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Mgr Paul Richard Gallagher au siège de l'ONU à New-York mardi 26 septembre, pour la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations unies. Mgr Paul Richard Gallagher au siège de l'ONU à New-York mardi 26 septembre, pour la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations unies.  (AFP or licensors)

Le monde souffre "d'une famine de la fraternité" déplore Mgr Gallagher

Le secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les États a participé mardi 26 septembre au débat général de l’ONU, dans le cadre de la 78ème session de l’Assemblée générale. Lors de son discours, Mgr Paul Richard Gallagher a énuméré les grands défis contemporains, tels que les dangers des armes nucléaires, les risques de l’intelligence artificielle et les entraves à la liberté religieuse.

Dans son discours aux États membres, Mgr Paul Richard Gallagher a d’abord félicité les initiatives prises par l’ONU visant à réduire la pauvreté, à aider les migrants, à lutter contre le changement climatique, à promouvoir le désarmement nucléaire ou encore à délivrer de l’aide humanitaire mondialement. «Cependant a souligné le diplomate britannique, ces dernières années, nous avons assisté à l'effritement de la confiance entre les nations, dont la preuve évidente est l'augmentation du nombre et de la gravité des conflits et des guerres». Mgr Gallagher a notamment fait référence à la guerre en Ukraine, rappelant les propos du Pape lors de son discours au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège le 9 janvier 2023: «Le conflit actuel en Ukraine a rendu encore plus évidente la crise qui affecte depuis longtemps le système multilatéral, qui a besoin d'être profondément repensé s'il veut répondre de manière adéquate aux défis de notre temps».

«Colonisation idéologique»

Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États a notamment déploré l’absence de volonté de la part de certains États d’écouter les idées et les propositions des autres. «Le Pape François appelle cela de la colonisation idéologique» a-t-il souligné. «Aujourd'hui, non seulement les gens n'écoutent pas, mais ils veulent faire taire ou exclure ceux qui ne partagent pas leur point de vue, en avançant des arguments qui paraissent plausibles.» Mgr Gallagher a appellé les États membres à construire «une solidarité mondiale» à l’aide du «dialogue, de la responsabilité partagée et de la coopération». En d’autres termes, «il s’agit de revenir aux fondamentaux» de l'ONU.

Intelligence artificielle, réchauffement climatique et liberté religieuse

Dans son intervention, Mgr Gallagher est revenu sur les dangers des armes nucléaires, mais aussi sur le besoin d’engager une réfection éthique sur l’utilisation des «supercalculateurs» ou «superordinateurs» dans nos quotidiens. A ce sujet, «le Saint-Siège soutient la création d'une Organisation internationale pour l'intelligence artificielle» a annoncé Mgr Gallagher, en précisant qu'elle viserait à «faciliter l'échange le plus complet possible d'informations scientifiques et technologiques, à des fins pacifiques et pour la promotion du bien commun et du développement humain intégral». Il a notamment émis son souhait de voir ces nouvelles technologies contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.

Le représentant du Saint-Siège à l’ONU a également rappelé que la liberté religieuse n’était pas garantie partout, sachant qu'«un tiers de la population mondiale» en est encore privé aujourd'hui. A cela s’ajoute la persécution religieuse, notamment à l’égard des communautés chrétiennes. «Un chrétien sur sept est persécuté (...) la violence à l'encontre des chrétiens est en augmentation, et pas seulement dans les pays où ils sont minoritaires». Mgr Gallagher a notamment exprimé son inquiétude concernant la situation à Jérusalem, où plusieurs communautés chrétiennes ont été prises pour cible.

«Famine de la fraternité»

En citant les conflits en cours, en Ukraine, mais aussi en Syrie, au Soudan ou encore dans le Haut-Karabagh, Mgr Gallagher a rappelé la déclaration du Pape François au conseil de sécurité de l’ONU en juin dernier: «Le monde globalisé d'aujourd'hui nous a tous rapprochés, mais il ne nous a pas rendus plus fraternels. En effet, nous souffrons d'une famine de la fraternité, qui découle des nombreuses situations d'injustice, de pauvreté et d'inégalité, ainsi que de l'absence d'une culture de la solidarité». Il a enfin conclu avec les mots employés par Paul VI lors de la VIème Journée Mondiale de la Paix le 1 janvier 1973: «La paix est possible, si elle est vraiment voulue; et si la paix est possible, elle est objet de devoir».

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27 septembre 2023, 15:45