Elle consiste en une lecture brève de trois textes simples sur l’Incarnation du Christ, et la récitation de trois «Je vous salue Marie». Cette prière est récitée par le Pape tous les dimanches et les jours de fête à midi place Saint Pierre. Avant de réciter la prière, le Pape prononce un bref discours se référant aux Lectures du jour. Après la prière, il salue les pèlerins.

Entre Pâques et Pentecôte, l’Angélus cède sa place au Regina Coeli, une prière qui fait mémoire de la résurrection de Jésus Christ, et à la fine de laquelle le Gloria est récité trois fois.