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Retraite pré-synodale à la Fraterna Domus de Sacrofano Retraite pré-synodale à la Fraterna Domus de Sacrofano  

Retraite pré-synodale: quatrème médiation du p. Timothy Radcliffe

Texte intégral de la quatrième méditation du père Timothy Radcliffe le lundi 2 octobre lors de la retraite spirituelle à laquelle participent les membres, les délégués fraternels et les envoyés spéciaux du Synode des évêques à la Fraterna Domus de Sacrofano.

Méditation n° 4 - Conversation sur le chemin vers Emmaüs

Nous sommes appelés à marcher sur le chemin synodal dans l’amitié. Autrement nous n’arriverons nulle part. L’amitié, avec Dieu et entre nous, est enracinée dans la joie d’être ensemble mais nous avons besoin de paroles. A Césarée de Philippe, la conversation s’interrompt. Jésus avait appelé Pierre du nom de ‘Satan’, l’ennemi. Sur la montagne, il ne sait toujours pas quoi dire, mais ils commencent à l’écouter et la conversation de la sorte peut à nouveau reprendre, tout comme le voyage vers Jérusalem.

En chemin, les disciples se querellent, ne comprennent pas Jésus, et finissent par le déserter. Le silence fait son retour. Mais le Seigneur Ressuscité apparaît et leur donne des paroles de guérison pour se parler l’un l’autre. Nous aussi avons besoin de paroles de guérison qui franchissent les frontières qui nous divisent : les frontières idéologiques de gauche et de droite ; les frontières culturelles qui divisent les continents, les tensions qui parfois divisent hommes et femmes. Les mots que nous avons en partage sont le sang vital de notre Eglise. Nous avons besoin de les trouver pour le bien de notre monde dans lequel la violence est alimentée par l’incapacité de l’humanité à écouter. La conversation conduit à la conversion.

Comment les conversations devraient-ils commencer ? Dans la Genèse après la Chute, il y a un silence terrible. La communion silencieuse de l’Eden est devenue le silence de la honte. Adam et Eve se cachent. Comment Dieu peut-il parvenir jusqu’à nous à travers cet abîme ? Dieu attend patiemment jusqu’à ce qu’ils se soient habillés pour cacher leur embarras. A présent ils sont prêts pour la première conversation dans la Bible. Le silence est rompu par une simple question : ‘Où es-tu ?’ Ce n'est pas une demande d’information. C’est une invitation à sortir en pleine lumière et à se tenir devant le visage de Dieu.

Peut-être cela est-il la première question avec laquelle nous devrions briser les silences qui nous séparent. Non pas ‘Pourquoi adoptes-tu ces opinions ridicules sur la liturgie ?’ ou ‘Pourquoi es-tu un hérétique ou un dinosaure patriarcale ?’ ou ‘Pourquoi es-tu sourd envers moi ?’ mais ‘Où es-tu ?’ ‘Qu’est-ce qui te préoccupes ?’ Voici qui je suis. Dieu invite Adam et Eve à sortir de leur cachette et à être visibles. Si nous aussi nous venons à la lumière et nous nous laissons voir comme nous sommes, nous trouverons les mots les uns pour les autres. En préparation à ce Synode, c’est souvent le clergé qui a été le moins enclin à sortir en pleine lumière et à partager ses soucis et ses doutes. Peut-être avons-nous peur d’être vus, d’être nus. Comment pouvons-nous nous encourager les uns les autres à ne pas craindre la nudité ?

