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Des réfugiés à Dorohusk, à la frontière entre la Pologne et l'Ukraine, le 5 mars 2022. (EPA/Wojtek Jardgilo Poland out) Des réfugiés à Dorohusk, à la frontière entre la Pologne et l'Ukraine, le 5 mars 2022. (EPA/Wojtek Jardgilo Poland out) 

Deux cardinaux auprès des réfugiés, un voyage de compassion

L’un se rend à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, l’autre à Budapest, la capitale hongroise. Les cardinaux Konrad Krajewski et Michael Czerny s’apprêtent à rendre visite, au nom du Pape, à des réfugiés venant d’Ukraine, en tenant compte des défis qui surgissent en cette période de guerre. Tous deux témoignent au micro de Radio Vatican.

Salvatore Cernuzio / Adelaide Patrignani - Cité du Vatican

Tous deux quittent Rome en signe de la volonté du Saint-Siège de «tout faire» pour parvenir à la paix, comme l’a expliqué le Pape François lors de l’angélus de ce dimanche 6 mars.

Le cardinal Konrad Krajewski, aumônier apostolique, se trouve actuellement dans la ville-frontière de Dorohusk, près de Lublin, point d'arrivée de plus d'un million de réfugiés qui sont entrés en Pologne. Il a distribué des chapelets blancs du Souverain Pontife aux volontaires et aux réfugiés. Le cardinal polonais devrait ensuite se rendre à la gare de Przemysl, où arrivent les trains en provenance de Kiev et de Lviv.


Au nom de l’Évangile

«Le Saint-Père utilise la logique de l'Évangile et se fait proche de ceux qui sont malades, qui sont tués, qui sont déplacés de leur pays. (…) Je vais en Pologne, parce que de la Pologne je suis sûr que je pourrai entrer en Ukraine», nous a confié le cardinal Krajewski la veille de son départ. «Nous verrons ensuite jusqu'où nous pouvons aller pour atteindre ces personnes et leur montrer la proximité du Pape, pour leur dire qu'il les aime, qu'il prie pour elles, qu'il veut les encourager. Je pars aussi pour délivrer les chapelets du Saint-Père, car avec la prière on peut déplacer des montagnes et aussi arrêter la guerre», rappelle l’ancien cérémoniaire de Jean Paul II.

Malgré une situation risquée, le cardinal Krajewski confie ne pas avoir peur. «Comme je l'ai dit, je pense à l'Évangile. Je veux utiliser, comme le Pape, la logique de l'Évangile», insiste-t-il.

Le sacrement de la présence

Le voyage du cardinal Michael Czerny, préfet par intérim du dicastère pour le service du développement humain intégral, commencera en revanche mardi 8 mars au matin, direction Budapest, où sont prévues des rencontres avec des groupes de réfugiés et ceux qui leur viennent en aide. «Ce voyage est une manière très concrète de porter la parole, la prière, la prophétie, la dénonciation du Saint Père et de toute la communauté chrétienne plus près des lieux où les gens souffrent. C'est un acte de présence et de communion. J'y vais pour voir, pour écouter, voire pour apprendre, et pour leur communiquer notre solidarité», explique le cardinal Czerny au micro de Radio Vatican.

Le prélat polonais désire avant tout apporter aux personnes «le sacrement de la présence, c'est-à-dire être (…) la parole de l'Évangile et un soutien concret. Nous sommes une petite délégation qui va essayer d'exprimer tout cela : transmettre la volonté d'accueillir, d'être proche de ceux qui souffrent, de donner de l'espoir à ceux qui ont été contraints de fuir».

Le cardinal Czerny se désole «des vies innocentes sacrifiées à des fins totalement anti-humaines. Nous sommes dans le temps du Carême, nous devons donc, oui, dénoncer, mais aussi nous arrêter et faire notre examen de conscience, pour nous demander comment chacun d'entre nous contribue à la violence (…)», explique-t-il.


Inquiétude face aux discriminations et à la traite

À propos des discriminations qui touchent les Africains et Asiatiques essayant de fuir l’Ukraine, «il s'agit d'une question terriblement douloureuse et sensible», reconnaît le cardinal Czerny. «Il est difficile, dans une période aussi tendue, d'aborder cette question qui prend racine dans les préjugés, le rejet et l'incompréhension. Cependant, nous essayons de le faire, en reliant l'expérience des Européens à celle des Asiatiques et des Africains.»

Le préfet par intérim du dicastère pour le service du développement humain intégral pointe également du doigt «le problème du trafic et de la traite des êtres humains, un drame qui se nourrit et profite de ces moments de crise et de confusion. Non seulement la guerre, les déplacements, mais aussi les personnes vulnérables réduites en esclavage... Cette question fera l'objet d'une grande attention et d'une grande préoccupation dans notre mission», assure-t-il.

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07 mars 2022, 14:32