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Le cardinal Edoardo Francesco Pironio (1920-1998), désormais vénérable Le cardinal Edoardo Francesco Pironio (1920-1998), désormais vénérable 

Le cardinal Pironio, instigateur des JMJ, est vénérable

Cinq catholiques du 20e siècle avancent vers la sainteté. Maria Costanza Panas, religieuse clarisse italienne, sera bientôt béatifiée, tandis que les vertus héroïques du cardinal Edoardo Francesco Pironio - qui fut président du Conseil pontifical pour les laïcs et l'un des créateurs des Journées Mondiales de la Jeunesse - et des servantes de Dieu Immacolato Brienza, Benigna Vittima di Gesù Santos et Giovanna Méndez Romero ont été reconnues.

Tiziana Campisi - Cité du Vatican

Au cours de l'audience accordée ce vendredi 18 février au cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Pape François a autorisé la promulgation de décrets sur le miracle attribué à la vénérable servante de Dieu Maria Costanza Panas, qui sera donc béatifiée, et sur les vertus héroïques de quatre serviteurs de Dieu: le cardinal argentin Edoardo Francesco Pironio, Immacolato Brienza, religieux profès de l'Ordre des Carmes Déchaussés, Benigna Vittima di Gesù Santos, religieuse professe de la Congrégation des Sœurs Auxiliatrices de Notre-Dame de Pitié, et Giovanna Méndez Romero, religieuse professe de la Congrégation des Sœurs Ouvrières du Cœur de Jésus.

Un pasteur doux et accueillant

Parmi ces témoins de sainteté, le cardinal Pironio, un Argentin né le 3 décembre 1920 à Nueve de Julio, dans une famille d'émigrés italiens, et décédé à Rome le 5 février 1998. Homme aux grandes qualités humaines et à la spiritualité profonde, c'est sa mère qui lui a transmis - par son exemple de prière - une foi solide, qui a ensuite été renforcée par l'étude, la lecture et la méditation. Sa personnalité était caractérisée par l'espoir et la joie, liés à la spiritualité mariale du Magnificat. Pasteur paternel, doux, accueillant, ferme mais compréhensif, il accordait de l'importance aux relations personnelles au travail. Pour lui, les relations humaines étaient primordiales : nouer des amitiés et faire grandir les autres au fil des rencontres. Il avait un amour particulier pour la pauvreté, à tel point qu'il vivait détaché des biens matériels et des richesses, exerçant toujours la vertu d'humilité. Ses qualités de médiateur, fruit de la confiance en la Providence et d'une vie marquée par l'imitation du Christ, se sont révélées précieuses lors des travaux de la Conférence générale de l'épiscopat latino-américain à Medellin, en 1968.

Engagement envers les jeunes

Ordonné prêtre le 5 décembre 1943, il a occupé diverses fonctions dans son pays et, en 1962, il a participé en tant qu'observateur à la session inaugurale du concile Vatican II, tandis que l'année suivante, il a été nommé parmi les experts. Ordonné évêque le 31 mai 1964, il a exercé son ministère dans plusieurs diocèses. Il était à la tête du diocèse de Mar del Plata lorsqu'en 1974, Paul VI l'a invité à prêcher les Exercices spirituels à la Curie romaine, où il a ensuite reçu diverses nominations. Le même Pape le créa cardinal le 24 mai 1976. Jean-Paul II l'a confirmé comme Préfet du Dicastère pour les Religieux, particulièrement engagé à encourager et à soutenir le renouveau conciliaire des religieux. Dès 1984, en tant que président du Conseil pontifical pour les laïcs, il choisit trois priorités : la formation, la communion et la participation. Il s'est engagé, au diapason du Pape Jean-Paul II, dans la promotion et le discernement des nouveaux mouvements ecclésiaux, mais son cœur était avant tout tourné vers les jeunes. Son nom est lié aux Journées Mondiales de la Jeunesse, dont il a contribué au lancement, au début des années 1980. La fin de sa vie fut marquée par la maladie, où il assuma avec une espérance confiante le poids de ses souffrances de plus en plus aiguës, les offrant, comme il l'écrivait, «pour l'Église, les prêtres, la vie consacrée, les laïcs, le Pape, la rédemption du monde».

