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Un curé argentin, le père Lorenzo De Vedia (Padre Toto), ici lors d'une célébration le 12 avril 2020 dans la paroisse de la Vierge de Caacupé, à Buenos Aires. Un curé argentin, le père Lorenzo De Vedia (Padre Toto), ici lors d'une célébration le 12 avril 2020 dans la paroisse de la Vierge de Caacupé, à Buenos Aires. 

La Congrégation pour le Clergé appelle les paroisses à vivre une «conversion pastorale»

Dans l'Église, il y a de la place pour tous et chacun peut trouver sa place, en respectant la vocation de chacun : c'est là le sens de l'Instruction "La conversion pastorale de la communauté paroissiale au service de la mission évangélisatrice de l’Église", rédigée par la congrégation pour le Clergé. Le document ne contient aucune nouvelle législation, mais propose des moyens de mieux appliquer la législation actuelle, de manière à favoriser la coresponsabilité des baptisés et à promouvoir une pastorale de proximité et de coopération entre les paroisses.

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Composée de onze chapitres, l'Instruction pourrait être divisée en deux macro-domaines : le premier (chap. 1-6) propose une large réflexion sur la conversion pastorale, le sens missionnaire et la valeur de la paroisse dans le contexte contemporain ; le second (chap. 7-11), en revanche, s'attarde sur les divisions des communautés paroissiales, les différents rôles qui y sont joués et les modalités d'application des normes relatives.

Signe permanent du Ressuscité au milieu des gens, la paroisse est donc «la maison au milieu des maisons» - lit-on dans la première partie du document - et son sens missionnaire est fondamental pour l'évangélisation. La mondialisation et le monde numérique ont modifié son lien spécifique avec le territoire, qui n'est plus seulement un espace géographique, mais un espace existentiel. Mais c'est précisément dans ce contexte qu'émerge la «plasticité» de la paroisse, capable de saisir les exigences du temps et d'adapter son service aux fidèles et à l'histoire.

C'est pourquoi l'Instruction souligne l'importance d'un renouveau missionnaire des structures paroissiales : loin de l'autoréférence et de la sclérose, elles doivent se concentrer sur le dynamisme spirituel et la conversion pastorale basée sur l'annonce de la Parole de Dieu, la vie sacramentelle et le témoignage de la charité. La «culture de la rencontre» devrait également être le contexte nécessaire pour promouvoir le dialogue, la solidarité et l'ouverture à tous : de cette façon, les communautés paroissiales pourront développer un véritable «art de la proximité». En particulier, l'instruction recommande le témoignage de la foi en la charité et l'importance de la prise en charge des pauvres que la paroisse évangélise.

La deuxième partie de l'instruction s'ouvre sur une analyse des divisions des paroisses : tout d'abord, il est expliqué qu'elles doivent suivre le facteur clé de la proximité, en tenant compte de l'homogénéité de la population et des caractéristiques du territoire. Le document s'attarde ensuite sur les procédures spécifiques relatives à la constitution, à la fusion ou à la division des paroisses, et sur celles relatives aux vicariats forains qui regroupent plusieurs unités paroissiales, et aux zones pastorales qui regroupent plusieurs vicariats forains.

Éviter une rotation trop rapide des curés

Ensuite, un espace est consacré au thème de la confiance dans la pastorale des communautés paroissiales : tout d'abord, le rôle du curé en tant que «propre pasteur» de la communauté est souligné. Il est au service de la paroisse, et non l'inverse - rappelle l'Instruction - et prend soin des âmes. Par conséquent, le curé doit avoir reçu l'ordre du sacerdoce presbytéral; toute autre possibilité est exclue. Administrateur des biens de la paroisse et représentant juridique de la paroisse, le curé doit être nommé pour une durée indéterminée, car le bien des âmes exige la stabilité et implique la connaissance de la communauté et de sa proximité.

