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Vue sur la basilique du Saint-Sépulcre. Vue sur la basilique du Saint-Sépulcre. 

Terre Sainte: appel du cardinal Sandri à la solidarité après une année d’épreuve

À l’approche de la Collecte de Terre Sainte, maintenue cette année le jour de la Passion du Christ, le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales prend la plume pour inviter les fidèles à ne pas «détourner le regard»et à soutenir, tel le Bon Samaritain, leurs frères de Terre sainte, très affectés par la pandémie.

2020 fut une «année d’épreuve» pour la Terre sainte et pour la petite communauté chrétienne du Moyen-Orient «qui se veut lumière, sel et levain de l’évangile». Dans sa lettre, le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales évoque les rues désertes autour du Saint-Sépulcre, l’isolement des chrétiens «coupés de tout contact vital avec les pèlerins» ce qui s’est traduit par des pertes d’emploi non sans conséquences. Le cardinal Leonardo Sandri note la «difficulté de vivre dignement» pour les chrétiens empêchés de «pourvoir aux besoins de leurs familles». Le préfet mentionne aussi le sort des nombreux pays aidés par son dicastère et par la Custodie où la guerre persiste, en Syrie, l’Éthiopie, et où les sanctions, comme en Iran, «ont aggravé les effets de la pandémie». En plus, souligne-t-il, à cause de la crise sanitaire, la quête organisée pour la Terre Sainte fut souvent difficile à mettre en place et l’aide économique garantie par elle a ainsi «fortement diminué».

Du fait de la pandémie de Covid-19, la collecte de Terre Sainte n’a pu être effectuée durant la Semaine Sainte l’an passé, elle fut reportée au dimanche 13 septembre, veille de la Fête de la Croix Glorieuse.

Dépasser l'indifférence

À la suite du Pape qui, grâce à son encyclique Fratelli tutti, «nous aide à lire toutes nos relations et toutes les limites de notre vie à l’aide du principe de fraternité» dont le fondement, rappelle le prélat, s’enracine dans le Calvaire, «lieu où le Seigneur Jésus a interrompu la spirale de l’inimitié par le don suprême de son amour», le cardinal Sandri invite à dépasser l’indifférence. Car, s’il relève des progrès «sur plusieurs plans», il estime que «nous sommes analphabètes en ce qui concerne l’accompagnement, l’assistance et le soutien aux plus fragiles et aux plus faibles de nos sociétés développées». Il invite au contraire à suivre la figure offerte par François du Bon Samaritain, «modèle de la charité active, d’amour entreprenant et solidaire». 

Un petit geste, comme un baume de consolation

«Que la quête pour la Terre sainte 2020 soit pour tous une occasion pour ne pas détourner le regard», s’exclame le cardinal Sandri, d’autant que si ce «petit geste de solidarité et de partage» venait à manquer, il serait «encore plus difficile pour beaucoup de chrétiens de ces terres de résister à la tentation d’abandonner leur pays». Il serait aussi difficile de soutenir les paroisses dans leur mission pastorale et de continuer l’œuvre éducative que fournissent les écoles chrétiennes et l’engagement social en faveur des plus pauvres et des malades, l’assistance aux déplacés et réfugiés qui «ont besoin d’une main tendue et amie pour verser sur leurs blessures le baume de la consolation».

Initiée et promue par les Papes et le Saint-Siège, cette collecte du Vendredi Saint vise à soutenir les pierres vivantes, la présence des chrétiens en Terre Sainte, mais aussi les pierres de mémoire, l’entretien des Lieux saints de la rédemption. «On ne peut pas renoncer à entretenir les Lieux saints qui sont le témoignage concret du mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu et de l’offrande de sa vie, par amour pour nous et pour notre salut», souligne le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales qui rappelle à tous que la solidarité ne se base pas, pour les chrétiens, sur des motivations seulement philanthropiques, mais christologiques.

Une initiative papale

Les Papes de l’Église catholique, successeurs du pêcheur de Galilée, ont toujours nourri une attention particulière pour les lieux témoins de la vie, de la Passion et résurrection du Christ mais aussi de naissance des premières communautés chrétiennes.

Dans son exhortation apostolique Nobis in animo (25 mars 1974), le saint Pape Paul VI, dans le sillage de ses prédécesseurs, précisait les conditions de cette collecte et insistait sur l’importance pour les chrétiens de s’y associer: «pour que la présence chrétienne bimillénaire en Palestine, depuis son origine et de manière permanente, puisse survivre et même se consolider de manière active et travailler pour les autres communautés avec lesquelles elle doit vivre, il est nécessaire que les chrétiens du monde entier se montrent généreux en apportant à l’Église de Jérusalem la charité de leurs prières, la chaleur de leur compréhension et le signe tangible de leur solidarité», écrivait-il.

303 projets dans 24 pays 

L’argent de la quête effectuée chaque année est redistribuée entre la Custodie de Terre Sainte, qui obtient 65% des fonds, et la Congrégation pour les Églises orientales, à qui reviennent les 35% restant.

Alors que les franciscains gèrent la préservation et l’entretien des Lieux saints, mais aussi des écoles, des établissements de soin ou de repos, le dicastère investit la contribution de l’Église universelle dans la formation, à Rome ou sur place, des candidats au sacerdoce ou de prêtres. Il apporte également un soutien aux Églises du Moyen-Orient ou aux organisations catholiques venant en aide aux populations locales ou aux déplacés. Des fonds ont également été alloués cette année à la gestion de la pandémie.

Au final, outre les projets de formation ou de soutien au clergé, le dicastère annonce avoir financé 303 projets dans 24 pays en 2020 pour une somme s’élevant à plus de 9,5 millions de dollars.

 

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11 mars 2021, 09:13