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Elizabeth Hoff, Maria Grazia Salviati, Mariella Enoc, Marina Sereni, toutes impliquées dans le projet "Medtraining" Elizabeth Hoff, Maria Grazia Salviati, Mariella Enoc, Marina Sereni, toutes impliquées dans le projet "Medtraining" 

Libye: L’OMS et le Bambino Gesù coopèrent pour une formation à distance

Le tout premier projet de formation en ligne promu par l'hôpital pédiatrique du Vatican "Bambino Gesù" en partenariat avec l'Organisation mondiale de la Santé, a été présenté au public lundi. L’initiative, qui se déroulera en langue arabe, est adressée au personnel médical en Libye.

Emanuela Campanile & Linda Bordoni - Cité du Vatican

«Le projet que nous partageons avec l'Organisation mondiale de la Santé en Libye répond à l'un des principaux objectifs de notre hôpital, qui est le partage des connaissances acquises dans les domaines de la clinique et de la recherche. L'utilisation de la plateforme Medtraining et de la technologie d'apprentissage à distance nous aide à poursuivre cet objectif de manière plus efficace et rapide». Les propos de Mariella Enoc, présidente de l'hôpital Bambino Gesù, qui s’exprimait ce lundi 31 mai, mettent en lumière l'importance de l'initiative lancée au début de l'année dernière afin de soutenir la formation professionnelle du personnel de santé en Libye, en particulier dans le domaine de la pédiatrie.

La représentante de l'OMS en Libye Elizabeth Hoff, la vice-ministre italienne des Affaires étrangères Marina Sereni et l'une des fondatrices de l'hôpital Bambino Gesù, Maria Grazia Salviati, ont également participé à la présentation du projet, depuis l’établissement du Vatican situé sur la colline romaine du Janicule.   


Huit hôpitaux de Libye impliqués

À l'origine, l'accord prévoyait que des médecins et des infirmières de deux hôpitaux pédiatriques de Tripoli et de Benghazi viendraient au Bambino Gesù pour une période de trois à six mois. La pandémie a cependant rendu impossible un tel démarrage du projet. C'est ainsi qu'est née l'idée de mettre en place une plateforme multilingue: la chaîne d'enseignement médical à distance Medtraining, pour des pays en développement. «Nous espérons que le projet pourra être étendu et aider les nombreux enfants qui ont besoin de soins spécialisés», explique Mariella Enoc.

Le premier cours auquel participent 156 infirmières de huit hôpitaux libyens a débuté il y a quelques semaines. Outre l'hôpital pour enfants de Tripoli et l'hôpital pour enfants de Benghazi, le centre médical de Sabha (principal hôpital du sud de la Libye), les hôpitaux de Syrte et de Misurata dans la région de la Tripolitaine, et les centres hospitaliers de Derna, Al Bayda et Tobrouk en Cyrénaïque, dans le nord du pays, participent à cet apprentissage à distance.

De nombreuses spécialisations proposées

La plateforme Medtraining offre différentes modalités et interfaces de formation en cinq langues: Italien, anglais, arabe, français et espagnol. Les cours téléchargés sur la plateforme, une fois traduits dans les différentes langues, peuvent être facilement proposés à des pays ayant les mêmes besoins de formation.

Les soins intensifs, la néonatologie, l'hématologie, la cardiologie et la chirurgie cardiaque sont les premières spécialités enseignées pendant la formation continue. Plus récemment ont été ajoutées l'onco-hématologie, la médecine palliative et le soutien psychosocial. Dès que la situation sanitaire le permettra, une formation sera également dispensée à l’hôpital Bambino Gesù, en présence de certains agents de santé participant au projet.

Agir pour les enfants cancéreux en Libye

S’exprimant au micro de Radio Vatican, Elizabeth Hoff déclare que «c'est un grand honneur pour l'OMS de poursuivre les partenariats établis il y a cinq ans avec le Vatican et le Bambino Gesù en Syrie». Elle a ajouté que le projet suscite l’enthousiasme des infirmiers et infirmières travaillant dans les différents hôpitaux libyens. «Déjà 130 personnes ont commencé ,et nous attendons beaucoup d'autres inscriptions», souligne-t-elle.

Mme Hoff précise que des discussions sont en cours afin d’établir un partenariat pour le traitement des enfants atteints de cancer en Libye, et qu'il sera financé par des compagnies pétrolières nationales et italiennes. Ici aussi, a-t-elle dit, «nous aimerions travailler en étroite collaboration avec le Vatican et le Bambino Gesù pour renforcer les capacités des médecins et des infirmières qui traiteront les enfants et pour mettre en place le soutien psychosocial lié à ce projet». Le partenariat comprend un projet de soins palliatifs pour les enfants, dont la Libye a grand besoin: «L'important ici est vraiment de s'assurer que nous travaillons sous différents aspects, et toujours dans le même esprit d'humanité», ajoute la représentante de l’OMS en Libye.


Élargir le projet à d’autres pays ravagés par la guerre

Elizabeth Hoff remarque que le Saint-Siège et l'ONU ont de nombreuses valeurs en commun, notamment la neutralité et «le fait de s'assurer que nous atteignons les plus vulnérables». Et parmi eux figurent les nombreux migrants et réfugiés actuellement accueillis en Libye, et vivant dans des conditions très difficiles. «Le Pape François nous a donné à tous un exemple que nous devons suivre, en gardant toujours à l'esprit l'humanité et l'amour de notre prochain et de ceux qui en ont le plus besoin. C'est donc ce vers quoi nous tendons: nous assurer que nous répondons réellement aux besoins de ceux qui en ont le plus besoin», assure-t-elle.

La représentante de l'OMS en Libye espère qu'il sera bientôt possible «d'avoir des discussions en tête-à-tête avec les médecins et les infirmières libyens, et de faire venir les experts d'ici [le Vatican] pour travailler main dans la main d'une manière différente, comme nous le faisions avant» la pandémie. Elle est convaincue que les Libyens prendront le relais lorsque leurs compétences auront été renforcées.

Actuellement le partenariat fonctionne en Syrie et en Libye, mais chacun souhaite qu'il soit un jour étendu à l'Afghanistan et au Yémen, et «nous gardons également à l'esprit cette merveilleuse visite du Pape François en Irak pour voir ce que nous pouvons faire pour les populations qui ont besoin de soutien là-bas», conclut Elizabeth Hoff.

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01 juin 2021, 12:33