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Retraite pré-synodale à la Fraterna Domus de Sacrofano Retraite pré-synodale à la Fraterna Domus de Sacrofano 

Retraite pré-synodale: seconde médiation du p. Timothy Radcliffe

Texte intégral de la seconde méditation du père Timothy Radcliffe le dimanche 1er octobre lors de la retraite spirituelle à laquelle participent les membres, les délégués fraternels et les envoyés spéciaux du Synode des évêques à la Fraterna Domus de Sacrofano.

Méditation n°2: «Chez soi en Dieu et Dieu chez lui en nous»

Nous arrivons à ce Synode avec des espoirs mitigés. Mais cela ne doit pas être un obstacle insurmontable. Nous sommes unis dans l'espérance de l'Eucharistie, une espérance qui embrasse et transcende tout ce que nous désirons.

Une autre source de tension existe également. Notre conception de l'Église en tant que maison est parfois contradictoire. Toute créature vivante a besoin d'un chez-soi pour s'épanouir. Les poissons ont besoin d'eau et les oiseaux de nids.  Sans un chez-soi, nous ne pouvons pas vivre. Les différentes cultures ont des conceptions différentes de ce qu'est la maison. L'Instrumentum Laboris nous dit que "l'Asie a proposé l'image de la personne qui se déchausse pour franchir le seuil, en signe d'humilité pour se préparer à la rencontre avec l'autre et avec Dieu ; l'Océanie a proposé l'image de la barque ; l'Afrique a insisté sur l'image de l'Église comme famille de Dieu, capable d'offrir l'appartenance et l'accueil à tous ses membres, dans leur diversité" (B 1,2).   Mais toutes ces images montrent que nous avons besoin d'un lieu où nous pouvons en même temps être acceptés et remis en question. À la maison, nous sommes reconnus comme nous sommes et invités à nous dépasser. La maison est le lieu où nous sommes connus et aimés, où nous sommes en sécurité, mais c'est aussi le lieu où nous sommes mis au défi de nous lancer dans l'aventure de la foi.

Nous devons renouveler l'Église comme notre maison commune si nous voulons nous adresser à un monde qui souffre d'une crise de sans-abris. Nous sommes en train de brûler notre petite maison planétaire. Plus de 350 millions de migrants sont en déplacement, fuyant les guerres et la violence. Des milliers de personnes meurent en traversant les mers pour tenter de trouver un abri. Aucun d'entre nous ne peut se sentir chez soi si eux ne le sont pas. Même dans les pays riches, des millions de personnes dorment dans la rue. Les jeunes n'ont souvent pas les moyens de se loger. Partout, il y a une terrible absence de foyer spirituel. L'individualisme forcené, l'éclatement de la famille et l'aggravation des inégalités font que nous sommes assaillis par un tsunami de solitude. Les suicides sont en augmentation, car sans maison, physique et spirituelle, on ne peut pas vivre. Aimer, c'est se retrouver chez-soi chez quelqu'un.

Que nous apprend cette scène de la Transfiguration sur notre maison, à la fois dans l'Église et dans notre monde en déshérence ? Jésus invite ses amis les plus proches à se retirer avec lui et à profiter de ce moment d'intimité. Les mèmes seront avec lui à Gethsémani. C’est le cercle le plus intime de ceux avec qui Jésus se sent le plus à l'aise. Sur la montagne, il les gratifie de la vision de sa gloire. Pierre veut s'accrocher à ce moment. "Rabbi, il est bon que nous soyons ici ; dressons trois demeures, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. Il est là et veut que ce moment d'intimité dure.

Mais ils entendent la voix du Père. "Écoutez-le ! Ils doivent descendre de la montagne et marcher vers Jérusalem, sans savoir ce qui les attend. Ils seront dispersés et envoyés aux extrémités de la terre pour témoigner de notre dernière demeure, le Royaume. Nous voyons donc deux conceptions de la maison : le cercle restreint avec Jésus sur la montagne et l'appel à notre maison définitive, le Royaume, auquel nous appartiendrons tous.

De même, différentes conceptions de l'Église comme maison nous divisent aujourd'hui. Pour certains, elle se définit par ses traditions et ses dévotions antiques, ses structures et son langage hérités, l'Église dans laquelle nous avons grandi et que nous aimons. Elle nous donne une identité chrétienne claire. Pour d'autres, l'Église actuelle ne semble pas être un foyer sûr. Elle est perçue comme exclusive, marginalisant de nombreuses personnes, les femmes, les divorcés et les remariés. Pour certains, elle est trop occidentale, trop eurocentrique. L'Instrumentum Laboris mentionne également les homosexuels et les personnes vivant dans des mariages polygames. Ils souhaitent une Église renouvelée dans laquelle ils se sentent pleinement chez eux, reconnus, affirmés et en sécurité.

