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Saint Ignace de Loyola, prêtre, fondateur de la Compagnie de Jésus

Saint Ignace de Loyola Saint Ignace de Loyola  (© Compagnia di Gesù)

La vie chevaleresque

Iñigo Lopez de Loyola naquit en 1491 à Azpeitia, au Pays basque. Etant un fils cadet, il était destiné à la vie sacerdotale, mais son aspiration était celle de devenir chevalier. Son père l’envoya pour cela en Castille, à la cour de don Juan Velázquez de Cuellar, ministre du roi Ferdinand le Catholique. La vie de cour forma en lui le caractère et les manières du jeune, qui se mit à lire les poèmes et à courtiser les dames. A la mort de don Juan, Iñigo se transféra à la cour de don Antonio Manique, duc de Najera et vice-roi de Navarre, et dans sa suite il participa à la défense du château de Pampelune, assiégé par les Français. Ici, le 20 mai 1521, il fut blessé par un boulet de canon qui le rendit boiteux toute la vie. La longue convalescence fut pour lui l’occasion de lire la Légende dorée de Jacques de Varagine et la Vie du Christ de Ludolfe le Saxon, textes qui eurent une grande influence sur sa personnalité portée vers les idéaux chevaleresques, fit naître en lui la conviction que l’unique Seigneur qui valait la peine de suivre était Jésus Christ.

Un pèlerinage providentiel

Décidé à se rendre en pèlerinage en Terre Sainte, Iñigo fit escale au sanctuaire de Montserrat, où il fit vœu de chasteté et échangea ses riches vêtements contre ceux d’un mendiant. Barcelone d’où il aurait dû s’embarquer pour l’Italie, était en proie à une épidémie de peste, et Iñigo dut s’arrêter à Manrèse. Cette étape obligée le contraignit à une longue période de méditation et d’isolement, au cours de laquelle il écrivit une série de conseils et de réflexions qui, réélaborés par la suite, formèrent la base des Exercices Spirituels. Il parvint finalement en Terre Sainte et aurait voulu s’y établir, mais le supérieur des Franciscains l’en empêcha, jugeant très pauvres ses connaissances théologiques. Iñigo retourna donc en Europe et entreprit les études de grammaire, philosophie et théologie, d’abord à Salamanque, puis à Paris. Et c‘est justement dans capitale française qu’il changea son nom en Ignace, en hommage au Saint d’Antioche dont il admirait l’amour pour le Christ et l’obéissance à l’Eglise, qui deviendront ensuite les caractéristiques fondantes de la Compagnie de Jésus. A Paris Ignace connut ceux qui deviendront ses premiers compagnons, fit avec eux vœu de pauvreté et projeta de se rendre à nouveau en Terre Sainte, mais ce projet tomba à l’eau à cause de la guerre entre Venise et les Turcs. Ignace et ses compagnons se présentèrent au Pape pour obéir à ses ordres. Le Pape leur dit: «Pourquoi aller à Jérusalem? Pour porter du fruit dans l’Eglise, l’Italie est une bonne Jérusalem.»

La Compagnie de Jésus

Le Pape Paul III, en 1538, approuva canoniquement la Compagnie de Jésus qui fut aussitôt animée par le zèle missionnaire: les Prêtres Pèlerins, ou Réformés (c’est seulement par la suite qu’ils prirent le nom de Jésuites) furent envoyés dans toute l’Europe, puis en Asie et dans le reste du monde, pour porter partout leur charisme de pauvreté, charité et obéissance absolue à la volonté du Pape. Un des principaux problèmes qu’Ignace eut à affronter fut la préparation culturelle et théologique des jeunes: c’est pour cette raison qu’il forma un corps d’enseignants et fonda divers collèges qui avec le temps ont acquis une renommée internationale grâce à leur très haut niveau scientifique et à un programme d’études qui fut pris comme modèle aussi par des Instituts scholastiques non religieux.

Rome

Par obéissance au Pape, Ignace resta à Rome pour coordonner les activités de la Compagnie et s’occuper des pauvres, des orphelins et des malades, au point de mériter le qualificatif d’«apôtre de Rome». Il ne dormait que quatre heures par nuit, et continua son travail et son engagement, malgré les souffrances dues à la cirrhose de foie et à des calculs biliaires, jusqu’à l’extrémité de ses forces. Il mourut dans sa pauvre cellule le 31 juillet 1556, et sa dépouille est conservée à l’autel du bras droit du transept de l’Eglise du Jésus à Rome, un des monuments les plus beaux du Baroque romain.