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Le Pape lors d'une audience générale. Photo d'illustration Le Pape lors d'une audience générale. Photo d'illustration 

Vatican: conférence sur le rôle des religions dans le développement durable

Comment atteindre les objectifs de développement durable par l’ONU, grâce à la contribution remarquable que les religions peuvent offrir ? C’est ainsi que le cardinal Turkson, préfet d’un des dicastère organisateur, définit l’enjeu d’une conférence qui se tient en ce moment au Vatican.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

Conjointement organisée par le Dicastère pour le service du développement humain intégral et le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, cette conférence intitulée «Les religions et les objectifs de développement durable: écouter le cri de la terre et des pauvres» s’est ouverte ce jeudi, pour une durée de deux jours, en salle du Synode.

Libérer le pouvoir de l’amour

Les participants n’ont pas pour mission d’évaluer ce qui a été mis en œuvre et les progrès accomplis depuis 2015 lorsque 190 États membres des Nations unies ont adopté les 17 objectifs du développement intégral pour un résultat effectif en 2030, a expliqué, lors d’une conférence de presse, le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral.

Il s’agit de mobiliser la force morale de la religion pour la mise en œuvre des objectifs onusiens. «Nous devons travailler ensemble. Aucune source de sagesse ne peut être laissée de côté, tout comme personne ne peut être laissé pour compte!» a expliqué le prélat ghanéen.

8 personnes sur 10 dans le monde dit croire en Dieu. «Cela représente un immense potentiel pour libérer le pouvoir de l’amour afin de répondre aux souffrances de la terre et de millions de personnes qui n’ont pas accès à de la nourriture, à un logement décent, un travail sûr et digne, ou qui sont touchées par les changements climatiques».

Contribution cruciale des religions pour le développement

Les religions seront ainsi appelées à collaborer pour accélérer et adapter leurs actions afin de répondre de manière adéquate au «cri de la terre et du cri des pauvres» (Laudato Si '49).

Les réponses à fournir sont multiples et à plusieurs niveaux. Il est ainsi nécessaire, juge le cardinal Turkson, d’apprendre des richesses culturelles des différents peuples, leur art et poésie, leur vie spirituelle intérieure. «Cela inclut la religion et son langage propre».

En termes de développement, le cardinal Turkson a souligné que les religions jouent déjà «un rôle crucial», notamment dans l'éducation, la pierre angulaire de la société civile depuis des siècles ou des millénaires. Selon l'UNICEF, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, les religions gèrent ou soutiennent aujourd’hui 50% des écoles dans le monde, 64% des écoles en Afrique subsaharienne.

Concernant la santé, un tiers des structures médicales de la planète est administré par des religieux.

Selon le chef de dicastère, les personnes croyantes représentent la 4ème communauté d'investissements avec 12% du total des investissements en capitaux dans le monde.

Des récits pour faire bouger le monde

En outre, dans un monde en souffrance, le cardinal Turkson apprécie que l’Onu ait mis un nom sur les objectifs à atteindre, permettant de chercher de nouvelles manières de vivre, de consommer, de produire ou de marchander. Les chiffres ne sont pas tout, le sens est essentiel ainsi que les histoires, estime le préfet. «Les histoires sont à la base de systèmes qui permettent aux gens de se frayer un chemin à travers les luttes et les espoirs du futur. Avec leurs riches récits, les religions souhaitent contribuer, avec les sociétés et institutions, à la construction d’un avenir durable».

Une réponse des religions «immédiate et urgente» est en tout cas souhaitée, et le Vatican offre aujourd’hui une plateforme d’échange.

Soulignons que ce jeudi soir à 18h30, un concert est proposé par les organisateurs de la conférence, soutenu par des entreprises italiennes privées. Il aura lieu en Salle Paul VI. Au programme, des artistes venus du monde entier, comme l’orchestre symphonique Simon Bolivar du Venezuela, le maître luthier et chanteur tunisien Marwan Samer ou le pianiste japonais Hiroko Sato. 

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07 mars 2019, 13:20