Après la Résurrection, le silence du tombeau est à nouveau rompu par les questions. Dans l’Evangile selon Jean, “Pourquoi pleures-tu? ”, dans Luc “Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ? ”. Lorsque les disciples s’enfuient à Emmaüs, ils sont remplis de colère et de déception. Les femmes prétendent avoir vu le Seigneur, mais elles ne sont que des femmes. Comme aujourd’hui, parfois, les femmes n’avaient pas l’air d’être prises en compte ! Les disciples s’enfuient de la communauté de l’Eglise, comme tellement de gens aujourd’hui. Jésus ne leur barre pas la route, ni ne les condamne. Il demande “De quoi discutez-vous en marchant ?” Quels sont les espérances et déceptions qui s’agitent dans vos cœurs ? Les disciples parlent avec colère. Le texte grec signifie littéralement ceci: “Quels sont ces mots que vous hurler l’un contre l’autre ?”. Jésus les invite donc à partager leur colère. Ils avaient espéré que Jésus serait celui qui rachèterait Israël, mais ils s’étaient trompés. Il a échoué. Aussi marche-t-il avec eux et s’ouvre à leur colère et à leur crainte.

Notre monde est rempli de colère. Nous parlons de politiques de la colère. Un livre récent est intitulé American Rage – (la Fureur Américaine). Cette colère affecte également l’Eglise. Une colère justifiée par les abus sexuels d’enfants. Colère envers la position des femmes dans l’Eglise. Colère envers ces horribles conservateurs ou envers ces horribles libéraux. Osons-nous, comme Jésus, nous poser les uns aux autres la question : “De quoi parlez-vous ? Pourquoi êtes-vous en colère ?” Osons-nous entendre la réponse ? Parfois j’en ai assez d’entendre toute cette colère. Je ne peux plus supporter d’en entendre davantage. Mais écouter, je le dois, comme Jésus le fait, en chemin vers Emmaüs.

Biens des personnes espèrent que dans ce Synode leur voix sera entendu. Elles se sentent ignorées et sans voix. Elles ont raison. Mais nous ne serons audibles que si d’abord nous écoutons. Dieu appelle les personnes par leur nom. Abraham, Abraham ; Moïse, Samuel. Ils répondent avec le merveilleux mot en Hébreu Hinneni, "Me voici". Le fondement de notre existence est que Dieu s’adresse à chacun de nous par notre nom, et nous entendons. Non pas le cogito cartésien ‘Je pense donc je suis’ mais j’entends donc je suis. Nous sommes là pour écouter le Seigneur, et s’écouter les uns les autres. Comme le dit l’adage, nous avons deux oreilles mais une seule bouche ! Seulement après l’écoute vient le discours.

Nous n’écoutons pas juste ce que les personnes nous disent mais ce qu’elles essaient de nous dire. Nous écoutons les mots qui ne sont pas prononcés, les mots qu’elles cherchent. Il y a un dicton Sicilien : "La meilleure parole est celle qui n’est pas prononcée”(1). Nous les écoutons pour entendre comment elles ont raison, pour leur graine de vérité, même si ce qu’elles disent est faux. Nous écoutons avec espérance et non avec mépris. Nous avions une règle au Conseil Général de l’Ordre Dominicain. Ce que les frères disaient n’était jamais absurde. Cela pouvait être mal renseigné, illogique, même erroné. Mais quelque part, dans leurs mots maladroits, il y a une vérité que j’ai besoin d’entendre. Nous sommes des mendiants de la vérité. Les plus anciens frères ont dit de St Dominique qu’il “comprenait tout dans l’humilité de son intelligence” (2).

Les Ordres religieux ont peut-être quelque chose à enseigner à l’Eglise sur l’art de la conversation. St Benoît nous enseigne à chercher le consensus ; St Dominique à aimer le débat, Ste Catherine de Sienne à se délecter dans la conversation, et St Ignace de Loyola, l’art du discernement. St Philippe Neri, le rôle du rire.

Si nous écoutons réellement, nos réponses toutes-faites s’évaporeront. Nous serons réduits au silence et dépourvus de mots, comme Zacharie l’était avant d’éclater en chant [de louange]. Si je ne sais pas comment répondre à la douleur ou à la perplexité de ma sœur ou de mon frère, je dois me tourner vers le Seigneur et lui demander les mots. Alors la conversation peut commencer.

La conversation nécessite un saut imaginatif dans l’expérience de l’autre. Pour voir avec ses yeux, et entendre avec ses oreilles. Nous avons besoin d’entrer dans sa peau. De quelles expériences naissent ses paroles ? Quelle douleur ou espérance portent-t-elles ? Quels routes entreprennent-elles?

