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Le Mont Sainte-Odile, en Alsace. Le Mont Sainte-Odile, en Alsace. 

Parolin: la guérison de sainte Odile, une démonstration de la force de Dieu

Pour la dernière étape de sa visite en Alsace, le Secrétaire d’État du Saint-Siège a célébré ce lundi après-midi une messe avec des jeunes rassemblés au Mont-Sainte-Odile, à l’occasion des 1300 ans du décès de sainte Odile et du 90e anniversaire de l’adoration perpétuelle organisée en ce lieu.

Cyprien Viet – Cité du Vatican

«De ce lieu saint, où Odile fonda son premier monastère, on jouit d’une vue splendide sur les Vosges et le regard, les beaux jours, porte loin», a déclaré le cardinal Parolin en soulignant le rayonnement européen de sainte Odile (660-720), au-delà des frontières de l’Alsace. «On dirait qu’il symbolise sur le plan physique le sens du pèlerinage qui est marche et fatigue, fait de montées et de pauses, alimenté par la prière qui aide à supporter les imprévus et qui, à la fin, trouve sa destination par l’accès au Sanctuaire dans le recueillement spirituel, dans la joie de la conversion, dans la confession et dans la possibilité de voir plus clair et plus loin, avec un regard nouveau éclairé par la grâce de Dieu.»

La création de l’adoration perpétuelles, entre les deux guerres mondiales, fut inspirée par une double démarche: «la prière pour la paix, qui n’est jamais une conquête définitive mais un engagement pour tous et un don à demander au Seigneur, et la prière pour votre diocèse, dont l’histoire reflète une grande partie de l’histoire européenne», a rappelé le légat pontifical.

Le Seigneur a libéré sainte Odile pour en faire un instrument de bénédiction

En revenant sur la vie de sainte Odile, qui avait retrouvé la vue lors de son baptême à l'âge de 15 ans, le cardinal Parolin a évoqué «les immenses difficultés rencontrées par une enfant reniée par son père qui ne voulait pas d’une fille aveugle dans la famille, et l’intervention libératrice du Seigneur qui voulait faire de cette personne un instrument de bénédiction et d’évangélisation pour des multitudes entières et pour de nombreuses générations».

«Le message contenu dans la vie de sainte Odile ne devrait pas cependant nous étonner, a souligné le cardinal. D’Abraham qui laisse sa patrie pour une terre qu’il ne connaît pas à Joseph vendu par ses frères, de Moïse sauvé des eaux à Élisabeth guérie de sa stérilité et, finalement à Jésus, le Fils de Dieu refusé par les prêtres et les scribes de son Peuple, la cohérence du dessein divin apparaît en renversant des situations apparemment sans espérance, en transformant la mort en vie, en élevant les humbles et confondant les superbes».

La foi ouvre tous les possibles        

Comme le montre aussi le récit de l’Évangile du jour, dans lequel Jésus redonne vie à une jeune fille considérée comme décédée, «la foi ouvre donc de nouvelles possibilités, elle permet de reconnaître le Seigneur quand il passe près de nous, elle ose demander ce qui est humainement impossible, comme ressusciter les morts, et elle nous fait espérer d’être guéris même en touchant seulement le manteau de Jésus. La foi voit l’invisible et ouvre à des scénarios totalement inédits, des chemins imprévus, elle enseigne de nouveaux styles de vie, incite au courage et donne la persévérance.»

«À la base des miracles de sainte Odile et de ceux de tant d’autres saints, il y a le miracle radical et la source de la foi. À certaines époques du Moyen-Âge, on était peut-être un peu trop prêt à certifier l’existence du miraculeux, mais il faut être prudent à ce propos, parce que Dieu répond quand la foi se manifeste dans toute son authenticité et sa simplicité, et il le fait parfois en dépassant les lois de la nature», a souligné le Secrétaire d’État du Saint-Siège.

Accepter sereinement la réalité des miracles

«On pourrait même dire que, devant la foi cristalline d’une âme bonne, il s’émeut, il s’approche d’elle de manières spéciales qui vont au-delà de l’ordinaire, a remarqué le cardinal Parolin, en interpellant avec vigueur et simplicité les fidèles présents. Si aujourd’hui nous avons de la peine à accepter cela, nous devons nous demander dans quelle mesure notre foi est forte, non pas parce que nous devrions nécessairement croire à tous les récits miraculeux, qui dans certains cas peuvent ne pas correspondre à la réalité, mais pour accepter sereinement le fait que Dieu peut les accomplir, comme toute l’histoire le démontre.»

«Que sainte Odile, lumière des aveugles, modèle de douceur et de patience, nous aide à vivre avec joie notre foi, à ne pas accorder d’importance aux récits miraculeux et trompeurs du monde, mais à croire profondément aux miracles qu’accomplit le Seigneur qui convertit et guérit les cœurs, qui redonne la vue aux aveugles, qui donne la vie nouvelle et veut que nous parvenions tous à la connaissance du Fils de Dieu et obtenions le salut», a-t-il demandé à la fin de son homélie.

«Que Marie, Mère de Dieu, Mère de l’Eglise et Notre Mère, nous assiste de son aide et de sa puissante intercession, ainsi que l’éminente Patronne et Protectrice de l’Alsace. Ainsi soit-il», a conclu le Secrétaire d’État du Saint-Siège.

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05 juillet 2021, 16:30