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Mardi 31 mai à 18h00, le Pape François récitera la prière du Rosaire pour la paix en la basilique de Sainte-Marie-Majeure de Rome. Mardi 31 mai à 18h00, le Pape François récitera la prière du Rosaire pour la paix en la basilique de Sainte-Marie-Majeure de Rome.  

Oksana Boyko, jeune mère Ukrainienne, va prier le chapelet avec le Pape

Parmi les fidèles réunis ce 31 mai en la basilique sainte-Marie-Majeure, se trouve une bénévole de Sainte-Sophie, l'église nationale des Ukrainiens à Rome, Oksana Boyko. Elle témoigne: «La prière chorale a sa propre force. Nous espérons que la Reine de la Paix l'écoutera et fera disparaître l'idée même de la guerre».

Antonella Palermo - Cité du Vatican

Depuis trois mois, ses journées, déjà bien remplies par l'éducation de ses quatre enfants, ont «explosé» en un dévouement total pour aider les gens de son pays d'origine. Oksana Boyko n'aurait jamais imaginé qu'elle se retrouverait, avec sa famille, à prier une dizaine de chapelets avec le Pape en cette basilique Sainte-Marie-Majeure, si importante pour elle.

Que cette prière fasse disparaître la guerre de la terre

Ce Rosaire récité à la fin du mois de mai est un signe d'espérance pour le monde, qui souffre de la guerre en Ukraine mais qui est également profondément blessé par la violence des nombreux conflits encore actifs. Pour soutenir le Pape dans cette prière mariale, seront présents un groupe de personnes liées aux victimes de la guerre, un groupe d'aumôniers militaires avec leurs corps respectifs et une famille ukrainienne, celle d'Oksana Boyko.

 

Cette femme de 40 ans est venue à Rome de Brody, ville située à une centaine de kilomètres de Lviv, en 2008 pour étudier à l'Université pontificale Angelicum après avoir obtenu un diplôme en économie dans son pays et y avoir travaillé quelques années dans une agence d'État. Ses études à Rome ont donné un nouveau sens à sa vie. En Ukraine, elle a une sœur qui a réussi à s'échapper de Kiev avec quatre enfants immédiatement après le début de la guerre. Ses parents ont décidé de rester à la maison. «Quand Don Marco, le curé de Sainte-Sophie, m'a demandé de participer (à la récitation du Rosaire) avec le Pape, raconte-t-elle, au début j'ai eu un peu peur, je pensais aux deux plus jeunes enfants, un peu vilains et agités... Mais je comprends l'importance de cet événement. La guerre devrait disparaître de la terre et ne peut jamais être considérée comme juste. J'espère que cette prière pourra nous aider à sortir de cette guerre féroce, afin que le concept même de guerre disparaisse».

La Madonne, une figure familière

«À mes enfants, j'essaie toujours d'expliquer que Dieu et Marie ne sont pas des étrangers», dit Oksana, «et que Marie est une femme qui a dit oui à la proposition de Dieu et est devenue une mère pour nous tous. Je suis née dans une famille croyante et depuis mon enfance, le mois de mai était le mois marial par excellence. Je me souviens encore des chansons que nous chantions ensemble avec ma grand-mère, qui était très pieuse. Nous avions l'habitude d'aller au sanctuaire de Zarvanytsia et j'en connais beaucoup d'autres. Un grand rêve pour moi serait de visiter Lourdes. Lorsque je fréquentais l'Angelicum, chaque matin à midi, j'allais à la messe dans la basilique Sainte-Marie-Majeure. Côtoyer Marie est très naturel pour moi».

La communauté de Sainte-Sophie, pôle de solidarité

La communauté de Sainte-Sophie est un point de référence pour la famille d'Oksana, tout comme elle est en train de devenir un point de référence pour des milliers de personnes qui ont fui l'Ukraine, pour se réfugier en Italie. Elle est devenue un centre de solidarité depuis trois mois, depuis le début de la guerre. «Nous bénéficions d'une aide continue de la part de tant de personnes. Chacun fait ce qu'il peut. Depuis quatre-vingt-dix jours, je suis ici à trier les dons. Puis les premiers réfugiés ont commencé à arriver. Cela me déplaît d'utiliser ce mot "réfugiés", je ne peux pas y croire», confie Oksana, expliquant qu'ils sont des milliers, chacun avec une expérience différente, bien que le dénominateur commun de l'exode soit le conflit. Il y a ceux qui sont arrivés avec leurs enfants, d'autres familles nombreuses qui sont aussi arrivées avec leurs pères. «J'ai moi-même dû comprendre ce que je pouvais faire pour eux, à part leur donner quelques informations, de la nourriture. Je devais leur apporter un soutien profond, les rassurer. Je leur disais: "appelez-nous, même tard dans la nuit, si vous avez besoin de nous». Selon elle, Sainte-Sophie est devenue un morceau de terre ukrainienne sur le sol romain, mais aussi un morceau du monde.

La volonté naturelle de faire le bien

«Au début, je passais par la paroisse pour croiser le regard de Jésus et de Marie sur les icônes et leur demander de m'aider à ne pas faire d'erreurs», confesse Oksana.

Elle explique que cela peut se produire, par exemple, lorsque de mauvaises informations sont données et que des attentes trompeuses sont suscitées. L'aspect le plus délicat à traiter concerne l'approche: il faut de la tendresse avec les réfugiés, avec ceux qui ont dû tout laisser derrière eux à cause des bombes. Il faut alors essayer de comprendre à la volée ce qui est nécessaire. «Certains voulaient raconter toute leur histoire mais nous n'avions pas le temps de les écouter. Nous nous sommes donc organisés avec l'un de nos psychologues ukrainiens, qui est toujours débordé d'entretiens». En mars, 500 volontaires sont venus chaque jour aider, «toujours différents, de toutes les couleurs de peau».

Les gens venaient et demandaient: que puis-je faire? Et nous n'avons même pas pu gérer cette situation. Aujourd'hui, je veux remercier tout le monde. «Ce qui m'a le plus étonné, c'est que les réfugiés, une semaine après leur arrivée, étaient déjà devenus eux-mêmes des volontaires. J’ai constaté qu’il existait en chaque personne une volonté naturelle de faire le bien», a relevé la jeune femme.

Une simple prière fait des miracles

Une œuvre chorale, en somme. Après tout, dit Oksana, le curé et son adjoint sont peu nombreux, nous avons besoin de beaucoup de monde. Elle avoue avoir été aspirée par cet engagement, un service qui a englouti le temps de prière quotidien, ce même chapelet que sa famille avait l'habitude de réciter plusieurs fois par semaine. «Lorsque j'étais enceinte de chacun de mes enfants, j'ai acheté un chapelet que j'ai prié pendant ma grossesse. Maintenant, chacun a son propre chapelet», raconte-t-elle, rappelant combien, malgré la guerre et le risque d'être bombardé, les Ukrainiens continuent de se rendre dans les sanctuaires, signe d'une foi très forte.

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31 mai 2022, 11:11