Il y avait un débat houleux sur la prédication dans un Chapitre Général dominicain sur la nature de la prédication, toujours un sujet brûlant pour les Dominicains ! Le document proposé au Chapitre comprenait la prédication comme dialogique : nous proclamons notre foi en entrant dans la conversation. Mais certains capitulaires furent fortement en désaccord, argumentant que cela frôlait le relativisme. Ils disaient “Nous devons oser prêcher la vérité hardiment”. Petit à petit, il devint évident que les frères en désaccord s’exprimaient à partir d’expériences absolument différentes.

Le document avait été rédigé par un frère basé au Pakistan, où la chrétienté se trouve nécessairement en dialogue constant avec l’Islam. En Asie, il n’y a pas de prédication sans dialogue. Les frères qui ont réagi fermement contre le document étaient principalement de l’ancienne Union soviétique. Pour eux, l’idée d’un dialogue avec ceux qui les avaient mis en prison n’avait aucun sens. Pour surpasser le désaccord, l’argument rationnel était nécessaire mais pas suffisant. Vous devez vous imaginer d’où l’autre tient son point de vue. Quelle expérience l’a conduit à cette opinion? Quelles blessures porte-t-il? Quelle est sa joie?

Cela requérait de l’écoute avec toute l’imagination de tout un chacun. L’amour est toujours le triomphe de l’imagination, tout comme la haine est l’échec de l’imagination. La haine est abstraite. L’amour est particulier. Dans le roman de Graham Greene Power and Glory (Le Pouvoir et la Gloire), le héros, un pauvre et faible prêtre dit ceci : “Lorsque vous voyiez les traits aux coins des yeux, la forme de la bouche, comment les cheveux poussaient, il était impossible de haïr. La haine était juste un échec de l’imagination”.

Nous avons besoin de franchir les frontières, pas seulement celles de la gauche et de la droite, ou les frontières culturelles, mais aussi les frontières générationnelles. J’ai le privilège de vivre avec des dominicains dont le parcours de foi est différent du mien. Beaucoup de religieux et de prêtres de ma génération ont grandi dans des familles fortement catholiques. La foi s’ancrait profondément dans nos vies quotidiennes. L’aventure du Concile Vatican II était d’aller à la rencontre du monde séculier. Des prêtres français allèrent travailler dans des usines. Nous avons enlevé l’habit pour nous immerger dans le monde. Une sœur en colère, me voyant porter l’habit, explosa : “Pourquoi revêts-tu encore cette vieille chose ?”

Aujourd’hui beaucoup de jeunes personnes –spécialement en Occident mais de plus en plus partout ailleurs – grandissent dans un monde séculier, agnostique et même athéiste. Leur aventure est la découverte de l’évangile, l’Eglise et la tradition. Ils revêtent joyeusement l’habit. Nos voyages sont contraires mais pas contradictoires. Comme Jésus, je dois marcher avec eux, et apprendre ce qui anime leurs cœurs. “De quoi parlez-vous? Quels films regardez-vous? Quelle musique aimez-vous? ” Alors nous aurons des paroles les uns pour les autres.

Je dois imaginer comme ils me voient ! Qui suis-je dans leur regard ? Un jour je roulais à vélo autour de Saïgon avec un groupe de jeunes étudiants dominicains vietnamiens. C’était longtemps avant que les touristes ne deviennent monnaie courante. Nous allions au coin de la rue et il y avait là un groupe de touristes occidentaux. Ils avaient l’air si gros et gras et d’une étrange couleur affreuse. Quels gens bizarres. Puis je m’aperçus que c’était aussi ce dont j’avais l’air !

