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Zakhar, 12 ans, vit désormais dans le sous-sol d'un centre périnatal de Kiev, en Ukraine, le 2 mars 2022. (Reuters/Valentyn Ogirenko) Zakhar, 12 ans, vit désormais dans le sous-sol d'un centre périnatal de Kiev, en Ukraine, le 2 mars 2022. (Reuters/Valentyn Ogirenko) 

Guerre en Ukraine: réactions sur place et en Russie

[En direct] Le président russe Vladimir Poutine a annoncé jeudi 24 février à l'aube dans une déclaration à la télévision une "opération militaire" en Ukraine pour défendre les séparatistes de l'est du pays. Depuis, la guerre ravage l'Ukraine et sa population. Nos derniers témoignages, sur le terrain et en Russie.

Vatican News (mis à jour à 16h15, le 15 mars 2022)

 

Le difficile quotidien des habitants de Marioupol

(14/03/22) Médecins sans frontières est présent à Marioupol, ville ukrainienne actuellement assiégée par l’armée russe. L’ONG est parvenue à contacter un de ses médecins sur place malgré les difficultés de communication. Son témoignage montre comment la population civile, prise au piège des combats, survit.

«Il n'y a pas d'eau potable ni de médicaments depuis plus d'une semaine, peut-être même 10 jours. Aujourd'hui encore, il n'y a aucun endroit où l'on peut trouver de la nourriture ou même de l'eau. Les gens doivent chercher différentes sources d'eau. Ils boivent après avoir fait bouillir l'eau parce qu'il n'y a pas d'autre source d'eau. Les gens manquent de nourriture appropriée. Ils doivent utiliser du bois pour faire du feu et cuire les rares aliments qu'ils ont. De plus, il n'y a pas d'hygiène disponible, donc nous avons juste un peu d'eau pour nous laver les mains et c'est tout ce que nous pouvons utiliser. Parce que la source d'eau est située très loin et les gens doivent faire un, voire deux ou trois kilomètres pour trouver cette source d'eau.

Un autre gros problème est l'absence totale de connexion depuis au moins une semaine. Les gens ne savent pas ce qui se passe en Ukraine ni même ce qui se passe ailleurs à Marioupol. Seuls ceux qui ont la radio, mais il y en a très, très peu, peuvent écouter toute la journée la radio pour comprendre quelle est la situation.

Les gens ont perdu le contact avec leurs proches et sont très inquiets. Ils ne savent pas s'ils sont en vie ou s'ils sont morts.

Nous avons vu des personnes qui sont mortes à cause du manque de médicaments. Beaucoup de personnes ont été tuées et blessées et sont étendues sur le sol. Les voisins creusent juste un trou dans le sol et mettent leurs corps à l'intérieur.»

À Kiev, la messe dans le sous-sol de l'église

(09/03/22) La capitale ukrainienne se prépare toujours à une vaste offensive des troupes russes. Ses habitants continuent de préparer sa défense, a expliqué son maire Vitaly Klistchko.

À Kiev vit le père Pavlo Vyshkovskyi, un religieux ukrainien. Il nous raconte comment la vie a été bouleversée dans sa paroisse, St Nicolas: «Je me souviens, on était à l’église. Quelqu’un est arrivé, et a dit : «C’est la guerre, on doit arrêter! Les messes doivent êtres suspendues». Mais on a prié le rosaire, puis on s’est rendus au sous-sol de l’église. Tous les jours, on a fait l’adoration, et la messe peut y être célébrée le matin et le soir. Parfois, on n’a pas de connexion téléphonique ni de lumière, donc tout se fait dans le noir», explique cet oblat de Marie Immaculée. «Beaucoup de paroissiens ont quitté Kiev. Les hommes, eux, restent pour défendre notre ville ou partir dans d’autres villes où ils ont été appelés. Parfois, on en voit venir pour cinq minutes, juste pour recevoir la Sainte Communion, puis ils repartent aussitôt pour défendre notre pays. La situation n’est pas facile, parce que vous prenez conscience que chaque jour peut être le dernier à cause des bombardements», confie-t-il.

Il y a 10 communautés d’oblats de Marie Immaculée en Ukraine, soit 30 missionnaires au total, indique le père Pavlo, qui a récemment terminé son mandat de Supérieur de la Délégation oblate en Ukraine.