Pour certains, l'idée d'un accueil universel, où chacun est accepté sans exception, est ressentie comme destructrice de l'identité de l'Église. Comme dans une chanson anglaise du 19e siècle, "Si tout le monde est quelqu'un, alors personne n'est personne"[1], ils pensent que l'identité nécessite des frontières. Pour d'autres, en revanche, l'ouverture est au cœur même de l'identité de l'Église. Le pape François a déclaré : "L'Église est appelée à être la maison du Père, avec ses portes toujours grandes ouvertes... où il y a de la place pour tout le monde, pour chaque personne avec ses propres problèmes, pour aller à la rencontre de celui ou celle qui ressent le besoin de reprendre le chemin de la foi..."[2].

Cette tension a toujours été au cœur de notre foi, depuis qu'Abraham a quitté Ur. L'Ancien Testament, tient les deux choses en perpétuelle tension l'une avec l'autre : l'idée de l'élection, du peuple choisi par Dieu, du peuple avec lequel Dieu habite. C'est une identité à préserver. Mais il y a aussi l'universalisme, l'ouverture à toutes les nations, une identité encore à découvrir.

L'identité chrétienne est à la fois connue et inconnue, donnée et à rechercher. Saint Jean dit : "Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est." (1 Jean 3,1-2). Nous savons qui nous sommes et cependant nous ne savons pas qui nous serons.

Pour certains d'entre nous, l'identité chrétienne est avant tout donnée, l'Église que nous connaissons et aimons. Pour d'autres, l'identité chrétienne est toujours provisoire, à venir tandis que nous marchons vers le Royaume où tous les murs tomberont. Les deux sont nécessaires ! Si nous mettons l'accent seulement sur le fait que notre identité est donnée – c’est ce que signifie être catholique - nous risquons de devenir une secte. Si nous ne mettons l'accent que sur l'aventure vers une identité à découvrir, nous risquons de devenir un vague mouvement chrétien. Mais l'Église est le signe et le sacrement de l'unité de toute l'humanité dans le Christ (LG 1) en étant à la fois l'un et l'autre. Nous demeurons sur la montagne et goûtons la gloire maintenant. Mais marchons vers Jérusalem, le premier synode de l'Église.

Comment vivre cette nécessaire tension ? Toute théologie nait de la tension qui bande l'arc pour tirer la flèche. Cette tension est au cœur de l'Évangile de saint Jean. Dieu fait sa demeure en nous : "Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure." (14,23). Mais Jésus nous promet aussi notre maison en Dieu : "Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ?" (Jean 14,2).

Lorsque nous considérons l'Église comme une maison, certains d'entre nous pensent principalement à Dieu qui vient chez nous, et d'autres à nous qui allons chez Dieu. Les deux sont vrais. Nous devons élargir notre sympathie envers ceux qui pensent différemment. Nous chérissons le cercle restreint de la montagne, mais nous descendons et marchons vers Jérusalem, errants et sans abri. "Écoutez-le”.

Ainsi, en premier lieu, Dieu s'installe chez nous. Le Verbe se fait chair dans un juif palestinien du premier siècle, élevé dans les coutumes de son peuple. Le Verbe se fait chair dans chacune de nos cultures. Dans les peintures italiennes de l'Annonciation, nous voyons de belles maisons de marbre dont les fenêtres s'ouvrent sur des oliviers et des jardins de roses et de lys. Les peintres hollandais et flamands montrent Marie avec un poêle chaud, bien enveloppée pour la protéger du froid. Quelle que soit votre maison, Dieu vient l'habiter. Pendant trente ans de silence, Dieu a habité à Nazareth : un lieu secondaire insignifiant. Nathanaël s'exclame avec dégoût : "De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ?" (Jn 1,46). Philippe lui répond simplement : "Viens et vois".

Toutes nos maisons sont des Nazareth, où Dieu habite.  Saint Charles de Foucauld a dit : "Que Nazareth soit votre modèle, dans toute sa simplicité et ses ouvertures... La vie de Nazareth peut être vécue n'importe où.  Vis-là où c’est plus utile pour ton prochain” [3]. Où que nous soyons et quoi que nous ayons fait, Dieu vient nous visiter : "Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi." (Ap 3,20).

