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Photo de l'exposition Riscatti (Valerio Pamela) Photo de l'exposition Riscatti (Valerio Pamela) 

La joie des détenues qui recevront le Pape pour la messe du Jeudi Saint

Le Pape François célèbrera la messe in Cena Domini du Jeudi Saint dans la prison pour femmes de Rebibbia, à Rome. Sur place, les détenues, les religieuses de la pastorale carcérale et leur aumônier attendent avec joie ce moment de partage.

Vatican News

Le Saint-Père se rendra ce jeudi dans la prison pour femmes de Rebibbia, en périphérie de Rome pour y présider au milieu des détenues la messe de la Cène du Seigneur et procéder au rite du lavement des pieds de douze des 370 femmes qui y sont incarcérées. «Depuis des jours, elles n’y croient pas, dès qu’elles nous voient elles nous demandent si c’est vrai et quand elles s’en rendent compte, elles sont contentes, elles disent que le Pape aime vraiment les personnes qui souffrent», raconte sœur Maria Pia Iammarino, religieuse de la congrégation des Sœurs franciscaines des Pauvres qui anime la pastorale carcérale depuis plusieurs années. «Ce sera certainement un beau moment que les détenues attendent avec impatience parce que ce sont elles qui ont invité le Saint-Père, confirme le père Andrea Carosella, aumônier de la prison. «Pour elles, la visite du Pape est un signe de grande attention à la réalité carcérale et de grand encouragement».

Garder l'espérance

Ce n’est pas la première fois que le Pape François se rend dans une prison. Il y recommande souvent de ne jamais perdre l’espérance, de regarder toujours Jésus qui ne nous déçoit jamais et qui ne se fatigue jamais de nous aimer, de nous pardonner et de nous prendre dans ses bras. «On communique tout cela aux détenues avec les gestes. Je ne dois pas leur dire que Dieu les aime mais être témoin de l’amour que Dieu a pour eux, avoir un regard de bienveillance et d’acceptation sans jugement».

Cette attitude est primordiale envers des femmes qui «éprouvent une grande culpabilité pour le délit commis et une culpabilité encore plus écrasante pour la souffrance qu’elles ont infligée en-dehors, à une mère âgée, ou pire, à un petit enfant qu’elles ne peuvent pas voir grandir, qu’elles ne peuvent pas accompagner tous les jours à l’école, au côté de qui elles ne peuvent pas rester dans les moments de douleur ou quand ils sont malades», explique sœur Maria Pia.

Le père Andrea confirme cette souffrance éprouvée par les détenues. «Ici, il y a des femmes avec des histoires très diverses de pauvreté, de gêne, de difficultés. Elles souffrent toutes à cause de la séparation des proches. Certaines n’ont plus de contacts avec les membres de leurs familles, elles sont donc complétement privées de repères en dehors de la prison. On peut dire qu’en détention, elles retrouvent la conscience des relations avec les enfants et la signification de ces rapports. La rencontre et le dialogue deviennent alors fondamentaux», poursuit l’aumônier.

Solidarité entre femmes

Lors de la célébration du Jeudi Saint, le Pape procède toujours au rite du lavement des pieds qui, a-t-il expliqué à plusieurs reprises, signifie l’aide réciproque. «C’est un signe de miséricorde et de l’amour de Dieu qui va à la rencontre des souffrances et des douleurs de l’humanité», confirme le père Andrea. Si la solidarité entre détenues existe, «il y a aussi des tensions, inévitables dans un lieu où l’on doit tout partager à commencer par l’espace», reconnait-il.

Sœur Maria Pia espère que les femmes avec qui elle passe beaucoup de temps puissent vivre la plénitude que procure le fait d’être miséricordieux parce que l’on a reçu soi-même la miséricorde de Dieu, et vivre cette plénitude dans leurs rapports avec les autres détenues et avec leurs proches.

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27 mars 2024, 12:48