Pendant que les disciples marchent vers Emmaüs, ils écoutent cet étranger qui les traite de niais et les contredit. Il est aussi en colère ! Mais ils commencent à se plaire à entendre ses paroles. Leurs cœurs brûlent en eux. Durant le Synode, pouvons-nous apprendre le plaisir extatique du désaccord qui mène à la perspicacité ? Hugo Rahner, le frère cadet de Karl (et beaucoup plus facile à comprendre !) rédigea un livre homo ludens, humanité enjouée(3). Apprenons à nous parler de manière enjouée ! Comme Jésus et la samaritaine le font autour du puit dans Jean 4.

Dans la première lecture d’aujourd’hui, nous avons entendu qu’à l’accomplissement des temps, “Les les places de la ville seront pleines de petits garçons et de petites filles qui viendront y jouer.” (Zacharie 8,5) L’évangile nous invite tous à devenir des enfants : “Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.” (Matthieu 18,3). Nous nous préparons au Royaume en devenant enjoués, comme les enfants mais pas enfantins. Parfois dans l’Eglise nous sommes affligés par un morne sérieux, sans joie. Pas étonnant alors que les gens soient lassés !

A la veille du nouveau millénaire, alors que j’attendais en Côte d’Ivoire un vol vers l’Angola, je me suis assis dans le noir avec des étudiants dominicains, partageant une bière et parlant librement sur ce qui nous était le plus cher. Nous nous réjouissions dans le plaisir d’être différents, d’avoir différentes imaginations. Le plaisir de la différence ! Je craignais de rater l’avion, mais il avait un retard de trois jours ! La différence est fertile, générative. Chacun de nous est le fruit de la merveilleuse différence entre hommes et femmes. Si nous fuyons la différence, nous serons stériles et sans enfants, dans nos maisons et dans notre Eglise. A nouveau, nous remercions tous les parents dans ce Synode ! Les familles peuvent beaucoup apprendre à l’Eglise sur la manière de venir à bout de la différence. Les parents apprennent comment toucher des enfants qui font des choix incompréhensibles et savent cependant qu’ils ont toujours une maison.

Si nous pouvons découvrir le plaisir d’imaginer pourquoi nos sœurs et frères entretiennent des opinions que nous trouvons étranges, alors un nouveau printemps commencera pour l’Eglise. Le Saint-Esprit nous donnera le don de parler d’autres langues.

Remarquez que Jésus n’essaye pas de contrôler la conversation. Il demande de quoi ils parlent ; il va là où ils vont, non pas là où il souhaite aller ; il accepte leur hospitalité. Une véritable conversation ne peut être contrôlée. On se soumet soi-même à sa direction. On ne peut pas anticiper où cela va nous mener, à Emmaüs ou à Jérusalem. Où est-ce que ce Synode va-t-il mener l’Eglise ? Si nous le savions à l’avance, il n’y aurait aucune raison d’en faire un ! Laissons-nous surprendre !

La véritable conversation est par conséquent risquée. Si nous nous ouvrons aux autres dans une conversation libre, nous serons changés. Chaque amitié profonde fait naître une dimension de ma vie et de mon identité qui n’avait jamais existé auparavant. Je deviens quelqu’un que je n’ai jamais du tout été auparavant. J’ai grandi dans une merveilleuse famille catholique conservatrice. Lorsque je suis devenu dominicain, je suis devenu ami avec des personnes d’origines différentes, de positions politiques complètement différentes, que ma famille trouvait dérangeantes ! Qui étais-je donc lorsque j’allais séjourner à la maison avec ma famille ? Comment ai-je réconcilié la personne que j’étais avec eux et la personne que je devenais avec les dominicains ?

Chaque année, je faisais la connaissance de dominicains nouvellement arrivés avec des différentes convictions et manières de voir le monde. Si je m’ouvre à eux en amitié, qui vais-je devenir ? Même à mon âge avancé, mon identité doit rester ouverte. Dans le roman de Madeleine Thien sur les immigrés chinois aux Etats-Unis, Do not say We have Nothing (Ne dites pas que nous n’avons rien), un des personnages dit ceci: "Surtout n’essayez jamais d’être une seule chose, un être humain indompté. Si tant de personnes vous aiment, pouvez-vous honnêtement être une chose unique ? ” (4) Si nous nous ouvrons aux amitiés multiples, nous n’aurons pas une identité nette, étroitement définie. Si nous nous ouvrons les uns aux autres dans ce Synode, nous serons tous changés. Ce sera une petite mort et une résurrection.

