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Volontaires de la Croix Rouge pendant la pandémie de Covid en Italie Volontaires de la Croix Rouge pendant la pandémie de Covid en Italie  (ANSA)

François prône une mondialisation de la solidarité

En recevant 6 000 membres de la Croix-Rouge italienne ce samedi 6 mars au Vatican, le Pape a soutenu l’effort humanitaire du mouvement, qui célèbre cette année son 160e anniversaire, particulièrement en direction des plus vulnérables, qu’il s’agisse de populations dans les zones de guerre ou touchées par les catastrophes naturelles.

Jean-Charles Putzolu – Cité du Vatican

C’est autour d’un slogan que la Croix-Rouge italienne célèbre son 160e anniversaire, «Partout, pour tous», que François lit en le rapprochant de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens: «Je me suis fait tout à tous», lorsque l’apôtre décrit sa mission d’apporter la joie de l’Évangile au plus grand nombre. «C'est le style que vous réalisez vous aussi chaque fois que, dans un esprit fraternel, vous intervenez», dit le Saint-Père. Cette mission, la Croix-Rouge l’accomplit dans un esprit fraternel, et dès sa création, «sans distinction de nationalité, de classe sociale, de religion ou d'opinion politique». En 1864, à Milan, la Croix-Rouge Italienne, en effet, a eu cet «élan d’humanité», qui sur le terrain se transforme en intervention «efficace et précieuse, en particulier dans tous les contextes où le vacarme des armes étouffe le cri des peuples, leur aspiration à la paix et leur désir d'avenir».

Mondialiser la fraternité

La présence de la Croix-Rouge est pour l’évêque de Rome, un signe visible que la «fraternité est possible». Son action «en faveur des migrants, des derniers et des plus vulnérables», est  une «grande œuvre de charité qui embrasse l'Italie et le monde». Et le Souverain pontife d’encourager la Croix-Rouge à rester «toujours un symbole éloquent d'un amour pour nos frères et sœurs qui n'a pas de frontières, qu'elles soient géographiques, culturelles, sociales, économiques ou religieuses». Afin de ne laisser personne sur le bord du chemin, «nous devons mondialiser la solidarité, en travaillant au niveau national et international», continue François soulignant la nécessité de se doter «de normes qui garantissent partout les droits de l'homme, de pratiques qui nourrissent la culture de la rencontre, et de personnes capables de regarder le monde avec une large perspective». «Surtout, dit-il ensuite, à une époque où le racisme et le mépris poussent comme de la mauvaise herbe».

Sur les ruines de la guerre

La Croix-Rouge italienne est la 5e société nationale de la Croix-Rouge a voir le jour le 15 juin 1864, alors que l’Italie se relève à peine de la bataille de Solferino, présentée comme l’une des plus sanglantes de la deuxième guerre d’indépendance italienne. Trois armées se sont fait face: française, sarde-piémontaise et autrichienne. Environ 100 000 personnes sont tombées sur le champ de bataille. Quelques 9 000 blessés ont été conduits vers l’hôpital le plus proche, à Castiglione, ville distante de quelques kilomètres, où se trouvait l’homme d’affaire suisse Henry Dunant, venu rencontrer Napoléon III. Involontairement, le citoyen helvétique se trouve au milieu de cet afflux de blessés et mutilés. Il s’indigne de la pauvreté des soins apportés aux soldats. C’est ainsi que nait en lui l’idée de mettre sur pied une équipe formée d’infirmières volontaires destinée à soutenir l’assistance sanitaire aux militaires. La Croix-Rouge prend forme.

En Octobre 1963, la Conférence de Genève donne naissance aux Sociétés nationales de la Croix-Rouge, dont la neutralité, aussi bien des structures que du personnel soignant, sera actée lors de la première convention de Genève en août 1864.

Regroupées au sein du Comité International de la Croix-Rouge, les 20 000 membres de la Croix-Rouge interviennent aujourd’hui dans plus de 100 pays, malgré les risques encourus dans les régions en guerre.

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06 avril 2024, 10:10