Toutefois, l'instruction rappelle que, lorsqu'une conférence épiscopale l'établit par décret, un évêque peut nommer un curé pour une durée déterminée, à condition que celle-ci ne soit pas inférieure à cinq ans. En outre, une fois qu'il a atteint l'âge de 75 ans, le curé a le «devoir moral» de présenter sa démission, mais il ne sera pas démis de ses fonctions tant que l'évêque ne l'aura pas acceptée et communiquée par écrit. Dans tous les cas, l'acceptation sera toujours pour une «cause juste et proportionnée», afin d'éviter une conception «fonctionnaliste» du ministère.

Une partie du huitième chapitre est consacrée aux diacres : collaborateurs des évêques et des prêtres dans l'unique mission évangélisatrice, ils sont ordonnés ministres et participent, bien que de manière différente, au sacrement de l'Ordre, en particulier dans le domaine de l'évangélisation et de la charité, y compris l'administration des biens, la proclamation de l'Évangile et le service à la table eucharistique. Ils ne doivent donc pas être considérés comme «moitié prêtres et moitié laïcs», dit l'Instruction citant le Pape François, ni être vus sous l'angle du cléricalisme et du fonctionnalisme.

La «coresponsabilité ecclésiale» des laïcs

La Congrégation pour le Clergé réfléchit également sur la place des personnes consacrées et les laïcs au sein des communautés paroissiales : pour les premiers, on se souvient moins de «faire» que d'«être des témoins d'une suite radicale du Christ», tandis que pour les laïcs, on souligne la participation à l'action évangélisatrice de l'Église et on leur demande «un engagement généreux» pour un témoignage de vie conforme à l'Évangile et au service de la communauté paroissiale.

Les fidèles laïcs peuvent également être établis comme lecteurs et acolytes (c'est-à-dire pour le service à l'autel) sous une forme stable, avec un rite spécial, et dans des circonstances exceptionnelles, ils peuvent recevoir d'autres missions de l'évêque, «selon son jugement prudent»: célébrer la liturgie de la Parole et le rite des funérailles, administrer le baptême, assister à des mariages, avec la permission du Saint-Siège, et prêcher à l'église ou à l'oratoire en cas de besoin. En aucun cas, cependant, ils ne peuvent prononcer l'homélie pendant la messe.

L'Instruction réfléchit également sur les organes paroissiaux de coresponsabilité ecclésiale, dont le Conseil pour les affaires économiques: de nature consultative, présidé par le curé et composé d'au moins trois membres, il est nécessaire car la gestion des biens d'une paroisse est «un domaine important d'évangélisation et de témoignage évangélique à l'égard de l'Église et de la société civile». Sa tâche sera donc de favoriser une «culture de coresponsabilité, de transparence administrative et de soutien aux besoins de l'Église». Le conseil pastoral paroissial est également consultatif : loin d'être un simple organe bureaucratique, il doit générer une spiritualité de communion, en soulignant la centralité du Peuple de Dieu en tant que sujet actif de l'évangélisation. Sa fonction principale est la recherche et l'étude de propositions pratiques pour des initiatives pastorales et caritatives dans la paroisse, en harmonie avec le cheminement du diocèse. Pour devenir opérationnelles, ces propositions doivent être acceptées par le curé de la paroisse.

Le dernier chapitre traite des offrandes pour la célébration des sacrements : elles doivent être «un acte gratuit» de la part de celui qui les offre et ne doivent pas être exigées comme s'il s'agissait d'un impôt ou d'une taxe. La vie sacramentelle ne doit pas être «marchandée» - l'Instruction le recommande - et la célébration de la messe, ainsi que d'autres actions ministérielles, ne peuvent être soumises à des tarifs, des négociations ou du commerce. Les prêtres sont plutôt invités à donner un exemple vertueux dans l'utilisation de l'argent, par un style de vie sobre et une administration transparente des biens de la paroisse. De cette façon, les fidèles seront sensibilisés à contribuer volontairement aux besoins de la paroisse qui sont aussi «les leurs».

Lien vers le texte intégral en français

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20 juillet 2020, 12:00