Un Maître Novice dominicain philippin avait une inscription sur sa porte : "Pardonnez-moi. Je suis un travail en cours". La cohérence se trouve devant nous, dans le Royaume. Alors le loup et l’agneau en chacun de nous seront en paix l’un avec l’autre. Si nous avons maintenant des identités fermées, fixées, gravées dans la pierre, nous ne connaîtrons jamais l’aventure de nouvelles amitiés qui feront s’ouvrir de nouvelles dimensions de qui nous sommes. Nous ne serons pas ouverts à l’amitié spacieuse du Seigneur.

Lorsqu’ils atteignent Emmaüs, la fuite de Jérusalem prend fin. Jésus semble vouloir aller plus loin, mais avec une glorieuse ironie, ils invitent le Seigneur du Sabbat à se reposer avec eux. “Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse” (Luc 24,29). Jésus accepte leur hospitalité comme les trois étrangers en Genèse 18 acceptèrent l’hospitalité d’Abraham. Dieu est notre hôte. Nous aussi devons avoir l’humilité d’être hôtes. La présentation allemande dit que nous devons abandonner “la position confortable de ceux qui donnent l’hospitalité et nous laisser accueillir dans l’existence de ceux qui sont nos compagnons sur le chemin de l’humanité”.

Marie-Dominique Chenu OP, le grand-père du Concile Vatican II sortait la plupart des soirs, même à l’âge de 80 ans. Il sortait pour écouter les leaders syndicaux, les académiciens, les artistes, les familles, et accepter leur hospitalité. Le soir nous nous rencontrions autour d’une bière et il demandait : “Qu’avez-vous appris aujourd’hui ? A quelle table vous êtes-vous assis? Quels dons avez-vous reçus? ” L’Eglise dans chaque continent a des dons pour l’Eglise universelle. Pour prendre juste un exemple, mes frères en Amérique latine m’ont enseigné à ouvrir mes oreilles aux paroles du pauvre, tout spécialement notre frère bien-aimé Gustavo Gutiérrez. Allons-nous les écouter dans nos débats ce mois-ci ? Qu’allons-nous apprendre de nos frères et sœurs en Asie et en Afrique ?

“Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.” (Luc 24,30-31). Leurs yeux furent ouverts. La première fois que nous avons entendu cette phrase était lorsqu’Adam et Eve prirent le fruit de l’arbre de vie, et leurs yeux furent ouverts et ils surent qu’ils étaient nus. C’est pourquoi certains anciens commentateurs ont vus dans les disciples comme Cléopas et sa femme, un couple marié, nouvel Adam et Eve. A présent ils mangent le pain de vie.

Une dernière petite réflexion : quand Jésus disparait de leur vue, ils dirent, “Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ?” (Luc 24,32) C’est comme si ce n’est que plus tard qu’ils réalisent la joie qu’ils avaient en marchant avec le Seigneur. St John Henry Newman disait que ce n’est qu’en regardant en arrière dans nos vies que nous réalisons comment Dieu a toujours été avec nous. Je prie pour que ceci soit également notre expérience.

Pendant le Synode, nous allons être comme ces disciples. Parfois nous ne réaliserons pas la grâce du Seigneur qui accomplit son œuvre en nous, et pourrions même penser que tout cela soit une perte de temps. Mais je prie le Seigneur pour que, plus tard, rétrospectivement, nous réalisions que Dieu était tout ce temps avec nous, et que nos cœurs brûlaient en nous.

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Note

1 “La megliu parola è chiddra chi nun si dici”.

2 ‘humili cordis intelligentia’,2

3 Man at Play or Did you ever practice eutrapelia? Translated by Brian Battershaw and Edward Quinn, Compass Books, London 1965

4 Granta, London, 2016, p.457

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02 octobre 2023, 17:56