Le religieux appelle aussi à prier pour la paix en Ukraine, en témoignant du fait que certaines personnes ont vécu des miracles, comme des bombes qui n'ont pas explosé ou des habitants qui ont senti une «puissance extraordinaire» bien qu'ils n'aient pas dormi pendant 11 jours.

«Nous sentons le soutien de Dieu. Nous avons besoin de votre prière et de votre soutien pour la paix en Ukraine. J'espère que cette paix que Jésus a promis de nous donner nous consolera», conclut le père Pavlo.

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Depuis les abris, «Nous prions Saint-Michel, patron de Kiev»

(02/03/22) Le Père Roman Laba est curé de la paroisse catholique de la Vierge Marie du Perpétuel Secours. Depuis un abri situé sous l'église de la ville, il nous tient régulièrement au courant de l'évolution de la situation pour lui et ses paroissiens. «Notre ville, Brovary, a été attaquée de nouveau par les roquettes russes. Il y a eu une personne décédée et cinq blessés. Chaque jour, dans notre paroisse, il y a plus ou moins 80 personnes, nous parlons et prions ensemble. Ce sont à majorité des femmes et des enfants. Nous nous préparons ensemble au Carême et demandons la grâce de la paix. Ces derniers jours, nous avons particulièrement prié Saint Michel l'archange, qui est le patron d'Ukraine et spécialement le patron de Kiev. On espère qu'il va nous protéger et nous garder.»

L'hôpital pour enfants d'Ohmadyt a été transformé en abri, à Kiev, en Ukraine, le 1er mars 2022. (EPA/Roman Pilipey)
L'hôpital pour enfants d'Ohmadyt a été transformé en abri, à Kiev, en Ukraine, le 1er mars 2022. (EPA/Roman Pilipey)

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«Nous ne quitterons pas l'Ukraine»

(28/02/22) «Nous sommes avec Jésus et avec le peuple. Alors que les bombardements font rage, nous vivons ces moments terribles plongés dans la prière. Nous remettons notre vie entre les mains de Dieu, Père et Créateur». C'est ainsi que le père Pawel Vyshkovskyy, missionnaire des Oblats de Marie Immaculée à Kiev raconte à L'Osservatore Romano la vie de la communauté locale, devenue précaire. «On entend les sirènes, les explosions, les gens sont en état de choc. Il était impensable que cela puisse arriver il y a encore quelques années», souligne le missionnaire ukrainien de la paroisse de St Nicolas à Kiev, confiée aux Oblats depuis 1992. La communauté partage son temps entre l’adoration eucharistique et l’organisation d’un réseau de volontaires pour aider notamment les malades et les personnes âgées restées seules. Pour donner un témoignage de proximité et de consolation, «en tant que missionnaires oblats, nous ne quitterons pas l'Ukraine, quoi qu'il arrive», assure le père Pawel.

Dans ces temps agités, la prière de l’Église universelle est comme «une étreinte qui nous réconforte, nous console, nous donne de l'espoir. Rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu. Cette certitude nous fait avancer : sur le rocher qu'est le Christ, notre cœur repose en toute sécurité», confie le prêtre.

A la frontière polonaise, des personnes attendent pour prendre un bus, samedi 26 février.
A la frontière polonaise, des personnes attendent pour prendre un bus, samedi 26 février.

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Les églises et maisons des Franciscains, lieux de refuge

(27/02/22) Il y a environ 60 Franciscains en Ukraine, répartis en 17 maisons dispersées dans tout le pays, sauf dans le Donbass. Les Franciscains constituent la présence catholique la plus importante et la plus répandue du pays. «L’avancée des occupants se poursuit inexorablement, décrit le père Daniel Botvina, ministre provincial des Frères mineurs d'Ukraine, dans les colonnes de L’Osservatore Romano, J'étais très inquiet pour nos frères qui se trouvent dans la ville de Konotop, qui est déjà entièrement occupée par les troupes russes.  Mais ils m'ont assuré qu'ils vont tous bien. Ils ont laissé l'église ouverte, et de nombreux civils ont trouvé aide, soutien et réconfort dans nos fraternités». Les frères de Konotop accueillent des habitants pour de l’aide matérielle, mais aussi spirituelle, avec «beaucoup de confessions». Dans la ville de Zytomyr, les frères ont quant à eux décidé de ne renvoyer «personne».

