À l'ONU, le Saint-Siège rappelle l’urgence humanitaire en Éthiopie

Vianney Groussin – Cité du Vatican

L’ONU organisait mardi 16 avril une conférence des donateurs pour évoquer la situation en Éthiopie. Le pays d'Afrique de l'Est a été secoué par une guerre entre le gouvernement fédéral et le Front de libération du peuple du Tigré pendant deux ans, et depuis la fin du conflit en 2022, d’autres régions du pays sont secouées par des affrontements. Les conséquences de ces violences, couplées à de graves épidémies et une sécheresse inédite, entraînent une insécurité alimentaire et des déplacements de population importants. Une situation qui «souligne l'urgence et l'ampleur de notre mission et nous oblige à agir avec solidarité et soutien» a estimé Mgr Ettore Balestrero.

«Le manque de financement reste important»

L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des agences des Nations-unies à Genève a salué «la détermination et l’engagement remarquables» de la part «des autorités éthiopiennes et des divers partenaires internationaux», tout en rappelant qu’il fallait encore agir: «Il est essentiel que tous les acteurs, tant internes qu'externes, fassent un effort concerté et unifié pour combler l’écart pour 2024. Le Pape François a souligné la gravité de la crise humanitaire et le besoin pressant de solidarité avec les populations touchées. Reflétant sa profonde préoccupation, le Saint-Siège soutient les appels de la Conférence épiscopale éthiopienne en faveur d'une action et d'une aide humanitaire immédiates».

Mgr Balestrero a expliqué que l’engagement de l’Église éthiopienne avait bénéficié à près de six millions de personnes dans tout le pays, indépendamment de leur religion. Sans même prendre en compte l’action des organisations internationales catholiques, le montant de l’aide humanitaire et alimentaire apportée par l’Église catholique locale est de 80 millions de dollars américains.

Une obligation morale

«Aujourd'hui, le Saint-Siège renouvelle son engagement. Il ne s'agit pas d'une obligation, mais plutôt d'un profond sentiment d'humanité partagée, de devoir religieux et d'obligation morale» a déclaré le diplomate, souhaitant une action rapide et «un soutien sans faille afin de nous assurer que nous mettons tout en œuvre pour apporter la sécurité, la stabilité et la paix par le biais de notre réponse collective aux besoins humanitaires de l'Éthiopie».

Au total, 575 millions d’euros ont été récoltés à la suite de la conférence, alors que l’ONU a chiffré à trois milliards les besoins en aide humanitaire de l’Éthiopie pour cette année.