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Un char de l'armée israélienne roule près de la frontière avec la bande de Gaza le 14 février 2024, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. Un char de l'armée israélienne roule près de la frontière avec la bande de Gaza le 14 février 2024, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas.   (AFP or licensors) Éditorial

Guerre à Gaza: arrêtez le carnage!

Les mots du cardinal Parolin sur les 30 000 morts de Gaza.

Andrea Tornielli* - Cité du Vatican 

Immédiatement après le massacre perpétré par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023 contre des familles israéliennes pacifiques, le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin avait qualifié cette attaque d'«inhumaine». Il avait donné la priorité à la libération des otages, tout en évoquant le droit d'Israël à se défendre et en indiquant le paramètre nécessaire de la proportionnalité.

Mardi 13 février, à l'issue de sa rencontre avec les autorités italiennes, à l'occasion de la réunion annuelle pour l’anniversaire des Accords du Latran, Pietro Parolin a répondu aux journalistes par des mots sans équivoque sur l’actualité de Gaza. Le cardinal a renouvelé sa «condamnation claire et sans réserve de toute forme d'antisémitisme», tout en réitérant sa «demande que le droit à la défense d'Israël, invoqué pour justifier cette opération, soit proportionné, ce qui n'est certainement pas le cas avec 30 000 morts». Le secrétaire d’État du Saint-Siège a ajouté: «Je crois que nous sommes tous indignés par ce qui se passe, par ce carnage, mais nous devons avoir le courage d'aller de l'avant et de ne pas perdre espoir». Une invitation à ne pas se laisser prendre par le découragement, par l'inéluctabilité présumée d'une spirale de violence qui ne peut en aucun cas être un signe de paix, mais qui risque malheureusement de générer de nouvelles formes de haine.

Interrogée par le quotidien italien Il Fatto quotidiano, l'écrivaine et poète Edith Bruck -qui, au printemps 1944, à l'âge de treize ans, a été capturée dans le ghetto hongrois de Sátoraljaújhely et déportée à Auschwitz- a également exprimé des positions similaires, critiquant sévèrement l'actuel premier ministre israélien, déclarant qu'«il a fait du tort aux Juifs de la diaspora parce qu'il a ravivé un antisémitisme qui n'a jamais disparu et qui s'est maintenant accru». Edith Bruck a ajouté être convaincue qu'avec une telle politique, les terroristes ne seront jamais éliminés.


Les propos du cardinal et de l’écrivaine juive sont dictés par un regard réaliste sur le drame en cours. Pour le Saint-Siège, le camp choisi est toujours celui des victimes, les Israéliens massacrés chez eux dans les kibboutzim alors qu'ils s'apprêtaient à célébrer le jour de Simchat Torah, les otages arrachés à leur famille, et les civils innocents -dont un tiers d'enfants- tués par les bombardements sur la bande de Gaza. Ce qui se passe à Gaza ne peut pas être qualifié de «dommage collatéral» de la lutte contre le terrorisme. Le droit à se défendre, le droit d'Israël de traduire en justice les responsables du massacre d'octobre, ne peuvent justifier ce carnage.

Lors de l'Angélus du 17 décembre dernier, après l'assassinat de deux réfugiées chrétiennes dans la paroisse de Gaza, le Pape François avait déclaré: «Des civils sans défense subissent des bombardements et des tirs… Certains disent: "C'est du terrorisme, c'est la guerre". Oui, c'est la guerre, c'est le terrorisme. C'est pourquoi l'Écriture dit que "Dieu met fin aux guerres... Il casse les arcs et brise les lances" (cf. Ps 46, 9). Prions le Seigneur pour la paix». Au début du Carême, alors que le décompte macabre des victimes innocentes se poursuit, cet appel se fait encore plus pressant, pour plaider en faveur du silence des armes avant qu'il ne soit trop tard pour notre monde au bord de l'abîme.

* Directeur éditorial de Radio Vatican – Vatican News

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14 février 2024, 12:04