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Une école détruite dans la ville de Kharkiv, à 50 kilomètres de la frontière russe, le 28 février 2022. Une école détruite dans la ville de Kharkiv, à 50 kilomètres de la frontière russe, le 28 février 2022.  

L’Église gréco-catholique d’Ukraine dénonce «une guerre inhumaine»

Dans un message vidéo partagé lundi 28 février, le chef de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, Mgr Sviatoslav Shevchuk, revient sur la cruauté de ces derniers jours dans son pays. Il offre son aide aux parents des soldats russes morts sur le front.

L'archevêque de Kiev-Halyic débute son message en notant que, ce lundi 28 février, «nous vivons le cinquième jour d'une guerre tordue, inhumaine et vicieuse». Il décrit ces derniers jours marqués par «l'héroïsme des soldats» et le «courage de notre peuple».  Même les personnes âgées, poursuit-il, «se sont couchées devant les chars pour les empêcher d'entrer dans leur village et leur ville». Il a déclaré qu'ils ont vu «la bêtise et la cruauté de ceux qui nous tuent», affirmant que les forces russes ont mis des femmes et des enfants sur les chars, et les utilisent «comme boucliers humains afin d'apporter la mort et la dévastation au cœur de l'Ukraine». 

Ce lundi la délégation ukrainienne est arrivée sur le site des négociations prévues avec la Russie à la frontière entre l'Ukraine et le Bélarus, pour exiger un cessez-le-feu «immédiat» et le retrait des troupes russes, a annoncé la présidence ukrainienne. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui ne participe pas à ces pourparlers, a appelé les soldats russes à «déposer les armes». De son côté, Moscou a dit vouloir trouver «un accord» avec Kiev qui soit «dans l'intérêt des deux parties».

«Nous sommes debout», tonne l'archevêque majeur Mgr Shevchuk: «Nous sommes debout dans la prière pour nos militaires, pour notre patrie, pour notre peuple ukrainien qui souffre depuis longtemps, parmi lequel nous voyons déjà aujourd'hui, selon les informations des Nations Unies, 400 000 réfugiés après moins de cinq jours entiers».

Premier jour du Grand Carême

Puis, Mgr Shevchuk note que pour les chrétiens orientaux qui suivent le calendrier grégorien, lundi 28 février marque le premier jour du Grand Carême. «Je peux vous promettre», a-t-il dit, «que ce Carême sera très spécial pour vous». Et d'ajouter: «Nous marchons ensemble vers Pascha–Pâques», explique-t-il, et «il y aura une Pascha, car notre Pascha est notre Seigneur, Jésus-Christ ressuscité».

Le chef de l’Église gréco-catholique d’Ukraine fait ensuite part de sa gratitude envers tous ceux qui souhaitent aider l'Ukraine, et qui le font à travers diverses organisations et événements. Il demande surtout que l'on fasse «tout pour arrêter cette agression, pour arrêter la guerre». Même si cela semble impossible, poursuit-il, «même si les diplomates, les avocats, les dirigeants des nations disent que c'est très difficile, prions pour que le Seigneur Dieu, le Seigneur de la paix, accorde la sagesse afin que l'agression puisse être arrêtée par le dialogue».

Une école de Kharkiv, vers la frontière russe, détruite, lundi 28 février.
Une école de Kharkiv, vers la frontière russe, détruite, lundi 28 février.

L'alternative à la guerre est la diplomatie et le dialogue, déclare Mgr Shevchuk. Dans cette optique, il souligne que «le dialogue et la diplomatie peuvent vaincre la guerre».

En conclusion de son message vidéo, l'archevêque majeur Mgr Sviatoslav Shevuck exprime son soutien à une initiative créée par des volontaires et appelée "Return Alive from Ukraine". Une ligne d'assistance pour les proches des soldats russes qui, aujourd'hui, «en tant qu'ennemis, sont entrés en terre ukrainienne». Si quelqu'un de Russie a perdu le contact avec ses enfants ou ses maris qui ont été envoyés en Ukraine pour tuer, souligne-t-il, «Appelez ce numéro. Nous voulons vous aider à retrouver les corps de vos morts ou de vos fils qui pourraient encore être en vie et vous les ramener d'Ukraine».

Enfin, l'archevêque de Kiev-Halyic prie le Seigneur «d'envoyer la paix dans le cœur des nations». «Qu'Il arrête la guerre, souhaite-t-il, et qu'Il nous aide à voir la paix en Ukraine».

Vague de réfugiés

Plus de 500 000 personnes ont quitté l'Ukraine pour se réfugier dans plusieurs pays limitrophes depuis le déclenchement de la vaste offensive militaire russe, jeudi 24 février, selon le Haut-Commissaire de l'ONU aux réfugiés Filippo Grandi, dont 281 000 pour la seule Pologne

Depuis le début des violents combats qui opposent les troupes russes à l'armée ukrainienne, les civils tentent de rejoindre par tous les moyens les pays limitrophes pour se mettre à l'abri.

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28 février 2022, 15:52