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Mgr Christian Carlassare et sa communauté. Mgr Christian Carlassare et sa communauté.  

Le plus jeune évêque italien choisi pour le Soudan du Sud

Choisi par le Pape François pour guider le très pauvre diocèse de Rumbek au Soudan du Sud, le père Christian Carlassare, missionnaire combonien de 43 ans, raconte les priorités d’un pays déchiré par les conflits et les tensions sociales: «L'un des défis les plus importants est l'évangélisation: mettre le Christ au centre, proclamer une Église qui ne soit pas seulement une organisation humanitaire», explique-t-il.

Federico Piana – Cité du Vatican

Être le plus jeune évêque catholique italien, et l'un des plus jeunes évêques du monde, est une vraie responsabilité: «Tout cela m'indique la nécessité de donner ma vie dès ma jeunesse, comme l'ont fait David, Samuel et tant de saints qui ont donné leur vie dès le début».

Le père Christian Carlassare, un missionnaire combonien de 43 ans originaire de Schio, dans la province italienne de Vicence, a été choisi il y a quelques jours par le Pape François pour diriger le diocèse de Rumbek, au Soudan du Sud.

Dans ce pays d'Afrique de l'Est déchiré par les guerres, la pauvreté et les tensions politiques et sociales, le père Carlassare est désormais chez lui: il y est venu pour la première fois en 2005, immédiatement après son ordination sacerdotale, et est devenu curé de la paroisse de l'État de Jonglei pendant onze années ininterrompues. «Le Pape m'a choisi, en me regardant avec miséricorde, comme le fait le Seigneur», confie-t-il, visiblement ému. Entretien.

Quel est l’état de votre diocèse, le contexte actuel au Soudan du Sud?

La population du Soudan du Sud souffre depuis des temps immémoriaux en raison de conflits, le dernier en date étant celui qui a divisé la nation en deux et en différents groupes tribaux. L'Église est donc appelée à une grande mission: rassembler les brebis égarées, tous les groupes aujourd'hui en conflit, afin qu'ils se reconnaissent tous comme enfants de Dieu, tous enfants d'une même patrie, au-delà de leurs propres clans et tribus. 

 

Dans mon diocèse de Rumbek, la plupart des membres de la tribu Dinka, divisée en plusieurs clans, ont encore des difficultés à entrer en relation les uns avec les autres. Tous, cependant, font partie de la même Église catholique, qui, par nature, est universelle. Ainsi, au Soudan du Sud, je pense que l'Église doit grandir dans cette catholicité et marcher ensemble.

Voyez-vous d'autres défis pour les diocèses du Soudan du Sud?

Le grand défi des diocèses, surtout ceux qui sont nés récemment comme Rumbek, est l'évangélisation: mettre le Christ au centre, pour que les gens puissent faire son expérience et non une Église perçue seulement comme un corps humanitaire. Nous devons communiquer une communauté qui croit, qui vit ensemble et résout les problèmes ensemble, parce que Dieu est au centre. Évangéliser signifie réconcilier et humaniser. Un vieux missionnaire m'a dit: beaucoup de gens de nombreuses tribus sont saints avant de devenir chrétiens, parce qu'ils ont de grandes valeurs dans leur style de vie et leur culture. Mais il est cependant nécessaire d'éliminer tout ce qui a effacé l'image et la ressemblance de Dieu, comme, par exemple, les guerres et la violence. Il est nécessaire de faire savoir que Dieu guérit les traumatismes et la violence.

Avec quels moyens pourrez-vous atteindre cet objectif?

Par la catéchèse, la prière, la formation de petites communautés chrétiennes. Et puis il n'y a pas d'évangélisation sans attention à la dimension humaine: éducation, soins de santé, projets de développement social. Mais la proclamation de l'Évangile doit être centrale.

Devrez-vous également partager ces défis avec le reste de la société

Au Soudan du Sud, l'Église compte déjà sur le soutien total des institutions gouvernementales. Et en tant qu'Église catholique, nous devons travailler dans un esprit œcuménique, étant donné que de nombreuses Églises protestantes sont également présentes. Sans oublier les autres religions, comme la religion musulmane.

Quels seront vos premières actions en tant qu'évêque?

Après dix ans de siège vacant, je vais devoir remettre en place des structures essentielles de collaboration et de communion ministérielles. La pastorale sera également l'une de mes priorités. Gardons à l'esprit que ces Églises très jeunes nécessitent d’être renforcée en termes d'éducation pour leur donner une vraie espérance.

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16 mars 2021, 10:10