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Un Venezuelien porte à bout de bras le drapeau de son pays, le 14 septembre 2019 à Caracas. Un Venezuelien porte à bout de bras le drapeau de son pays, le 14 septembre 2019 à Caracas. 

Venezuela: les évêques appellent au courage dans un "pays appauvri"

Le 2 février prochain, l’épiscopat vénézuélien appelle à une journée de prière «pour rester forts en Dieu», et demander une résolution pacifique à la situation «très grave» que traverse leur pays. À l’issue de leur 115ème Assemblée plénière, ils dénoncent un régime qui a provoqué «la ruine de la nation» et souhaitent une transition démocratique dans les meilleurs délais.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

Plus 4 000% d’inflation en une année seulement… Dans leur exhortation pastorale, les maux dont souffre le Venezuela sont nommés: l’irrépressible inflation donc, mais aussi, la dévaluation de la monnaie «qui a appauvri toute la population», la détérioration de la qualité de vie, de l’éducation de la santé en ces temps de pandémie, et la «politisation de l’aide humanitaire».

Certains citoyens, à bout, décident de fuir. «Une immigration forcée qui au lieu d’être protégée, est soumise à l’humiliation des agents de police et des militaires vénézuélien tout au long de la fuite». Les évêques qui ont lu Fratelli tutti, plaident pour un nouveau droit: celui de ne pas immigrer.

Pour eux, cette immigration est «la preuve la plus évidente du grand échec des politiques publiques mise en œuvre par le gouvernement». Ils critiquent le «mal nommé ‘Plan de la Patrie’» géré par des personnes qui «n’assument pas la responsabilité et l’éthique» qu’impliquent leurs fonctions. Au lieu de promouvoir et de défendre le bien-être de tous, ils provoquent «des calamités et la ruine de la nation».

Le résultat des législatives rejeté


Les évêques dénoncent l’action des Chavistes au pouvoir. Le Venezuela subit, écrivent-ils, «les conséquences désastreuses d'un modèle économique imposé par un régime et une idéologie de type communiste qui a appauvri tout le monde, surtout les plus faibles». Mais s’ils rejettent les résultats des «prétendues» élections législatives du 6 décembre dernier remportées par le pouvoir, c’est parce qu’avec 70% d’abstention et de «graves irrégularités», elles «n’expriment pas la volonté du peuple». Les évêques rejettent donc l’Assemblée qui a pris ses fonctions le 6 janvier dernier à Caracas dans un climat de «revanchisme, de disqualification des dirigeants de l’opposition, d’intimidations, de menaces et de persécutions».

Eux qui appelaient la population à participer à la contre-consultation proposée par l’opposition début décembre, prennent néanmoins acte du fait que, ni elle ni les législatives organisée par le pouvoir, n’apporteront de résultats concrets dans un avenir proche.

La nécessité d'un changement radical de direction politique

Aussi, l’épiscopat vénézuélien appelle à «un acte de courage» consistant à un changement radical de direction politique. Pour faciliter une transition démocratique, ils espèrent que des élections libres et dans des conditions d’égalité, en présence d’observateurs de tous bords puissent se tenir dans les meilleurs délais.

C’est dans ce contexte, qu’ils invitent les Vénézuéliens à prendre part, le 2 février prochain, à une journée de prière pour «rester forts en Dieu» et demander «une résolution des conflits de manière pacifique». Ils souhaitent que la prochaine béatification du docteur José Gregorio Hernandez, un modèle de service et d’option pour les pauvres, soit l’occasion de refonder le Venezuela sur les principes de l’Évangile.

Les prières du Pape

Le 1er décembre dernier, dans une lettre de félicitations pour l'anniversaire du cardinal Baltazar Porras, le Saint-Père élève également une prière pour le peuple vénézuélien.  «Que Dieu continue à te donner la force et la "parrhésie" (terme signifiant "liberté de parole", ndlr) pour qu'avec un cœur de père tu saches accompagner et réconforter ton saint peuple fidèle, éprouvé par les souffrances causées par le fléau de la pandémie, l'arrogance des puissants et la pauvreté croissante qui l’étrangle», écrivait le Souverain Pontife.

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12 janvier 2021, 12:52