Maria Costanza Panas, la charité jusqu’au bout

C'est la guérison miraculeuse d'un nouveau-né de la ville italienne de San Severino Marche, souffrant de «graves souffrances fœtales dues à une anémie fœto-natale et à une hémorragie cérébrale ; défaillance de plusieurs organes», qui a conduit Maria Costanza Panas, née Agnese Pacifica, aux honneurs de l'autel. Les faits remontent à 1985 et ce sont les grands-parents de la petite fille qui ont demandé son intercession. Clarisse capucine, née le 5 janvier 1896 à Alano di Piave, sœur Maria Costanza a été plusieurs fois abbesse du monastère de Fabriano, où elle est morte le 28 mai 1963. En 1960, elle a été contrainte de rester immobile à cause d'une arthrite déformante et progressive, accompagnée de graves problèmes cardiaques et respiratoires, mais elle n'a pas cessé de faire le bien pour ses sœurs.

L’apostolat d’un carme depuis son lit de malade

Immacolato Giuseppe de Jésus, né Aldo Brienza, n'avait que 16 ans lorsqu'on lui a diagnostiqué une ostéomyélite déformante des membres, qui l'a contraint à rester alité jusqu'à sa mort. Né le 15 août 1922 à Campobasso, dans le Sud de l’Italie, il est entré dans l'Ordre séculier du Carmel alors qu'il était déjà malade, s'offrant comme victime pour la sanctification des prêtres. Ressentant fortement la vocation carmélitaine, avec un privilège spécial, le Saint-Siège lui a alors accordé de faire sa profession solennelle dans l'Ordre des Carmes Déchaussés. Vivant avec sa famille, il recevait constamment la visite de ses frères et des fidèles, qui étaient nombreux à lui demander des conseils spirituels. Un apostolat extraordinaire, réalisé totalement depuis son lit, dans la prière et dans l'offrande constante de ses souffrances à Dieu. Sa devise spirituelle était: "Travailler, c'est bien, prier, c'est encore mieux, mais souffrir en union avec Jésus, c'est tout". Il est décédé le 13 avril 1989, à l'âge de 67 ans. La prière était sa force. Il a vécu une spiritualité eucharistique et mariale, soutenue par l'expérience des saints, en particulier de ceux du Carmel. Il connut aussi des phases d'aridité, mais resta toujours abandonné à Dieu, surtout dans les épreuves les plus difficiles, et soutint les missions de l'Église et du Carmel avec l'argent qu'il recevait de sa famille.

Une vie passée pour les plus démunis

Charité et force d'âme sont les traits de la personnalité de Benigna Vittima de Jésus, née Maria Concetta Santos le 16 août 1907 à Diamantina, au Brésil. C'est surtout sa mère, d'origine métisse, qui lui a donné une solide éducation de la foi. Elle entre dans la Congrégation des Sœurs Auxiliatrices de Notre-Dame de Pitié, et se destine à divers services, se consacrant aux pauvres et aux malades. Au cours de sa vie, elle a longtemps été victime de discrimination en raison de préjugés raciaux, même de la part de certaines de ses consœurs, également liés à son apparence physique et à diverses maladies, notamment l'obésité et les troubles hormonaux qui lui ont causé beaucoup de souffrances. Elle cachait ses peines par son sens particulier de l'humour et de l'autodérision, et puisait dans la grâce la force de surmonter les difficultés et de continuer à se donner aux autres en faisant le bien. Elle est décédée le 16 octobre 1981, laissant un souvenir toujours vivant parmi les fidèles, et une réputation de sainteté restée constante au fil du temps.

Juanita, une immobilité féconde

Née le 9 janvier 1937 à Villanueva de Córdoba, en Espagne, Juana Méndez Romero, dite Juanita, a suivi les traces de deux sœurs en entrant dans la Congrégation des Sœurs Ouvrières du Cœur de Jésus avec une permission spéciale : à l'âge de 13 ans, elle avait contracté le typhus, ce qui lui avait causé une paralysie totale et elle ne pouvait bouger que la tête et les mains. Malgré son immobilité, elle se consacre à de petits travaux de couture, passe beaucoup de temps en prière, en lecture spirituelle et en petits actes de mortification. Au sein de la communauté, elle n'a pas laissé sa condition d'immobilité lui peser, et a donné l'exemple d'un grand amour pour le Christ crucifié. Elle entretenait une correspondance avec de nombreux missionnaires et était également catéchiste pour des groupes se préparant à la première communion. Elle a accepté l'infirmité et ses conséquences physiques et morales, en en faisant une occasion de donner à ses frères et sœurs et de louer Dieu. Elle a affronté toute sa vie avec sérénité, surtout les dernières années. Elle faisait tout son possible pour répondre aux besoins matériels et spirituels de ceux qui venaient lui demander réconfort et conseil. Le corps déformé et meurtri par la maladie, elle est décédée le 5 avril 1990.

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18 février 2022, 15:08