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Marguerite Bays (1815-1879) Marguerite Bays (1815-1879) 

Marguerite Bays, une géante de la sainteté à hauteur des petits

Le 15 janvier dernier, le Pape François promulguait le décret reconnaissant un deuxième miracle attribué à l’intercession de la bienheureuse Marguerite Bays, ouvrant la voie à sa canonisation, qui aura lieu ce dimanche 13 octobre. Entretien avec l’abbé Martial Python, biographe de la bienheureuse fribourgeoise.

Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

«Marguerite Bays était une humble laïque, dont la vie était cachée avec le Christ en Dieu. Il s’agit d’une femme toute simple, avec une vie ordinaire, en qui chacun de nous peut se retrouver»: les paroles de saint Jean-Paul II, prononcées le 29 octobre 1995, à l’occasion de la béatification de Marguerite Bays, se confirment jour après jour. C’est en tous cas le constat de l’abbé Martial Python, curé Unité pastorale Bienheureuse Marguerite Bays à Romont, en Suisse. Il connaît bien ces terres du district de la Glâne où Marguerite a vécu. Là-bas, dans la petite église de Siviriez et la maison de La Pierra, les pèlerins sont nombreux à venir pour un temps de découverte et de prière. Beaucoup de groupes d’enfants, mais aussi des adultes, familiers ou non de la future sainte. «Ça ne les laisse pas indifférents», confirme le prêtre, parfois témoin de véritables conversions.

Une fillette sauvée d’un grave accident agricole

Cette nouvelle étape de la canonisation entrainera certainement quelques aménagements des lieux de vie de Marguerite Bays. «On se donnera les moyens pour toujours mieux accueillir les pèlerins», assure l’abbé Martial Python. Mais quel est ce miracle, officiellement reconnu par l’Église, qui permet à Marguerite de devenir sainte? Il concerne une fillette de deux ans, tombée sous les roues d’un tracteur en 1998 à Siviriez. Témoin de l’accident, son grand-père avait invoqué la bienheureuse avant d’amener sa petite-fille à l’hôpital. Après trois jours d’observation, les médecins constatent que l’enfant est indemne, hormis de rares égratignures. Le dossier fourni à Rome par le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, après quinze ans d’instruction, contenait de nombreux témoignages, y compris ceux des médecins impliqués. La commission médicale a reconnu le caractère inexplicable de cette protection.

Mystique et charité

Un miracle inexplicable, non dépourvu de sens. Durant sa vie, Marguerite Bays s’est dévouée sans compter à son entourage, dans un amour de prédilection pour les pauvres, les malades et les enfants. L’humble couturière a elle-même fait l’expérience du salut: elle est miraculeusement guérie d’un cancer aux intestins le 8 décembre 1854, jour de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception. Au retour de la messe, sa famille, la pensant mourante, la retrouve aux fourneaux, en train de préparer le déjeuner. Peu de temps après, alors qu’elle a 39 ans, Marguerite reçoit les stigmates, qu’elle portera jusqu’à sa mort. Elle entre dans des extases les vendredis, au cours desquelles elle revit la Passion du Christ. Mais cette vie mystique intense reste un secret entre Marguerite et le Seigneur. À ceux qu’elle côtoie, la sainte préfère transmettre le fruit concret de ces faveurs divines: un amour authentique, au parfum d’Évangile. Une «géante de la sainteté» qui s'est faite humble pour inspirer les croyants d’aujourd’hui.  

Entretien avec l'abbé Martial Python

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23 janvier 2019, 12:29