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Manifestants opposés à l'avortement, le 13 juin 2018, à Buenos Aires. Manifestants opposés à l'avortement, le 13 juin 2018, à Buenos Aires. 

Avortement en Argentine: l'épiscopat exprime sa tristesse

Après l'adoption par le parlement du texte autorisant l'avortement en Argentine, les évêques du pays appelent à davantage de dialogue et espèrent de «nouvelles solutions».

«La Chambre des Députés de la Nation a approuvé le projet de dépénalisation de l'avortement. Cette décision nous blesse en tant qu'Argentins
Dans un communiqué daté du 14 juin, la Commission exécutive de la Conférence épiscopale d'Argentine et la Commission épiscopale des Laïcs et de la Famille (CELAF) reviennent sur l'approbation, après vingt-deux heures de débats intenses, de la loi autorisant l’avortement, par 129 voix contre 125, pendant les 14 premières semaines de grossesse.

Un besoin de davantage de dialogue

Dans le communiqué, les évêques argentins écrivent que «la douleur d'oublier et d'exclure l'innocent» doit être transformée en force et en espoir, pour continuer à se battre pour la dignité de toute vie humaine. Et dans ce sens, ils réitèrent la nécessité d'un «dialogue» dans le débat législatif.

«La situation des femmes face à une grossesse inattendue, l'exposition à la pauvreté, la marginalisation sociale et la violence de genre, restent sans réponse, écrivent les évêques. Ils notent qu’un autre traumatisme a simplement été ajouté, l'avortement. Nous sommes toujours en retard.»

“Si nous cherchons seulement à imposer notre propre idée ou intérêt et à faire taire d'autres voix, nous continuons à reproduire la violence dans le tissu de notre société”

«Nous avons l'opportunité de chercher des solutions nouvelles et créatives pour qu'aucune femme ne doive aller à l'avortement», ajoutent les prélats dans leur déclaration. Et ils précisent que c’est au Sénat, où le texte doit désormais être adopté, que ces projets s’élaborent «pour répondre à des situations conflictuelles, et reconnaître la valeur de toute vie et la valeur de la conscience».

«Vivre le débat comme une bataille idéologique nous éloigne de la vie de personnes spécifiques» et montre que ce n'est que grâce à «un dialogue calme et réfléchi» que l'on peut répondre à ces situations, insistent les évêques. 

«Nous voulons remercier toutes les personnes qui, avec un respect sincère, ont exprimé leurs idées et leurs convictions, même si elles ont été différentes des nôtres», conclue l’épiscopat argentin. «Avec humilité et courage», les évêques proposent «de continuer à travailler au service et au soin de la vie». 

“Que Marie de Luján, qui a connu l'incertitude d'une grossesse inespéré, intercède pour le peuple argentin, et spécialement pour les femmes qui attendent un enfant, et pour tous les garçons et les filles qui sont dans le ventre de leurs mères”

 

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15 juin 2018, 17:19