«Tout s'est passé si vite, ajoute le père Daniel. Mercredi soir, les gens allaient encore au restaurant et le lendemain matin, nous nous sommes réveillés avec des roquettes et des chars dans la rue.  Nous aurons probablement besoin de nourriture et de médicaments dans les prochains jours. Mais il y a deux choses dont nous avons absolument besoin maintenant. Tout d'abord, la prière. Beaucoup de prières. (…) Et puis nous devons ressentir la proximité de l'Europe. Nous sommes des Européens. Dans les valeurs, dans la culture, dans la vie. (…) Depuis 30 ans, c'est notre sentiment le plus profond et notre aspiration. Nous sommes des Européens, et aucune occupation ne nous fera cesser d'être des Européens», répète le franciscain.

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Le témoignage du nonce en Ukraine

(26/02/22) Mgr Visvaldas Kulbokas se trouve à la nonciature dans la capitale ukrainienne, où il partage le sort des millions de civils qui cherchent à s'abriter de la bataille qui s'est développée dans la ville : «Je me demande comment les gens vont se débrouiller dans quelques jours avec les malades et avec la nourriture, comment vont réagir les enfants qui ont subi cette violence ? En tant que chrétien, j'essaie d'aider tout le monde à croire à la fraternité et au respect des autres», confie-t-il au micro de Vatican News.

Des jours difficiles approchent, explique-t-il, «tout le monde a essayé de faire des réserves de nourriture, mais celles-ci ne dureront que quelques jours, alors la question se pose : que se passera-t-il si cette situation se prolonge pendant plusieurs jours ? Que restera-t-il à manger ? Parce qu'il n'y a aucun moyen de s'approvisionner maintenant, et qu'il est risqué de rester dans les appartements, dans les chambres, il est difficile de rester dans les zones communes... Même nous, à la nonciature, nous essayons de rester dans les étages inférieurs où il y a moins de risque d'être touché. Et donc c'est encore plus difficile de sortir et de trouver quelques magasins ouverts, mais il ne me semble pas qu'ils soient ouverts ou qu'ils puissent s'approvisionner, parce que même les routes sont coupées... Ce qui va se passer dans quelques jours, c'est une très grande question», explique le prélat. 

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À Odessa, les prêtres aux côtés des fidèles

(26/02/22) À Odessa, quatrième ville la plus peuplée d’Ukraine, les bruits des explosions se rapprochent de plus en plus, témoigne le père Oleksandr Smerechynskyj, prêtre diocésain de l'Église grecque catholique et aumônier des marins, à Vatican News. «De temps en temps, nous entendons des explosions au loin et nous voyons un missile tomber. À quelques kilomètres d'ici, au moins 19 personnes ont été tuées, tandis que dans le port voisin de Yujhnyi, à une cinquantaine de kilomètres, deux navires marchands ont été bombardés».

«Les gens ont peur, beaucoup veulent quitter la ville. De longues files d'attente se forment pour obtenir les dernières provisions de nourriture et d'essence, retirer de l'argent aux distributeurs automatiques est devenu presque impossible», explique le prêtre, laissant entendre que la panique a pris le dessus. «Les prêtres ont décidé de rester. Ils le font, dit le père Smerechynsky, pour rassurer les fidèles, la population. Et pour ne pas leur faire manquer les célébrations eucharistiques : elles ont lieu tous les matins dans toutes les églises de la ville et de la région». Jusqu'à présent, aucune messe n'a été annulée.

L'Église gréco-catholique concentre ses efforts sur deux fronts. Le premier est celui de la foi : «Les fidèles ont participé activement au jeûne pour la paix et aux différents moments de prière, y compris œcuménique, qui ont eu lieu tant en janvier qu'au mois de février», indique le père Smerechynskyj, qui remercie le Pape François d'avoir appelé à une journée mondiale de prière et de jeûne le 2 mars, au début du Carême. «Le Pape, ajoute le prêtre, ne nous fait pas nous sentir seuls dans ces moments difficiles. Et, avec lui, nous nous affligeons de l'exemple tragique que nous donnons en tant que nations chrétiennes.»

Un batiment touché par un missile à Kiev, le samedi 26 février.
Un batiment touché par un missile à Kiev, le samedi 26 février.

