Recherche

Le cardinal Leonardo Sandri en visite en Roumanie, le 3 juin 2022. Le cardinal Leonardo Sandri en visite en Roumanie, le 3 juin 2022.  

Cardinal Sandri en Roumanie: les vents de guerre d’Est font grandir la peur

Le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales a débuté, le 1er juin, sa visite en Roumanie. Après une rencontre avec les pasteurs de l’Église archiépiscopale majeure gréco-catholique roumaine, il a reçu le titre de Docteur Honoris Causa en théologie remis par l’Université Babeş-Bolyoi, en Transylvanie.

Amedeo Lomonaco - Cité du Vatican

La visite du cardinal Leonardo Sandri en Roumanie a débuté le 1er juin avec l’arrivée à l’aéroport de Cluj (nord-ouest de la Roumanie). Le cardinal a été accueilli par Mgr Claudiu-Lucian Pop, évêque de l’éparchie de Cluj-Gherla, par Mgr Cristian Crişan, évêque de la curie archiépiscopale majeure gréco-catholique roumaine, ainsi que par quelques prêtres. La délégation vaticane s’est rendue au couvent des Sœurs de la Mère de Dieu, où elle a été accueillie par la supérieure générale et les religieuses de la communauté.

Dans la matinée du jeudi 2 juin, la délégation a visité le chantier de la nouvelle cathédrale gréco-catholique. Le cardinal Leonardo Sandri s’est vu décerner un doctorat honoris causa par la faculté de théologie de l’Université Babeş-Bolyai, à Cluj.

Des lieux où continuer à penser la paix

Dans la Lectio Magistralis (cours magistral) donnée pour l’occasion, le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales s’est arrêté sur la crise soulevée par le conflit en Ukraine. «Les vents de guerre qui soufflent de l’Est augmentent l’instabilité et la crise économique de ces années, font grandir la peur, obligent beaucoup à fuir et laissent des enfants orphelins et des mères et des pères veufs», a affirmé le cardinal argentin. Ainsi, le bon exercice de l’intelligence, et l’intelligence de la foi, nous libèrent des idéologies et nous rendent d’authentiques serviteurs du bien commun et opérateurs inlassables de justice et de réconciliation, considère-t-il.

Dans le sillage de Fratelli tutti

Rappelant le drame de la guerre, le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales a exhorté à se placer «dans le sillage de la proposition avancée par le Pape François dans l’encyclique Fratelli tutti». «La douleur et les oppositions de ces derniers mois nous ont transformés», a regretté le cardinal Sandri. Au vu de la gravité du conflit en cours, «il n’y a plus de place pour des diplomaties vides, pour des dissimulations, des discours doubles», estime-t-il.

«Ceux qui se sont affrontés durement se parlent à partir de la vérité, claire et nue. Ils ont besoin d’apprendre à exercer une mémoire pénitentielle, capable d’assumer le passé pour libérer l’avenir de leurs propres insatisfactions, confusions et projections.» Le cardinal Sandri a notamment noté que ce n’est qu’à partir de la vérité historique des faits que pourra naître un effort persévérant et durable de compréhension mutuelle.

Les chrétiens continuent à être persécutés

Le cardinal Sandri est enfin revenu sur la question du martyr, alors que de nombreux chrétiens à travers le monde continuent d’être persécutés et tués en raison de leur foi. «Selon le rapport d’Open Doors, au cours de la seule année dernière, 5 898 chrétiens ont été tués, 5 110 églises attaquées, 6 175 chrétiens emprisonnés. Plus de 300 millions de chrétiens vivent dans des conditions de persécution élevée», a-t-il rappelé.

Il est facile d'identifier «les régimes athées et ceux qui poursuivent une vision fondamentaliste de leur religion», a déclaré le cardinal, «comme étant les plus actifs dans l'élimination physique des chrétiens». La guerre culturelle et la marginalisation progressive de la présence chrétienne en Occident, sont également des enjeux qui méritent toute l’attention, selon le cardinal.

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

04 juin 2022, 15:47