Recherche

Mgr Marcello Semeraro salue le Pape François en salle du Synode, en octobre 2015 Mgr Marcello Semeraro salue le Pape François en salle du Synode, en octobre 2015 

Bientôt cardinal, Mgr Semeraro se confie à l'intercession de Carlo Acutis

Mgr Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints, fait partie des treize futurs cardinaux désignés par le Pape François le 25 octobre dernier. Le prélat italien se confie après l’annonce de sa nomination.

Entretien réalisé par Benedetta Capelli - Cité du Vatican

Préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints depuis le 15 octobre dernier, et évêque du diocèse suburbicaire d’Albano depuis 2004, Mgr Semeraro est l’un des deux membres de la Curie romaine – avec Mgr Mario Grech, secrétaire du synode des évêques - qui deviendra cardinal lors du prochain consistoire, le 28 novembre prochain. Ce prélat né en 1947 dans les Pouilles, région du Sud de l’Italie, nous raconte de quelle manière il a appris sa nomination:

«J'étais déjà à la maison, j'ai pu me connecter pour la récitation de l'Angélus et j'ai suivi la prière, j'ai donc appris par les paroles du Saint-Père ce rendez-vous si proche de l'autre, qui a un peu changé le rythme de ma vie. Et c'est encore une autre surprise. Je ressens une extrême gratitude envers le Saint-Père pour ce geste de confiance et aussi de grande responsabilité et d'engagement au service de l'Église. Une chose qui m'a immédiatement traversé l'esprit lorsque j'ai entendu la liste, à partir du moment où j'ai entendu le nom du secrétaire du Synode [Mgr Mario Grech], c'est la synodalité, qui indique le chemin de communion de l'Église. Et puis ma responsabilité, préfet de la Congrégation pour la Cause des saints. C'est une autre synodalité, une autre communion, c'est la communion avec le Ciel. Nous, sur terre, qui servons et vivons dans l'Église, nous devons essayer de refléter cette communion céleste vers laquelle nous sommes de toute façon en route, car la fête de la Toussaint nous dit que nous la célébrerons bientôt. Voilà donc les sentiments qui m'ont traversé l'esprit à ce moment-là.

Vous l'avez dit, en peu de temps vous êtes passé au poste de Préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints, et ensuite au cardinalat. Sur le plan personnel, comment pensez-vous relever ces défis importants pour le service de l'Église?

D'un point de vue personnel, compte tenu aussi de mon âge, j’avais déjà songé à présenter ma renonciation à la charge de gouvernement du diocèse, comme l'exige la discipline ecclésiastique. J'étais donc, au moins spirituellement, dans cette condition de détachement qui, pour ce qui est de mon engagement dans le diocèse, est un moment de générosité. La paternité, en effet, demande à générer mais aussi à se détacher pour laisser les enfants libres de leur chemin. J'étais donc déjà dans cette perspective. Maintenant, au contraire, il s'agit de recommencer, de recommencer un service qui me met avant tout en contact avec une expérience de sainteté, et c'est pour moi un motif de grand réconfort, de grand encouragement.

J'ai eu l'occasion d'accepter l'invitation de l'évêque d'Assise de me rendre dans sa ville pour la conclusion des célébrations de la béatification de Carlo Acutis, et j'y étais lundi dernier. Lorsque je me suis retrouvé sur sa tombe, j'ai regardé ce jeune homme béni et je me suis souvenu d'une icône que le Saint-Père m'avait donnée une fois en plusieurs exemplaires pour que je puisse la donner aux prêtres et à d'autres personnes. Une icône qui s'appelle la Sainte Koinonia, et voit représentée un jeune moine qui prend un vieil homme sur ses épaules. Lors d'une rencontre avec les jeunes, le Pape a parlé de cette icône et a invité les jeunes à prendre en charge les rêves de l'Église et aussi ses espoirs. Et moi, devant le corps du bienheureux Carlo Acutis, j'ai demandé à ce jeune homme de me prendre avec ses rêves sur ses épaules, pour m'aider à vivre dignement le ministère auquel le Pape m'a appelé.

Dimanche, le Pape François, après avoir énuméré les noms des cardinaux, a demandé des prières pour chacun d'entre eux «afin qu'en confirmant leur adhésion au Christ, ils puissent m'aider - a-t-il dit - dans mon ministère d'évêque de Rome, pour le bien de tous les fidèles». Que représentent ces paroles pour vous?

Le Pape, à mon humble avis, est immergé dans un projet que nous pouvons résumer par le mot "soin", la "cura animarum", une formule traditionnelle présente également dans le code de droit canonique pour indiquer notre ministère, qui signifie prendre soin des âmes, s'entraider, porter les fardeaux les uns des autres, comme le dit Saint Paul. C'est ce que demande le Pape. Le Pape n'est pas cette figure gigantesque dessinée par la mythologie qui prend sur lui le monde entier, c'est le Christ qui a pris sur lui nos faiblesses, et qui dans ses blessures nous permet de les guérir.

Le Pape vit dans cette communion, il est ministre de la communion et le dogme de la primauté du Pontife romain parle aussi du Pape comme ministre de la communion avec l'épiscopat et l'Église. Il est donc juste qu'il ressente le besoin d'avoir des collaborateurs pour mener à bien son ministère. D'autre part, le travail de réforme de la Curie qui a eu lieu ces dernières années et qui est sur le point d'être achevé ces prochains mois, s’inscrit aussi dans le projet d'une grande collaboration avec le ministère du successeur de Pierre.

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

27 octobre 2020, 15:43