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À Kiev, les séminaires ouvrent leurs portes aux habitants

(26/02/22) Ceux qui sont restés dans la capitale ukrainienne tentent de se protéger des bombardements. Svitlana Duckhovych a recueilli le témoignage du père Ruslan Mykhalkhiv, recteur du séminaire catholique romain de Kiev. «Il y a une tristesse en nous, mais ce n'est pas la tristesse qui paralyse: nous sommes désolés que ceux qui se sont toujours montrés nos frères et amis aient maintenant pris les armes. Maintenant, les gens ont peur et tentent de fuir en vidant leurs comptes bancaires et en faisant le plein d'essence pour prendre la route. Dans le même temps, nous en tant qu'Église, nous sommes prêts à faire face à l'urgence. Nos prêtres restent à leur poste et sont prêts à accueillir les personnes qui fuient: nous ouvrons également nos séminaires si nécessaire, afin de fournir un hébergement sûr», explique père Ruslan.

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Un monastère de Lviv face à l’incertitude

(25/02/22) Au monastère de Lviv, les missionnaires de don Orione disent avoir mis leurs bâtiments à la disposition des réfugiés et des personnes dans le besoin. «Notre autre priorité est de protéger les 8 enfants handicapés qui vivent dans notre communauté. Si le conflit arrive dramatiquement ici aussi, nous serons obligés de les emmener chez nous, en Pologne ou en Italie», explique don Moreno Cattelan à l’agence Fides. La communauté essaie d’envisager tous les scénarios possibles. «Avant tout, je vous demande de prier pour nous. Nous n'abandonnerons pas le peuple ukrainien. Nous allons rester ici», assure pour l’heure le missionnaire.

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L'Ordre de Malte aux côtés de la population

(25/02/22) Andriy Khanas est conseiller de l'ambassade de l'Ordre souverain de Malte (SMOM) en Ukraine. Nous l’avons joint par téléphone à Lviv. Le SMOM est présent à Kiev avec une représentation diplomatique, explique-t-il, tandis que les structures opérationnelles, c'est-à-dire l'organisation des secours, sont à Lviv et dans d'autres villes, comme Mariupol, proches de la ligne de combat. «Grâce au Seigneur, nous sommes en sécurité, nous travaillons constamment et planifions l'aide humanitaire et médicale qui sera distribuée au cours des prochains jours, mais nous devons également rester à l'écoute des communications des autorités car il y a un risque d'alerte à la bombe et d'alerte aérienne en dehors de Kiev», ajoute Andriy Khanas.

Le diplomate avoue que beaucoup ne s'attendaient pas à ce que l’offensive russe arrive, malgré le climat de tension continue depuis 2014. Mais la population est prête à se défendre. «Le décret présidentiel sur la mobilisation générale stipule, dans la pratique, que tous les citoyens masculins âgés de 18 à 60 ans doivent être enrôlés, je pense donc que, de ce point de vue, une forte résistance est attendue, comme c'est déjà le cas actuellement», notamment à Kiev.

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À Kiev, témoignage d'un prêtre depuis les abris 

(25/02/22) Le Père Roman Laba est curé de la paroisse catholique de la Vierge Marie du Perpétuel Secours, à Brovary, en banlieue de Kiev. Il revient sur l’atmosphère de ces dernières heures dans la capitale ukrainienne : «Hier soir, beaucoup de personnes ont rejoint notre paroisse car les gens cherchent à se protéger dans les caves de l'église et de notre maison paroisiale. La nuit s'est passée tranquillement, on espère que cela va continuer. Avec les paroissiens et les autres gens venus dans la paroisse, on prie, on parle, il y a aussi beaucoup d'enfants.» Le Père Laba veut rester ferme dans la foi et invite à ses paroissiens à continuer à prier. «Nous encourageons les gens, Dieu est notre unique espoir en ce moment (...). J'ai conscience que je suis prêtre, que je suis un père pour mes paroissiens et aussi pour les gens d'extérieur. Nous voudrions donner le témoignage de la Bonne Nouvelle, que Jésus-Christ est notre Sauveur, que la protection de Dieu est avec nous. Je voudrais dire merci à tous ceux qui prient pour l'Ukraine, pour nous. Prions ensemble pour la paix.»

