Recherche

Audience générale: «les hommes justes attirent la grâce et la bénédiction»

Poursuivant sa catéchèse sur les vertus, le Pape François est revenu sur la vertu cardinale de la justice, qui, a t-il expliqué, ne concerne pas seulement «les salles d'audience» des tribunaux, mais aussi l'éthique qui caractérise notre vie quotidienne. Les justes sont «des rêveurs qui gardent dans leur cœur le désir d'une fraternité universelle» a aussi souligné le Saint-Père.

Olivier Bonnel - Cité du Vatican

Après la lecture d'un extrait du Livre des Proverbes:  "Accomplir la justice et le droit plaît au Seigneur plus que le sacrifice. […] Qui poursuit justice et fidélité trouvera la vie et la gloire !" (Pr 21,3.7.21), le Pape François a poursuivi ce mercredi 3 avril son cycle de catéchèses sur les vertus, s'arrêtant sur la seconde vertu cardinale, celle de la justice, «la vertu sociale par excellence» a t-il expliqué. «Son but est que, dans une société, chacun soit traité selon sa dignité» a rappelé François en évoquant le symbole de la balance. «Les anciens maîtres enseignaient déjà que cela nécessite également d'autres attitudes vertueuses, telles que la bienveillance, le respect, la gratitude, l'affabilité, l'honnêteté: des vertus qui contribuent à une bonne coexistence entre les personnes».

Une éthique de la vie quotidienne

«Nous comprenons tous que la justice est fondamentale pour la coexistence pacifique dans la société: un monde sans lois qui respectent les droits serait un monde dans lequel il est impossible de vivre, il ressemblerait à une jungle. Sans justice, il n'y a pas de paix», a poursuivi le Souverain pontife devant 25 000 fidèles rassemblés place Saint-Pierre. Pour François, «la justice est une vertu qui agit aussi bien dans le grand que dans le petit, elle ne concerne pas seulement les salles d'audience des tribunaux, mais aussi l'éthique qui caractérise notre vie quotidienne». La vertu de justice, a encore souligné l’évêque de Rome, «réalise le précepte de l'Évangile, selon lequel le discours chrétien doit être: “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais." (Mt 5,37)».

La tradition décrit d'innombrables hommes incarnant la justice a encore rappelé le Saint-Père, s'arrêtant sur quelques caractéristiques: l'homme juste est celui qui vénère les lois et les respecte, il ne se préoccupe pas seulement de son propre bien-être individuel, mais il veut le bien de toute la société. «La vertu de justice fait comprendre -et met l'exigence dans le cœur- qu'il ne peut y avoir de vrai bien pour moi s'il n'y a pas aussi le bien de tous». 

Prévenir le "cancer de la corruption"

Dans certaines situations, l'homme juste «va jusqu'à sacrifier son bien personnel pour le mettre à disposition de la communauté. Il souhaite une société ordonnée, où ce sont les personnes qui donnent du lustre à la fonction», et non l'inverse, a aussi expliqué le Pape, revenant sur son attachement à la responsabilité et à la promotion de la légalité. Par conséquent, a appuyé François, «il est très important d'éduquer les gens, surtout les jeunes, à la culture de la légalité!». C'est, pour le Pape, «le moyen de prévenir le cancer de la corruption et d'éradiquer la criminalité, en lui ôtant l’herbe sous ses pieds».

Nul ne sait si, dans notre monde, «les hommes justes sont aussi nombreux ou aussi rares que les perles précieuses» a-t-il encore souligné, souhaitant préciser que les justes «ne sont pas des moralistes qui portent la robe du censeur, mais des justes qui "ont faim et soif de justice"», «des rêveurs qui gardent dans leur cœur le désir d'une fraternité universelle». Un rêve, a conclu François, dont nous avons spécialement besoin aujourd'hui. 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

03 avril 2024, 09:30