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L'ambassadeur de Suisse près le Saint-Siège, Denis Knobel. L'ambassadeur de Suisse près le Saint-Siège, Denis Knobel. 

Le multilatéralisme, facteur de convergence entre la Suisse et le Saint-Siège

La Confédération helvétique qui, tout comme la France, a récemment célébré le centenaire du rétablissement de ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège, disposera prochainement d’un ambassadeur résident à Rome. Actuellement, l’ambassadeur près le Saint-Siège réside à Ljubljana, étant aussi accrédité auprès de la Slovénie.

Vatican News

Le Pape François a prononcé ce matin son traditionnel de discours de vœux au Corps diplomatique, qui trace à chaque début d’année les lignes directrices de la géopolitique du Saint-Siège. Il a mentionné l’inscription prochaine de la Confédération helvétique parmi les États disposant d’une ambassade résidentielle à Rome auprès du Saint-Siège, alors que pour le moment, ce pays figure parmi ceux qui ne disposent pas de représentant à plein temps. Cette évolution, liée au centenaire du rétablissement des relations diplomatiques entre Berne et Rome, avait été l’un des enjeux de la tournée du cardinal Parolin en Suisse, en novembre dernier.

Environ 85 États (auxquels s’ajoutent l’Union européenne et l’Ordre de Malte) disposent actuellement d’une représentation diplomatique auprès du Saint-Siège, alors qu’une centaine d’autres ambassadeurs près le Saint-Siège sont aussi accrédités auprès d’un autre État européen.

L’actuel ambassadeur de Suisse près le Saint-Siège, Denis Knobel, souligne les convergences entre le Pape François et son pays, notamment dans le domaine de la diplomatie multilatérale.

Interrogé par Mario Galgano, de la Section allemande de Radio Vatican – Vatican News, il nous a confié sa satisfaction après le discours du Pape François, qui s’était rendu en Suisse le 21 juin 2018, afin de se rendre au siège du Conseil œcuménique des Églises à Genève.

Entretien avec Denis Knobel

C’était important que cette audience ait eu lieu dans le même cadre, qu’on ait pu se rencontrer. Le Pape a mentionné cette rencontre annuelle comme une «rencontre de famille». On est en famille, le corps diplomatique ici auprès du Saint-Siège. C’est un peu le but, aussi, de la diplomatie internationale: de se rencontrer, d’échanger. Et l’image aussi de la famille était certainement très porteuse.

Il a mentionné mon pays, la Suisse, je crois que c’est quelque chose de vraiment nouveau, exceptionnel. Il a mentionné le fait que le Confédération helvétique souhaite ouvrir une ambassade résidente ici auprès du Saint-Siège. C’est un long processus que nous avons entamé il y a deux ans, afin de célébrer et d’intensifier nos relations diplomatiques et politiques, aussi en célébrant le 100e anniversaire du rétablissement de nos relations en 1920.

Au même moment, ce lundi à Genève, se tient un forum entre les États-Unis et la Russie concernant la situation à l’Est de l’Europe. Cela montre que la Suisse est un pays qui s’engage pour la paix. Le Pape a justement mentionné le thème de la paix et les problèmes concrets. Quel est le rôle que joue la Suisse aujourd’hui, et comment les relations entre la Suisse et le Saint-Siège peuvent contribuer à un engagement plus profond pour la paix dans le monde ?

Le Pape a mentionné comme toutes les années les priorités mais aussi les pays problématiques, avec toute une liste de pays dans lesquels, hélas, les conflits continuent et sont parfois gelés, et durent depuis des années ou des décennies. Et là, autant le Saint-Siège que la Suisse essaient de contribuer, de donner un apport concret.

C’est un apport qui est différent, car c’est clair que le Pape, en allant par exemple en Irak, il a une autre façon de communiquer, il a une autre façon d’apporter sa contribution que la Suisse, qui, elle, a naturellement la tradition humanitaire et celle de la ville de Genève comme ville du multilatéralisme, avec les Nations Unies. Nous avons aujourd’hui les discussions entre Washington et Moscou qui se déroulent sur l’Ukraine.

La Suisse est là. Nous sommes une plateforme, nous sommes un pays qui essaie de contribuer, et nous avons les mêmes objectifs, c’est tout à fait congruent, avec peut-être aussi une certaine complémentarité dans nos instruments.


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10 janvier 2022, 14:56