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Message du Patriarche Cyrille: surmonter les divisions

(24/02/22) «Que le Seigneur tout miséricordieux, par l’intercession de notre Très Pure Souveraine la Mère de Dieu et de tous les saints, garde les peuples russe, ukrainien et les autres, que réunit spirituellement notre Église !» Dans un message adressé aux fidèles russes orthodoxes de Russie ou d'Ukraine, le partriarche de Moscou et de toute la Russie exprime sa «profonde douleur de voir les souffrances des gens» provoquées par les événements en cours et, outre la compassion, exhorte «toutes les parties au conflit à faire tout ce qui est possible pour éviter les victimes parmi les civils». Il demande aux hiérarques, pasteurs, moines et moniales et aux laïcs de fournir «toute l’assistance possible à toutes les victimes, dont les réfugiés, les gens restés sans toits et moyens de subsistance». Le patriarche exhorte à élever une prière redoublée et ardente pour le prompt rétablissement de la paix, et se montre confiant: «les peuples russe et ukrainien ont une histoire commune séculaire, remontant au Baptême de la Rus’ par le saint prince égal-aux-apôtres Vladimir. Je crois que cette communauté donnée par Dieu aidera à surmonter les divisions et contradictions qui ont surgi et ont mené au présent conflit».

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À Moscou, les réseaux sociaux pour savoir ce qui se passe en Ukraine

(24/02/22) À Moscou, nous avons joint le curé de la paroisse catholique francophone de la capitale, Viachieslav Dorokof. Depuis l’église de Saint-Louis des Français, il nous raconte l’atmosphère qui régnait à Moscou aujourd’hui: «J’ai reçu un coup de fil de mon frère qui est médecin au sud de la Russie qui m’a dit que la guerre a commencé. À Moscou, actuellement, tout est calme, mais je pense quand même qu’il n’y a pas beaucoup de voitures. Il y a aussi très peu de monde dans le métro mais c’est calme. Bien sûr, c’est en boucle ici à la télévision mais, malheureusement, nous sommes habitués à la propagande donc on ne fait pas trop confiance à ce qui y est montré. On consulte surtout les réseaux sociaux. Beaucoup de Russes ont de la famille en Ukraine et la situation est très inquiétante.. On essaie d’avoir des informations en direct. C’est horrible, je pense que nous en tant que chrétiens on doit prier pour la paix. C’est la seule chose qui nous reste et appeler les politiciens de tous les bords s’assoir à la table des négociations et à mettre fin à cette folie meurtrière», confie le prêtre. 

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Réfugiés ukrainiens en Pologne

(24/02/22) L’afflux de réfugiés ukrainiens a déjà commencé vers la Pologne. Varsovie a ouvert neuf premiers centres d’accueil à proximité des principaux postes-frontières. Les arrivants pourront y recevoir informations, repas, repos et aide médicale. Mgr Jan Sobiło, évêque auxiliaire de Kharkiv, un Polonais, se trouvait dans l’est de l’Ukraine lorsque la guerre a éclaté jeudi matin, lance un vibrant appel au micro de la section polonaise de Radio Vatican: «Si des réfugiés d'Ukraine viennent en Pologne, accueillons-les chaleureusement! Même si quelqu'un a peu de place et que c'est difficile pour lui, mais si nous les recevons, Dieu nous récompensera, ainsi que les enfants et petits-enfants des familles qui les reçoivent. C'est déjà terrible aujourd'hui, et ça pourrait être encore plus terrible. Ces personnes sont très fatiguées, et elles aiment beaucoup la Pologne. Les Ukrainiens n'ont maintenant personne de plus proche d'eux. Je demande que la Pologne accueille chaleureusement ceux qui souhaitent se réfugier dans notre patrie, par nos églises. Pour que les personnes qui viennent dans nos paroisses se sentent chez elles. Je le demande à mes compatriotes dans ma patrie!»

“Les Ukrainiens n'ont maintenant personne de plus proche d'eux que les Polonais actuellement”

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Caritas Ukraine

(24/02/22) «Aujourd'hui, 24 février, à 5h00 du matin, les forces armées de la Fédération de Russie ont lancé un bombardement intense en lançant des attaques de missiles et de bombes sur les aérodromes de Boryspil, Ozerne, Kulbakino, Chuhuiv, Kramatorsk, Chornobaivka». Ce tweet, par lequel Caritas Ukraine a confirmé ce matin le début des opérations militaires dans le pays d'Europe de l'Est.

