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Un homme en prière dans une église de Bruxelles lors du dimanche de Pâques, le 12 avril 2020. Un homme en prière dans une église de Bruxelles lors du dimanche de Pâques, le 12 avril 2020. 

La Belgique s’oriente vers une réouverture des célébrations religieuses

Les restrictions de libertés décidées dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus sont une nouvelle fois confrontées aux limites imposées par le cadre juridique. En Belgique, alors que le gouvernement avait ordonné une suspension des célébrations religieuses publiques jusqu’au 15 janvier 2021, le Conseil d’État a ordonné un assouplissement des mesures.

Le mois dernier, la nouvelle avait fait l’effet d’une douche froide pour les catholiques belges: alors que le déconfinement s’amorçait afin de relancer certaines activités commerciales, un arrêté ministériel, le 29 novembre, avait prolongé la suspension des cultes publics jusqu’au 15 janvier 2021. Cette échéance lointaine signifiait donc qu’aucun laïc ne pourrait participer aux messes de Noël, et que les prêtres allaient devoir célébrer seuls la messe de la Nativité.

Un assouplissement semble finalement en vue: hier, à la suite d'un recours déposé par la communauté juive d'Anvers, le Conseil d’État a ordonné au gouvernement belge d’autoriser à nouveau l’exercice collectif du culte d’ici le 13 décembre, estimant cette restriction «disproportionnée». La Belgique demeure à ce jour le seul pays d’Europe où les célébrations publiques sont totalement interdites, la plupart ayant assoupli les jauges permettant la participation du public aux célébrations.

 

Une rencontre entre les responsables des cultes, parmi lesquels les évêques belges, et le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne est donc prévue ce mecredi à Bruxelles afin de trouver un compromis. En pouvant désormais s'appuyer sur cet arrêt du Conseil d'État et sur les demandes de nombreux croyants (dont 12 000 avaient signé une lettre ouverte au monde politique), ils tenteront de préciser des protocoles sanitaires pour que les célébrations publiques puissent reprendre.

Delphine Allaire a interrogé le porte-parole de la conférence épiscopale de Belgique, le père Tommy Scholtès.

La réaction du père Tommy Scholtès

«Nous avons appris hier soir l’arrêt du Conseil d’État qui demande au gouvernement de pouvoir rendre possible certaines choses, en disant que la suppression totale de l’exercice du culte, de manière collective, est quelque chose d’excessif. Par conséquent, maintenant, la Conférence des évêques de Belgique attend de rencontrer le ministre de la Justice avec les autres responsables des cultes, dont les juifs évidemment, pour entendre, proposer, travailler à une manière de permettre le culte dans le respect des conditions sanitaires, tout en permettant de célébrer.

Nous allons revenir à des protocoles qui ont existé pendant l’été, avec des périodes durant lesquelles il y avait des célébrations avec un maximum de 100 personnes., à d’autres moment de 200 personnes maximum. Mais les chiffres de la situation sanitaire ne sont pas bons, il faut être très lucide sur cela, et donc c’est en travaillant ensemble avec les institutions, le gouvernement et le conseil sanitaire que la situation trouvera une issue dans les prochains jours, je l’espère. Si c’est pour permettre la célébration de l’Eucharistie à Noël, il faut aussi que ce soit des chiffres proportionnels à ce qui est l'attente des fidèles, autrement nous aurons des difficultés dans l’organisation concrète des cérémonies.»

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09 décembre 2020, 13:14