Gardons donc précieusement les lieux où nous avons rencontré l'Emmanuel. "Dieu avec nous". Nous aimons les liturgies où nous avons entrevu la beauté divine, les églises de notre enfance, les dévotions populaires. J'aime la grande abbaye bénédictine de mon école, où j'ai perçu pour la première fois les portes du ciel ouvertes. Nous avons tous notre propre mont Thabor, sur lequel nous avons entrevu la gloire. Nous en avons besoin. C'est pourquoi, lorsque les liturgies sont modifiées ou les églises démolies, les gens ressentent une grande tristesse, comme si leur maison dans l'Église était détruite. Comme Pierre, nous voulons rester.

Chaque Église locale est une maison pour Dieu. Notre Mère Marie est apparue en Angleterre à Walsingham, le grand sanctuaire médiéval, à Lourdes, à Guadalupe au Mexique, à Czestochowa en Pologne, à La Vang au Viêt Nam et à Donglu en Chine. Il n'y a pas de concurrence mariale. En Angleterre, nous disons : "La bonne nouvelle, c'est que Dieu t'aime. La mauvaise nouvelle, c'est qu'il aime aussi tous les autres". Saint Augustin disait : "Dieu aime chacun de nous comme s'il n'y en avait qu'un seul” [4]. La basilique Notre-Dame d'Afrique à Alger porte l'inscription suivante : "Priez pour nous et pour les Musulmans".

Souvent, les prêtres trouvent très difficile d’embrasser la démarche synodale. Nous, prêtres, entretenons ces lieux de culte et célébrons les liturgies. Les prêtres ont besoin d'un fort sentiment d'identité, d'un esprit de corps. Mais qui serons-nous dans cette Église libérée du cléricalisme ? Comment le clergé peut-il embrasser une identité qui ne soit pas cléricale ? C'est un grand défi pour une Église renouvelée. Adoptons sans crainte une nouvelle compréhension fraternelle du sacerdoce ministériel ! Peut-être découvrirons-nous dans cette perte d'identité en réalité une partie intrinsèque de notre identité sacerdotale. C'est une vocation qui va au-delà de toute identité, car "ce que nous serons n’a pas encore été manifesté" (1 Jean 3,2).

Dieu établit désormais sa maison dans des lieux que le monde méprise. Notre frère dominicain Frei Betto décrit comment Dieu s’est trouvé à demeure dans une prison au Brésil. Certains dominicains ont été emprisonnés pour leur opposition à la dictature (1964-1985). Betto écrit : "Le jour de Noël, la fête du retour de Dieu dans sa demeure, la joie est irrépressible. La nuit de Noël en prison... Maintenant, toute la prison chante, comme si notre chant, heureux et libre, devait résonner dans le monde entier. Les femmes chantent dans leur section et nous applaudissons.... Tout le monde ici sait que c'est Noël, que quelqu'un est en train de renaître. Et par notre chant, nous témoignons que nous aussi, nous renaissons pour lutter pour un monde sans larmes, sans haine et sans oppression. Cela fait une certaine impression de voir ces jeunes visages pressés contre les barreaux et chantant leur amour. Inoubliable. Ce n'est pas un spectacle pour nos juges, ni pour le procureur, ni pour la police qui nous a arrêtés. Ils trouveraient intolérable la beauté de cette nuit. Les tortionnaires ont peur d'un sourire, même faible".

C'est ainsi que nous entrevoyons la beauté du Seigneur dans notre Mont Thabor, où, comme Pierre, nous voulons planter nos tentes. C'est bien, mais "écoutez-le" ! Profitons de ce moment, puis descendons de la montagne et marchons vers Jérusalem. Nous devons en quelque sorte devenir des sans-abris. "Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête." (Luc 9,58). Ils marchent vers Jérusalem, la ville sainte où réside le nom de Dieu. Mais là, Jésus meurt en dehors des murs pour le bien de tous ceux qui vivent en dehors des murs, comme Dieu s'est révélé à son peuple dans le désert, en dehors du camp. James Alison a écrit : "Dieu est au milieu de nous comme quelqu'un qui a été chassé” [5]. "C'est pourquoi Jésus aussi, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert en dehors de la porte de la ville. Sortons donc nous aussi du campement et allons vers lui, en portant son humiliation". (Hébreux 12,12f).

L'archevêque Carlos Aspiroz da Costa a écrit à la Famille Dominicaine lorsqu'il était Maître : " En dehors du camp, parmi tous ces 'autres' relégués à une place en dehors du camp, c'est là que nous rencontrons Dieu. L'itinérance exige de sortir de l'institution, des perceptions et des croyances culturellement conditionnées, parce que c'est " hors du camp " que nous rencontrons un Dieu qui ne peut être contrôlé. C'est 'hors du camp' que nous rencontrons l'Autre qui est différent et que nous découvrons qui nous sommes et ce que nous devons faire” [6]. C'est en sortant que nous parvenons à une maison où "il n'y a ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus." (Galates 3,28).