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«Nous glissons vers l'abîme» 

(24/02/22) «Nous avons entendu les bombes tomber ici près du séminaire où il y a une caserne militaire», raconte à Vatican News le père Roman Ostrovskyy, vice-recteur du séminaire gréco-catholique de Kiev, qui souligne comment la situation s'est soudainement précipitée. «Une mauvaise surprise», admet-il, soulignant que la situation affecte l'ensemble du pays et pas seulement le Donbass. «Nous essayons de revenir à la normalité, explique-t-il, même si c'est difficile parce que nous sommes maintenant en guerre». Beaucoup fuient, mais que d'autres restent parce qu'ils ne veulent pas quitter l'Ukraine, rapporte le père Roman. Le chemin est celui de la prière face à la folie de la guerre, «les conflits peuvent être arrêtés avec la prière, avec la foi. Depuis huit ans, l'Ukraine vit cette tension, qui a explosé. Nous glissons dans l'abîme de la violence, mais la justice et la paix doivent gagner, nous ne pouvons pas vivre autrement».

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Prières à genoux

(24/02/22) «La première chose que nous avons faite a été de nous mettre à genoux et de prier Dieu de sauver l'Ukraine», a déclaré à Vatican News Taras Zheplinskyi, rédacteur en chef du service de communication de l'Église catholique grecque ukrainienne. La peur est grande, et beaucoup de gens à Kiev veulent quitter la capitale. Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk (Ndlr, archevêque majeur de Kiev-Halyč de l'Église greco-catholique d'Ukraine) a souligné aujourd'hui dans une lettre que l'Église reste proche des gens, poursuit le père Zheplinskyi. «Les églises restent ouvertes. Nous demandons à tous de prier pour l'Ukraine, comme l'a également demandé le Pape. Ce qui se passe en Ukraine est une attaque contre les valeurs de la démocratie et de la dignité humaine. Mais malgré la situation actuelle, nous ne nous sentons pas abandonnés.»

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«Que le Seigneur de Paix soit avec nous tous !»

(24/02/22) Dans un message publié ce jeudi, l’Administrateur apostolique de l’Éparchie ukrainienne gréco-catholique St Volodymyr le Grand de Paris, lance un appel pour recevoir du soutien «par la prière et l'information, ainsi qu'une aide humanitaire» après l’offensive russe, et «alors que les Ukrainiens défendent leur dignité et luttent pour la liberté et la démocratie». Mgr Hlib Lonchyna dénonce «l’agression des terres ukrainiennes» menée après une campagne de «discrédit» conduite par Moscou à l’encontre de Kiev. «Depuis  huit ans, l'Ukraine est victime de l'agression russe», ce qui a coûté la vie à des milliers de citoyens ukrainiens, plus d'un million et demi sont devenus réfugiés dans leur propre pays, rappelle l’administrateur.

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Le chef de l'Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Moscou) appelle à cesser une guerre fratricide

(24/02/22) Il appelle le président Poutine à «cesser immédiatement la guerre fratricide». Dans une déclaration, le Primat de l’Église orthodoxe ukrainienne, qui dépend du patriarcat de Moscou, rappelle que «les peuples ukrainien et russe sont sortis des fonts baptismaux du Dniepr» et que «la guerre entre ces peuples est la répétition du péché de Caïn, qui par jalousie tua son frère. Une telle guerre ne trouve sa justification ni devant Dieu, ni devant les hommes». Il exhorte ses concitoyens «en ce moment fatidique, à ne pas céder à la panique, à être courageux et à manifester de l’amour envers votre Patrie et entre vous». Il appelle ses fidèles à la prière pénitentielle et à mettre derrière eux les dissensions et malentendus du passé. Il remercie les militaires «qui montent la garde, protègent et défendent» les Ukrainiens. Il plaide néanmoins «à régler nos problèmes terrestres dans un dialogue mutuel et une compréhension mutuelle», avant de conclure en espérant que «Dieu nous pardonnera nos péchés et que la paix divine règnera sur notre terre et dans le monde entier».

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24 février 2022, 13:38