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Le cardinal Parolin lors de la messe pour la paix en Ukraine, à l'occasion des trente ans de la reprise des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le pays, en proie à la guerre depuis neuf mois. Le cardinal Parolin lors de la messe pour la paix en Ukraine, à l'occasion des trente ans de la reprise des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le pays, en proie à la guerre depuis neuf mois. 

Le cardinal Parolin espère que l'Ukraine redevienne un jardin florissant

Le secrétaire d'État du Saint-Siège a célébré une messe pour la paix en Ukraine dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure. «Il n'y a pas de situation à ce point compromise que l'Esprit de Dieu ne puisse la faire renaître», a-t-il promis. «Parmi les décombres, il y a un chemin vers la reconstruction. Ne cédez jamais à la rancœur: s'il est légitime de se défendre contre ceux qui veulent nous accabler, il est encore plus légitime de se défendre contre la haine et la vengeance».

Paolo Ondarza – Cité du Vatican

Un appel sincère à «ne pas céder à la tentation de la déception et de la méfiance» après près de neuf mois d'une guerre qui a réduit une partie de l'Ukraine à un état de «ruines, vidée de ses habitants, pleine de débris et enveloppée de ténèbres». C'est ce qu'a formulé le cardinal secrétaire d'État du Saint-Siège, Pietro Parolin, dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure à Rome, où il célébrait ce jeudi après-midi une messe pour la paix, promue par l'ambassade d'Ukraine près le Saint-Siège en collaboration avec la Secrétairerie d'État, à l'occasion du 30e anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre l'Ukraine et le Siège apostolique, le 8 février 1992.

Une route parmi les décombres

Dans «un scénario de mort, où les larmes et le sang coulent sous l'emprise toujours plus douloureuse du froid et des ténèbres», la Parole de Dieu contredit l'évidence de «l'horreur de la guerre» et de l'échec des efforts humains. «Au milieu des décombres», le prophète Isaïe, et plus généralement l'homme de Dieu, «entrevoit un chemin de redressement, de reconstruction: le désert deviendra un jardin, qui se transformera à son tour en une forêt luxuriante», a-t-il commenté.

Dieu transforme ce qui semble perdu

Le désert, note le secrétaire d'État, «est l'une des réalités les plus inhospitalières de la planète, un symbole de ce qui semble irrémédiablement perdu». C'est précisément «lorsque le fond est atteint que l'annonce se fait entendre: il n'y a pas de situation à ce point compromise que l'Esprit de Dieu ne puisse faire renaître. Dieu promet son Esprit: il transformera ce qui semble perdu», assure le cardinal italien. D'où cette exhortation à demander au Seigneur «de répandre son Esprit pour libérer l'humanité du fléau des conflits armés». Dieu en effet, poursuit le cardinal Pietro Parolin, veut que tous vivent en harmonie, sans s'annihiler, mais en s'aidant mutuellement à grandir. Le désir divin est celui d'une «authentique fraternité humaine».

Ne cédez pas à la rancune et à la vengeance

Cependant, Jésus lance à tout homme des questions choquantes, poursuit le cardinal. Il invite à tendre l'autre joue. «Ce sont des mots qui lacèrent le cœur de ceux qui sont victimes d'injustice, ils peuvent choquer», mais ils ne doivent pas être interprétés comme une invitation du Seigneur à «se prosterner devant l'injustice». En effet, poursuit le prélat, «il n'exige pas des choses injustes, ni impossibles», mais demande notre disponibilité car il n'est pas impossible de briser le cercle vicieux de la violence.  L'invitation est à la vigilance, à ne pas céder à la rancœur. «S'il est légitime de se défendre contre ceux qui veulent nous accabler, il est encore plus légitime de se défendre contre la haine et la vengeance». On ne peut pas laisser le mal extérieur prendre fin, alors que le mal intérieur grandit, estime le cardinal Parolin. L'exemple est offert par Jésus qui nous assiste, «en nous rendant capables de semer la vie là où d'autres sèment la mort».

De désert à jardin

Invitant les gens à prier pour la paix, la justice et la sécurité, le cardinal Parolin a enfin souhaité que «l'Ukraine tourmentée», représentée dans la basilique par de nombreux fidèles et autant de drapeaux bleus et jaunes, «d'un désert devienne un jardin florissant et une forêt luxuriante».

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17 novembre 2022, 18:46