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2022.05.31 Processo Gestioni Fondi Santa Sede

Reprise du procès au Vatican de l’immeuble de Londres

43e audience dans le procès de l’immeuble de Londres ce jeudi au Vatican. Les auditions de témoins se sont poursuivies pour savoir déterminer comment le courtier Torzi céda ses actions qui lui garantissait le contrôle de l’édifice.

Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican

Sept heures et demie d’audience ce jeudi 12 janvier consacrée à l'interrogatoire du témoin Manuele Intendente, un avocat ayant travaillé chez Ernst&Young et qui a participé aux négociations qui ont conduit à l'achat et à la vente de l’immeuble de Londres. Immédiatement après, Renato Giovannini, vice-recteur de l'université télématique Marconi, déjà entendu le 16 décembre, a conclu son examen. Tous deux étaient des associés légaux de Gianluigi Torzi, le courtier accusé d'avoir vendu à la Secrétairerie d'État les mille actions avec droit de vote qui lui donnaient le contrôle total de l'immeuble londonien pour 15 millions. En quelque sorte, selon l'accusation, une extorsion de fonds.

La réunion de Londres 2018

L'interrogatoire mené par le promoteur Alessandro Diddi s'est concentré sur les dynamiques -des messages, courriels et groupes WhatsApp (comme celui de "3 Magnifiques"), aux voyages et réunions dans des hôtels de luxe à Rome- qui ont conduit à cette décision, établie lors d'une réunion à Londres les 20-22 novembre 2018. Intendente était présent à cette réunion mais, a-t-il précisé devant le tribunal, n'a jamais eu son mot à dire.

En particulier, l'accent a été mis sur la phase dans laquelle la Secrétairerie d'État avait décidé de sortir du fonds Gof du gestionnaire Raffaele Mincione, en raison de dépenses trop exorbitantes et inadaptées, et de transférer ces parts au Gut de Torzi, présenté par Intendente lui-même -qui le connaissait depuis 2016- aux " représentants de la Secrétairerie d'État. A savoir Fabrizio Tirabassi, responsable des investissements, et Enrico Crasso, depuis 26 ans conseiller financier du dicastère (tous deux membres de la défense). Intendente est intervenu à ce stade des négociations pour lever la contrainte financière et inciter au dialogue les deux financiers. En particulier, Mincione, qui a demandé un «règlement» de 40 millions pour sortir de l'affaire, a d'abord refusé puis approuvé.

Les réponses du témoin

Les réponses et les souvenirs d'Intendente, qui a été repris à deux reprises par le président du tribunal du Vatican, Giuseppe Pignatone, sur le fait qu'il devait formuler ses réponses sans la crainte de se retrouver parmi les accusés, ont été génériques: «Nous sommes à une étape différente du procès. Lorsque vous avez été entendu, le promoteur a voulu examiner s'il fallait changer le rôle de témoin en celui de défense ("Nous avons failli", s'est exclamé Diddi). La série de questions vise à "clarifier"».

Un fait sans précédent rapporté par le témoin est que la proposition initiale était de transférer toutes les actions au fonds Centurion, géré par Crasso. À cet égard, Intendente, pressé par Diddi, a évoqué une rencontre avec le Pape François à Sainte-Marthe, vers la fin de l'année 2018, avant une autre rencontre le 26 décembre -toujours à Sainte-Marthe- avec les protagonistes de l'affaire de Londres et leurs familles. Lors de la réunion, le témoin a déclaré: «J'ai eu la confirmation que les mille actions ne devaient pas être transférées à Centurion». Il s'agirait d'une indication du Pape. À ce propos, on peut rappeler la lettre du 5 novembre 2020 dans laquelle François transférait les fonds gérés par la Secrétairerie d'État à l'APSA, dans laquelle le souverain pontife écrivait: «Une attention particulière doit être accordée aux investissements réalisés à Londres et au fonds Centurion, dont il est nécessaire de se retirer dès que possible, ou du moins, de s'en défaire de manière à éliminer tout risque de réputation». Au cours de la réunion, François a confié au substitut de la Secrétairerie d'État, l'archevêque Edgar Peña Parra, la tâche de «reprendre la gestion».

On attend la confrontation de vendredi matin entre Francesca Immacolata Chaouqui et Genoveffa Ciferri, les deux femmes qui auraient «contribué» à la rédaction du mémorial de Mgr Alberto Perlasca. Sur cette affaire, le président du Tribunal du Vatican, Giuseppe Pignatone, a indiqué qu'une lettre et un mémoire de la journaliste de la RAI Maria Giovanna Maglie, qui est liée à Chaouqui, ont été déposés les 2 et 4 janvier.

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13 janvier 2023, 13:09