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Une femme en pleurs lors des funérailles au Nigeria, le 22 mai 2018, de 17 croyants et deux prêtres qui avaient été assassinés. Une femme en pleurs lors des funérailles au Nigeria, le 22 mai 2018, de 17 croyants et deux prêtres qui avaient été assassinés.  

Lutter contre la manipulation politique du religieux

À l’occasion du lancement à Rome de la revue "Persécutions des Chrétiens", le 15 juillet, Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, a dénoncé les persécutions religieuses commises en toute impunité, résultats d’une manipulation politique du religieux.

Les persécutions des chrétiens augmentent dans le monde, c’était le triste constat de l’ONG Portes Ouvertes, publié en janvier dernier. Plus de 245 millions de chrétiens sont persécutés sur la planète, soit un fidèle sur neuf. Conscient de cette effrayante réalité, à l’occasion du lancement à Rome de la revue Persécution des chrétiens, Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, a pris la parole et a dénoncé une situation qui empire. 

Les persécutions religieuses sont commises partout et en toute impunité. Tel est le constat de Mgr Camilleri. En effet, selon un rapport commandé par le gouvernement britannique en mai dernier, dans certaines régions, les persécutions des chrétiens «sont proches du génocide». 

Mais le Vatican veut parler des persécutions pour les personnes de toutes les religions, et insiste sur la nécessité de coexistence pacifique. Et là, a détaillé Mgr Camilleri, les responsables religieux ont un rôle à jouer, à l’image du Document sur la fraternité humaine signé le 4 février dernier à Abou Dabi par le Pape François et le Grand Imam d’Al Azhar. 

Les États sont également responsables 

Les persécutions sont les conséquences tragiques d’une manipulation politique du religieux, a expliqué Mgr Camilleri, une manipulation politique qui n’est pas l’apanage des groupes extrémistes. Les États doivent également se demander dans quelles mesures ils défendent la liberté de religion sur leur territoire... Et «combien d’États condamnent des tels actes mais continuent de collaborer financièrement ou militairement» avec des entités qui violent les libertés religieuses ?, a questionné le prélat maltais. 

Il a également alerté sur la résurgence du nationalisme qui dans certains pays, combiné avec une affirmation forte de leur identité religieuse, peuvent facilement mener au fondamentalisme. Les personnes qui n’appartiennent pas à la majorité ethnique ou religieuse peuvent souffrir de discrimination, mais également de marginalisation et persécution. 

Maintenir les communautés chrétiennes est essentiel, a conclu Mgr Camilleri, car, surtout dans les régions où elles sont en minorité, «elles prouvent que la coexistence pacifique est possible entre les religions, dès lors que la dignité de chacun est respecté».

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16 juillet 2019, 17:10