Le Jeudi Saint du Pape auprès de prisonniers à Rome
Vatican News
«Liberté!», «Pardon!», «Père!», «Nous sommes avec vous!», «Joyeuses Pâques!», «Priez pour la Palestine!». Tels sont les cris provenant des grandes fenêtres des trois sections donnant sur la rotonde centrale de la maison d'arrêt Regina Coeli de Rome, dominée par la statue d'une Vierge tenant l'Enfant Jésus. Ces cris étaient si forts qu'ils couvraient la voix faible mais déterminée de François, arrivé peu avant 15 heures. «Le Jeudi Saint, j'ai toujours aimé venir à la prison pour laver les pieds comme Jésus. Cette année, je ne peux pas le faire, mais je peux et je veux être proche de vous. Je prie pour vous et pour vos familles», a-t-il assuré aux 70 détenus qu’il a personnellement rencontrés.
Applaudissements, cris, mains frappées contre la vitre ont accompagné ces quelques mots du Pape qui, bien que convalescent après 38 jours d'hospitalisation à l'hôpital Gemelli, n'a pas voulu manquer sa traditionnelle visite dans une prison le Jeudi Saint. Un acte fort qu’il a très souvent honoré au cours de ses douze années de pontificat et, plus tôt encore, comme cardinal à Buenos Aires.
Au milieu des chœurs et des applaudissements
Une demi-heure de visite au total pour saluer et bénir 70 détenus d'âges et de nationalités différents, ainsi que le personnel de cette ancienne structure, dans le quartier du Trastevere. Le Pape avait déjà visité cette prison en 2018, il avait alors lavé les pieds de douze prisonniers, comme à son habitude pour la messe de la Cène du Seigneur.
Plusieurs fois, avant, pendant et après la visite du Pape François, les gardiens ont appelé à l'ordre et au silence, mais il était difficile de contenir l'émotion des prisonniers de voir l'évêque de Rome dans la même salle où ils se réunissent chaque dimanche pour écouter la catéchèse ou célébrer la messe.
Le chapelet autour du cou et l'Évangile à la main
Ces hommes âgés de 20 à 65 ans, originaires de différents pays, étaient répartis en cinq rangs, alignés devant le Pape. Presque tous portaient un chapelet en bois autour du cou, certains avaient à la main des livres de prières ou des versions de poche de l'Évangile.
Des Évangiles ont été offerts par le Pape lui-même, ainsi que des chapelets, passant entre les rangs et s'arrêtant auprès de chacun des présents, entre ceux qui se jetaient à genoux, ceux qui lui baisaient la main ou posaient leur front sur la chaise roulante du Pape. De nombreux détenus manifestaient leur grande émotion de rencontrer le Successeur de Pierre par des cris de joie, des chants ou des exclamations.
En quittant les lieux, François s’est confié à un groupe de journalistes présents devant la porte: «Chaque fois que j'entre dans un endroit comme celui-ci, je me demande: pourquoi eux et pas moi?». Interrogé sur la manière dont il allait vivre Pâques cette année, après plus d’un mois d’hospitalisation, François a répondu sur le ton humoristique qui le caractérise: «Comme je le peux». Lors de sa précédente visite en 2018, François était le quatrième Pape à se rendre dans la prison Regina Coeli. Il a été précédé par Jean-Paul II en 2000, Paul VI en 1964 et Jean XXIII en 1958.
(Article rédigé avec la contribution de Salvatore Cernuzio)
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