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Cardinal Charles Maung Bp, archevêque de Rangoun, Birmanie, et président de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie. Cardinal Charles Maung Bp, archevêque de Rangoun, Birmanie, et président de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie. 

Mgr Charles Maung Bo: le synode, une longue marche vers l'espérance

La messe ouvrant les travaux du synode dans la matinée de ce lundi 23 octobre a été célébrée par le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Yangon, Myanmar, et président de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie, en la basilique Saint-Pierre. Dans son homélie, l'archevêque a appelé l’Eglise à être juste et à incarner un voyage synodal dans la foi, avec la conviction que Dieu ne faillit jamais à ses promesses.

Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican

Depuis la création, l’humanité poursuit une quête spirituelle incessante, une odyssée marquée par une recherche inébranlable de sens. Présent dans l’histoire de cette humanité brisée, tel que nous pouvons le voir dans les Saintes Ecritures, «Dieu n’abandonne jamais son peuple», a souligné le Cardinal Charles Maung Bo au cours de sa prédication, appelant l’Eglise à être juste et à incarner un voyage synodal dans la foi, à l’instar d’Abraham.

S’aventurer dans l’inconnu, guidés par notre foi

Malgré l’incertitude des voyages que nous entreprenons dans la vie et dans la foi, «nous sommes pourtant appelés à nous aventurer dans l’inconnu, guidés par notre foi inébranlable», a affirmé Mgr Charles Maung Bo. À travers les moments les plus sombres et les plus tumultueux de la vie, l’archevêque de Rangoun a expliqué que c’est la foi qui éclaire notre chemin en nous permettant de voir la grâce de Dieu. Sur ce, l'Eglise est appelée à être juste, à incarner un voyage synodal dans la foi avec la conviction que Dieu ne faillit jamais.

En outre, le président de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie a spécifié que même si l’Eglise n’atteint pas la destination prévue, la participation au voyage est une bénédiction en soi. «Nous comprenons que ce voyage synodal est intergénérationnel, initié par l'Église et inaugurant une longue marche d'espérance pour toute l'humanité, même au milieu des bouleversements mondiaux, comme en témoignent les événements récents en Asie occidentale et dans d'autres régions du monde», a-t-il dit.

Un voyage synodal de guérison et de réconciliation dans la paix et la justice

La parabole du riche propriétaire terrien que nous présente l’évangile du jour «sert de métaphore au monde d’aujourd’hui, où les guerres et l’industrie de l’armement amassent de grandes richesses aux dépens de la souffrance de millions de personnes», a affirmé le cardinal Charles Maung Bo.  Il a rappelé que Dieu a un plan pour chacun d’entre nous et pour l’Eglise, en nous invitant à aligner nos voyages et nos projets sur sa volonté. Nous sommes appelés à croire en «un Dieu qui désire un voyage humain d’espérance et de guérison, en ajustant nos rêves au plan de Dieu pour nous», a poursuivi l'archévêque.

S’adossant sur la parabole du propriétaire terrien, le cardinal  a déploré les profondes blessures infligées à notre planète et qui dépouillent des millions de personnes de leur dignité, comme l'a souligné le Pape François dans ses récents  documents qui appellent à une triple réconciliation pour sauver l'humanité et la planète: la réconciliation avec Dieu (Evangelii Gaudium), la réconciliation avec la nature (Laudato Si) et la réconciliation avec les autres (Fratelli Tutti). «Notre voyage synodal a pour but de guérir et de réconcilier le monde dans la justice et la paix. La seule façon de sauver l'humanité et de créer un monde d'espérance, de justice et de paix, passe par la synodalité mondiale de tous les peuples», a attesté le président de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie.

La nature, un héritage à préserver

Mgr Charles Maung Bo a affirmé que l’une des grandes préoccupations au cœur du synode reste l’héritage à laisser aux générations futures: un monde plus pacifique avec une création intacte qui est en péril. Au regard de la crise écologique, le président de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie a souligné que les évêques d’Asie étaient parfaitement conscients des dommages environnementaux infligés à leur région en raison des catastrophes climatiques. «Nous avons une population importante de communautés chrétiennes autochtones, en particulier dans le sud de la mer de Chine, au centre de l'Inde, au Vietnam et au Myanmar».

Alors que la Fédération des conférences épiscopales d’Asie célèbre ses cinquante ans, elle attire, par ailleurs, l'attention du monde sur la destruction de vastes étendues de forêts, poumons de notre planète dans ces régions, ainsi que sur l'augmentation de la violence à l'encontre de ces peuples autochtones. L’Église d’Asie été confrontée à divers défis tout au long de l’histoire, mais reste dynamique et jeune. «Notre cheminement de foi en Asie n'est pas sans difficultés, mais ce rassemblement synodal nous donne l'énergie de revenir aux grands jours de l'évangélisation par les apôtres. Nous accueillons avec optimisme l'appel lancé à l'Asie pour que, inspirée par le voyage synodal de l'Église mondiale, elle devienne le 21e siècle du Christ», a souligné le cardinal Charles Maung Bo dans son homélie.

Au terme de sa prédication, l’archevêque de Rangoun a mentionné que nulle part en Asie, le cheminement de la foi chrétienne n'est autant mis à l'épreuve qu'en Birmanie. La population est actuellement dispersée en raison de catastrophes naturelles et de crises provoquées par l'homme, générant des crises multidimensionnelles ainsi que d'immenses souffrances. «Notre peuple est en exode. Des maisons ont disparu, des églises ont subi le poids de la cruauté et le chemin de croix est une réalité douloureuse dans de nombreuses régions d'Asie», a-t-il conclu.

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23 octobre 2023, 13:20