Dans les années 1980, réfléchissant à la réponse de l'Église au VIH/sida, j'ai visité un hôpital à Londres. Le médecin m'a dit qu'un jeune homme demandait un prêtre nommé Timothy. Par la providence de Dieu, j'ai réussi à lui donner l'onction juste avant qu'il ne meure. Il demanda à être enterré dans la Cathédrale de Westminster, le centre du catholicisme en Angleterre. Il était entouré des gens ordinaires qui venaient à cette messe en semaine, ainsi que de malades du VIH, d'infirmières, de médecins et d'amis homosexuels. Lui qui avait été en périphérie, à cause de sa maladie, de son orientation sexuelle et surtout parce qu'il était mort, était au centre. Il était entouré de ceux pour qui l'Église était leur maison et de ceux qui ne seraient jamais entrés dans une église.

Notre vie est nourrie de traditions et de dévotions qui nous sont chères. Si elles disparaissent, nous en sommes affligés. Mais nous devons aussi nous souvenir de tous ceux qui ne se sentent pas encore chez eux dans l'Église : les femmes qui ne se sentent pas reconnues dans un patriarcat de vieux hommes blancs comme moi !  Les personnes qui estiment que l'Église est trop occidentale, trop latine, trop coloniale. Nous devons marcher vers une Église où ils ne soient plus en marge, mais au centre.

Lorsque Thomas Merton devint catholique, il découvrit "Dieu, ce centre qui est partout et dont la circonférence n'est nulle part, alors qu'il me trouve".  Renouveler l'Église donc, c'est comme faire du pain. On rassemble les bords de la pâte au centre et on étale le centre vers les bords, en le remplissant d'oxygène. On fait le pain en inversant la distinction entre les bords et le centre, en faisant le pain de Dieu, dont le centre est partout et la circonférence nulle part, en nous retrouvant.

Un dernier mot très bref. Plusieurs fois au cours de la préparation de ce synode, la question a été posée : "Mais comment pouvons-nous être chez nous dans l'Église avec l'horrible scandale des abus sexuels ?" Pour beaucoup, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Ils ont fait leurs valises et sont partis. J'ai posé cette question lors d'une réunion de chefs d'établissement catholiques en Australie, où l'Église a été horriblement défigurée par ce scandale. Comment ont-ils fait pour rester ? Comment ont-ils pu être encore chez eux ?

L'un d'eux a cité Charles Carretto (1910-1988), petit frère de Charles de Foucauld. Les mots de Carretto résument l'ambiguïté de l'Église, ma maison mais pas encore ma maison, qui révèle et cache Dieu à la fois.

"Combien dois-je te critiquer, mon Église, et pourtant combien je t'aime !  Tu m'as fait souffrir plus que quiconque, et pourtant je te dois plus que quiconque.  Je voudrais te voir détruite, et pourtant j'ai besoin de ta présence.  Tu m'as beaucoup scandalisé, et pourtant toi seul m'as fait comprendre ta sainteté. ... D'innombrables fois, j'ai eu envie de te claquer la porte de mon âme au nez, et pourtant, chaque nuit, j'ai prié pour mourir dans tes bras sûrs !  Non, je ne peux pas me débarrasser de toi, car je ne fais qu'un avec toi, même si ce n'est pas complètement.  Et puis, où irais-je ?  Pour construire une autre église ?  Mais je ne pourrais pas en construire une sans les mêmes défauts, parce que ce sont mes défauts".

À la fin de l'Évangile de Matthieu, Jésus dit : "Voici que je suis avec vous jusqu'à la fin des temps". Si le Seigneur reste, comment pourrions-nous le quitter ? Dieu s'est installé chez nous, avec toutes nos limites scandaleuses, pour toujours. Dieu demeure dans notre Église, même avec toute la corruption et les abus. Nous devons donc rester. Mais Dieu est avec nous pour nous conduire dans les espaces plus vastes du Royaume. Nous avons besoin de l'Église, notre maison actuelle avec toutes ses faiblesses, mais aussi pour respirer l'oxygène rempli d'Esprit de notre future maison sans frontières.

2e méditation du père Timothy Radcliffe

[1] W. S. Gilbert, The Gondoliers, 1889

[2] Evangelii Gaudium paragrafo 47.

[3] Cathy Wright LSJ St Charles de Foucauld: His Life and Spirituality, p.111

[4] Confessions. Book 3

[5] Knowing Jesus p.71

[6] Letter to the Order on Itinerancy

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02 octobre 2023, 05:59